Ces Brits inspirés ne craignent pas les mélanges improbables et leur trouvent une cohésion : post-punk, post-rock, prog crimsonien, bruitisme, polka rock, musique de chambre contemporaine, minimalisme américain, free-jazz et autres fines herbes bouillonnent dans la même marmite. Le groupe londonien Black Country, New Road est constitué d’Isaac Wood (chant, guitare), Tyler Hyde (basse), Lewis Evans (saxophone), Georgia Ellery (violon), May Kershaw (claviers), Charlie Wayne (batterie) et Luke Mark (guitare). Les plus vieux mélomanes se souviendront de la mouvance « rock in opposition » dans les années 70-80, les fans de musique actuelle pourraient évoquer la mythique formation hollandaise The Ex, les arrangements saxophone-violon rappellent même le Bell Orchestre montréalais. La voix étranglée, le ton tragi-comique et les récits hyper-réalistes du frontman, très bon guitariste au demeurant, ne passent certes pas inaperçus. Ces salves de mots ponctuent une grande diversité stylistique et différents niveaux d’intensité musicale, tantôt réfléchis, tantôt sauvages, cette punkitude savante n’est pas sans rappeler celle de la formation gatinoise Fet.Nat. Avis aux intéressé.e.s, le concert du lancement de cet album enregistrée aux côtés d’Andy Savours (My Bloody Valentine) sera enregistré et diffusé le 6 mars prochain au Queen Elizabeth Hall de Londres. On affirme que Black Country, New Road est réputé pour ses exécutions intenses, théâtrales, enflammées, paroxystiques. Jenny Beth (Savages) , Kim Gordon (Sonic Youth) ou Ed O’Brien (Radiohead) auraient déjà partagé un même plateau avec Black Country, New Road. C’est dire l’engouement qui traverse l’Atlantique.
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