L’île en question (The Isle), c’est Montréal. Tommy Crane est Montréalais, il la connaît amplement, mais Binney, qui est de Los Angeles, l’apprécie en tant que visiteur fréquent, habitué qu’il est à collaborer avec un tas d’icônes de la scène indie/underground de notre métropole. Quoiqu’il en soit, The Isle se révèle une très belle salutation à Montréal à travers des titres qui flirtent avec le jazz, la pop, l’ambient, l’électro planante et tout ce qu’il y a de queer entre eux, sur des titres comme The Plateau, Lazy Day Jarry, Canal Moms ou Snow in Verdun). Si les deux artistes sont capables de déchirer les tympans avec du décibel extrême, ici, ils naviguent essentiellement sur des eaux douces, parfois d’allure délestée mais souvent contemplatives. Comme si Montréal les invitait à piger dans leurs émotions les plus relaxes et leurs impressions plus poétiques qu’extatiques.
Binney et Crane sont accompagnés, ici et là, de Dave Gossage aux flûtes, Levi Dover et Jordan Brooks à la basse, Parker Shper au piano et claviers, et Thomas Carbou à la guitare. Logan Kane, un ami de Binney à la basse, le rejoint aussi de son Los Angeles. L’album a été enregistré, produit, mixé avec art au Studio Mixart par Warren Spicer (Plants and Animals, Unessential Oils) et Gwendoline Dumontet.
Tout ça pour dire que c’est du solide, à consommer sans retenue lors de vos déambulations diurnes et nocturnes dans les rues de cette île/ville extraordinaire.