Original Gros Bonnet (OGB pour les intimes) a sorti l’automne dernier un triptyque pas piqué des vers : Le vide, la peur, l’éclair, les ondes, enregistrements au confluent du jazz contemporain acoustique ou électrique et de différents styles numériques à commencer par le hip-hop.
On peut vulgairement résumer le tout par hip-hop-jazz, ce qui pourrait d’ailleurs rallier plus de nouveaux fans au Festival de jazz qu’aux Francos où le public est plus sensible aux formes chansons qu’aux harmonies et rythmes complexes. Ce qui n’enlève rien à OGB, dont le pouvoir attractif était tangible, ce dernier samedi devant la Scène Desjardins. François « Franky Fade » Marceau était le MC, poète éloquent autour duquel officiaient Arnaud Castonguay, saxophone ténor et flûte, Vincent Favreau, claviers, Louis René, batterie, Vincent B. Boulianne, basse.Tous des musiciens de jazz de très bon niveau, éduqués à l’évidence. J’ai personnellement un faible pour le batteur, franchement très bon.
La culture de ces musiciens est certes éclectique, mais se fonde d’abord sur le jazz moderne et sur le jazz groove dont s’abreuve le hip-hop depuis les grandes années boom-bap dans les années 90, avec quelques passages à vide et relancé avec l’ère Kendrick qui s’amorçait il y a plus ou moins une décennie.
Pour saisir les subtilité du nouveau cycle OGB, les conditions d’écoute d’une scène extérieure des Francos ne sont probablement pas les meilleures (volume un peu trop faible, public partiellement enclin à savourer les solos, les exécutions collectives et la poésie de François. Mais bon, ce fut une belle intro pour les amateur de rap-jazz franglophone qui pourront assister à des interventions encore plus pertinentes de cette excellente formation montréalaise.
Avant le prochain rendez-vous en chair et en os, je vous recommande chaudement l’écoute de la matière intégrale du récent triptyque d’ OGB sur Bandcamp.