Stay tuned!, deuxième opus d’une trilogie dont l’objet est de parcourir les racines et identités multiples de Dominique Fils-Aimé, est l’objet principal d’un spectacle magnifique, ayant déjà récolté les éloges de la critique. Y convergent la soul, le gospel, le blues, le jazz et, surtout, la grâce d’une artiste magnétique, raffinée, on ne peut plus talentueuse. Vu l’accueil fervent du public, la chanteuse montréalaise (d’origine haïtienne) remet ça au Théâtre Outremont.
Théâtre Outremont
(REPORTÉ) Niyaz : « The Fourth Light »
La facture de Niyaz se fonde sur l’intégration de chants traditionnels et sacrés à une esthétique actuelle. La lutherie décrit bien la connexion Orient-Occident : claviers, guitares, outils numériques, ordinateurs, santour, saz, kaval, kopuz, bendir, riqq, kanun, tabla, sarod.
Fondé en 2005, Niyaz est un groupe constitué autour de Azam Ali (voix, percussions et santour) et de Loga Ramin Torkian (multi-instrumentiste). Rappelons que le couple d’origine iranienne et leur enfant ont résidé à Montréal au cours de la précédente décennie, puis regagné la Californie où ils vivaient auparavant.
Enregistré entre Montréal et Istanbul, l’album The Fourth Light, dont il est ici question, est constitué de chansons originales du tandem, auxquelles s’ajoutent des pièces turques, afghanes et iraniennes. Les chansons s’inspirent aussi de Rabia Al Basri, poétesse et ascète soufie du VIIIe siècle. The Fourth Light fut lancé en 2015 et, cinq ans plus tard, Niyaz vient en interpréter la matière, actualisation en prime.
Le site web du Théâtre Outremont nous rappelle que « The Fourth Light est un spectacle multimédia, conçu par Jérôme Delapierre, où les luths orientaux se déploient dans une instrumentation électroacoustique et où l’éclairage et la scénographie se combinent à la danse de Tanya Evanson, l’une des rares danseuses derviches.»
Crédit photo: I. Vadnais
Six guitares au sommet, c’est la rencontre de deux trios guitaristiques, l’un de Montréal et l’autre de Californie. Depuis une dizaine d’années, les musiciens du sextuor ainsi formé se retrouvent périodiquement pour jouer ensemble, enregistrer ou donner des concerts. Celui à l’Outremont s’inscrit d’ailleurs dans une tournée nord-américaine qui les amènera dans six autres villes du Québec.
In a Landscape, leur plus récent album en commun, réalisé dans une église du Canton de Gore, une municipalité des Laurentides au nord de Lachute, donne une bonne idée du répertoire joué en tournée. Il propose autant des pièces originales des membres du sextuor que des reprises réarrangées, comme Weird Fishes de Radiohead, Space Oddity de David Bowie, Perpetuum Mobile du Penguin Cafe Orchestra et la pièce-titre, composition de John Cage.

Salomé Leclerc
Salomé Leclerc a indéniablement trouvé sa voie en explorant Les choses extérieures, de loin l’enregistrement le plus concluant d’une carrière encore jeune. Les échos des concerts qui ont suivi ont été pour la plupart élogieux, et le cycle n’est pas encore terminé. Il faut contempler l’incarnation sur scène de cette très douée parolière, compositrice, multi-instrumentiste, réalisatrice, interprète, certes l’une des figures dominantes en Amérique francophone au tournant de cette décennie. Il faut donc quitter les chaumières pour apprécier les versions plus musclées de son excellent album, auxquelles s’ajoutent ses meilleurs crus antérieurement conçus. Un must, sans contredit.