indie rock / pop / soul

Osheaga, jour 3 | Briston Maroney, quand briller semble si facile

par Jacob Langlois-Pelletier

Si la chanteuse britannique Olivia Dean a été mon coup de cœur de la journée de samedi, il n’y a pas de doute à mes yeux que l’américain Briston Maroney a été celui du dimanche.

Natif de Knoxville dans le Tennessee, l’auteur-compositeur-interprète a su charmer les curieux et curieuses amassés près des deux plus grandes scènes, foule qui se faisait de plus en plus imposante au fil de sa prestation. Il n’y a pas de meilleur indicatif pour juger de la qualité du spectacle offert.

Quand on découvre la proposition de Maroney, on entend du Arctic Monkeys, Bob Dylan, The 1975 et un brin de Neil Young. C’est assez éclectique et pourtant, c’est cohérent et ça déchire. Ajoutez à ce son indie-rock/pop/soul une attitude de rockstar et vous avez Briston Maroney.

Vêtu d’une jupe et guitare à la main, le chanteur a débuté en force avec ses morceaux les plus énergiques et ses riffs endiablés se faisaient bien sentir. « J’ai pris l’avion à 4h du matin après mon passage à Lollapalooza. J’ai l’impression qu’un hamster roule dans sa boule d’exercice et qu’en plus, il est sur la cocaïne », a-t-il lancé. Cette folie, les festivaliers l’ont accueillie à bras ouvert, et ce, du début à la fin.

À mi-chemin, Maroney a retiré le pied de l’accélérateur pour servir de ses titres les plus calmes comme la superbe ballade Fool’s Gold. À mon humble avis, c’est dans ces moments que le compositeur y est à son meilleur et se montre le plus vulnérable. Sa voix transmet l’émotion avec sensibilité et authenticité.

Vers la fin de son passage à Osheaga, Briston Maroney a fait monter avec lui une jeune amatrice qui brandissait une pancarte sur laquelle y était écrit « Puis-je venir chanter June avec toi? ». À la grande surprise de tous, l’artiste de 26 ans et cette jeune femme ont réalisé un excellent duo. Quel moment!

Les premières sorties de BM remontent à 2017 et il a déjà deux albums derrière la cravate; force est d’admettre que je suis en retard à la fête. Mieux vaut tard que jamais. Je suivrai avec attention les prochains projets de la jeune vedette.

Crédit photo: Tim Snow

amapiano / soul/R&B

Osheaga, jour 3 | Tyla, tigresse en liberté

par Jacob Langlois-Pelletier

À en juger par l’ampleur de la foule impatiente de voir son arrivée en début de soirée, la présence de la sensation sud-africaine Tyla était l’un des rendez-vous les plus attendus du week-end. La nouvelle princesse (attendons avant de la proclamer reine) de l’amapiano et de la R&B n’a certainement pas déçu avec une prestation enflammée où danse et sensualité étaient de mise. Et dire qu’elle n’a que 22 ans…

C’est sur un tigre géant que la jeune chanteuse a fait son entrée, sous les cris de ses admirateurs et admiratrices. À ce jour, Tyla ne compte qu’un seul projet dans sa discographie, soit son album homonyme. Nul besoin de le préciser, c’est en grande majorité du matériel tiré de son projet paru en mars dernier qu’elle a offert aux festivaliers.

Sur scène, Tyla et sa troupe ont multiplié les moments de danse, comme s’il ne faisait déjà pas assez chaud en cette journée de canicule. Les gens présents dans la foule scrutaient ses moindres faits et gestes puis applaudissaient à chacun de ses déhanchements.

« Il s’agit de ma première fois ici. Je vais m’en rappeler toute ma vie », a-t-elle glissé entre deux morceaux, agréablement surprise de l’accueil chaleureux.

Son interprétation de No.1, excellente collaboration avec la Nigériance Tems, était vocalement brillante, tout comme pour l’ensemble de son set. Tyla surfe depuis plusieurs mois sur le succès de Water, morceau qui l’a propulsé à l’international, et c’est ce titre qu’elle aura réservé pour la toute fin. Une finale de feu pour une performance R&B de grande qualité.

Crédit photo: Benoit Rousseau

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hip-hop alternatif / rock

Osheaga, jour 3 | Kevin Abstract a trouvé sa voie

par Jacob Langlois-Pelletier

« C’est le meilleur concert que j’ai fait de ma vie! », a crié Kevin Abstract, quelques secondes après s’être lancé dans la foule. Cet état de joie et d’extase, le rappeur américain l’a conservé du début à la fin, offrant une prestation haute en couleur aux nombreux amoureux de sa musique entassés près de la Scène Verte, dimanche.

Formé en 2014, le défunt collectif BROCKHAMPTON dont Abstract était le fondateur a marqué tout une génération avec leur hip-hop alternatif qui ne cessait de se réinventer à chaque sortie.

Pour plusieurs Montréalais, dont l’auteur de ces lignes, le boys band a cessé ses activités avant d’avoir la chance de les voir sur scène. Ainsi, la venue du natif du Texas représentait l’occasion rêvée de goûter à ce qu’il reste du groupe, mais pas que. La carrière solo de Clifford Ian Simpson n’est pas du tout à négliger; son album ARIZONA BABY est une offrande pop-rap inspirée et que dire de Blanket paru il y a un peu plus d’un an, projet dans lequel il explore le rock comme jamais.

Revenons-en à nos moutons. Kevin Abstract a tout donné l’instant d’un set; il sautait et dansait puis est descendu à de nombreuses reprises pour s’approcher de son public. L’artiste américain a offert autant des titres solos que des couplets issus des différents projets de son ancienne formation, passant de Madonna tiré de Blanket à RZA de The Family. Peu importe le morceau, une seule chose était certaine : la basse allait être à fond la caisse.

Avec une offrande aussi assumée à Osheaga, Kevin Abstract semble enfin s’être affranchi de l’étiquette d’ancien membre de BROCKHAMPTON. Reste à voir quelle sera la prochaine étape de son aventure solo.

Crédit photo: Benoit Rousseau

hip-hop / rap / rap français

Osheaga, jour 3 | Hamza, de Belgique à Montréal

par Jacob Langlois-Pelletier

« Saucegod, Saucegod, Saucegod! », clament les nombreux festivaliers à l’arrivée d’Hamza sur scène. Depuis plusieurs années, le rappeur belge entretient une superbe relation avec les Montréalais; un autre chapitre de cette belle histoire s’est écrit dimanche soir, à Osheaga.

L’an dernier, Hamza s’était logé une place de choix au sein de nos 100 meilleurs albums avec Sincérement, superbe offrande alliant trap et R&B. C’est d’ailleurs avec une enfilade de morceaux tirés de ce projet que le Belge a entamé son set, débutant avec l’excellente Codéine 19. Bien qu’il ait débuté avec son matériel le plus récent, il n’a pas hésité à piger dans ses classiques tels que Gasolina et FADE UP. Rien à reprocher à la sélection des titres, un bon mélange mettant en valeur la diversité de sa discographie.

Là où le bât blesse, c’est au niveau de ce qui est proposé sur scène. Ce qui est joué est majoritairement des pistes sonores préenregistrées auxquelles Hamza ajoute son grain de sel, autotune bien évidemment au rendez-vous. Comprenez-moi bien, l’éternel lover offre tout de même un bon spectacle, mais sans artifice.

Peu importe, le style de performance offerte par le rappeur n’a en rien refroidi la foule qui a sautillé du début à la fin. Le flow mielleux et les refrains accrocheurs de l’artiste de 30 ans sont dans une classe à part, en voilà une autre démonstration.

Crédit photo: Benoit Rousseau

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disco / funk / soul/R&B

Osheaga, jour 3 | L’heure est à la fête avec Jungle

par Jacob Langlois-Pelletier

Peu de temps après les dernières paroles du rappeur Hamza sur la scène voisine, de nombreux faisceaux lumineux ont procuré une teinte orangée aux festivaliers, couleur de Volcano, plus récent projet de Jungle. Sur les notes de Busy Earnin’, succès de 2014, le groupe soul-funk britannique a fait son entrée de manière remarquable.

Dès les premiers instants, les différentes pulsions de la formation ont fait danser la foule. La musique de Tom McFarland, Josh Lloyd-Watson et tout récemment, Lydia Kitto, est une des plus entraînantes et festives. Pas surprenant que les structures gonflables et les ballons se sont promenés parmi les amateurs tout au long de la prestation; l’ambiance était à la fête, c’est le moins qu’on puisse dire. Jungle a cette capacité à nous faire profiter de l’instant présent.

L’équilibre entre enregistrement et création en direct n’aurait pas pu être mieux balancé. Les trois protagonistes s’impliquent vocalement et contribuent avec différents instruments tels que guitare et synthétiseur. Les arrangements sont dansants et les voix aussi envoûtantes que sur disque. Deux percussionnistes et un bassiste complétaient le tout avec brio.

À deux reprises, des artistes ont apparu sur le grand écran l’instant d’un morceau. Ce fut d’ailleurs le cas pour Erick the Architect lors du succès disco Candle Flame, chanson sur laquelle la foule aura brûlé de nombreuses calories, soyez-en assuré.

Plusieurs fois, le groupe s’est adressé aux amateurs, autant en anglais qu’en français. Les Britanniques ont semblé ravis de l’accueil des Montréalais qui ont répondu présents en chantant leurs différents refrains ou en tapant des mains. Nul doute, la venue de Jungle aura été l’un des moments phares de cette fin de semaine de festivités.

Crédit photo: Benoit Rousseau

rock alternatif

Osheaga, jour 2 | The Smashing Pumpkins : Nostalgie, quand tu nous tiens

par Jacob Langlois-Pelletier

Le passage des Smashing Pumpkins à Osheaga samedi ne pouvait pas mieux tomber; il y a un peu plus de 48 heures, la prolifique formation américaine dévoilait Aghori Mhori Mei, un 13e album en carrière.

Contrairement à ce que l’on pouvait s’attendre, Billy Corgan et sa bande ont fait fi de cette sortie et ont opté pour une sélection de leurs plus grands classiques, et ce aux grands plaisirs des amateurs agglutinés devant les deux plus grandes scènes du festival.

Vêtu d’une soutane noire, Corgan a enveloppé le Parc Jean-Drapeau de son rock mélancolique et de sa voix nasillarde qu’on lui connaît si bien. À ses côtés, on retrouve ses collègues de longue date James Iha à la guitare et Jimmy Chamberlin à la batterie ainsi que Kiki Wong, guitariste recrutée il y a quelques mois.

Sur scène, les Smashing Pumpkins exubèrent la même détermination et envie qu’il y a 30 ans. Dommage que cet état d’esprit ne se traduit pas dans leurs récentes sorties.

À quelques minutes de la fin, le crépuscule s’amorce et les premières notes de la célèbre 1979, tiré de l’excellent Mellon Collie and the Infinite Sadness, se font entendre. C’est à ce moment que la foule s’est faite la plus bruyante et le résultat fut sublime. L’euphorie provoquée est une énième preuve du pouvoir de la nostalgie.

Décidément, les plus grands succès du band de Chicago ne mourront jamais, idem pour leur influence sur le rock alternatif.

Crédit photo: Tim Snow

hip-hop / rap

Osheaga, jour 2 | Denzel Curry : sans failles, mais sans éclat

par Jacob Langlois-Pelletier

S’il y a bien un rappeur qui ne cesse de se renouveler à chaque sortie, c’est assurément l’américain Denzel Curry. À la mi-juillet, le Floridien a fait paraître King Of The Mischievous South Vol. 2, une mixtape débordante de collaborations donnant suite à un premier volume paru il y a une douzaine d’années. Dans cet opus, il explore le dirty south, sous-genre issu du Sud des États-Unis.

Âgé de 29 ans et plusieurs projets de grande qualité derrière la cravate, il est dorénavant juste de dire que Denzel est l’un des pions les plus importants du rap actuel.

Débordant d’énergie sur scène, le MC rappe chacune des rimes de ses titres avec précision et finesse. Les festivaliers ont reçu exactement ce qu’ils obtiennent sur ses albums. Tout au long de sa prestation, Curry a multiplié les interactions avec la foule et déployé une aisance fascinante.

L’enfilade en baisser de rideau de ses titres les plus populaires Ultimate et CLOUT COBAIN | CLOUT CO13A1N a eu droit à une réception très bruyante de la foule, elle qui s’était montrée assez discrète depuis les premiers instants. Il faut dire que de placer le rappeur après le groupe punk Rancid et avant les Smashing Pumpkins et Green Day n’était peut-être pas la meilleure des idées…

Quoi qu’il en soit, la proposition du membre de la célèbre cuvée Freshman de 2016 fut honnête et bien balancée. Cependant, son offrande manquait ce petit quelque chose pour ne pas tomber dans l’oubli.

Crédit photo: Tim Snow

soul/R&B

Osheaga, jour 2 | Olivia Dean, vent de fraîcheur en pleine canicule

par Jacob Langlois-Pelletier

En explorant la programmation de l’édition 2024, le nom d’Olivia Dean a grandement piqué ma curiosité. En épluchant sa mince et jeune discographie, j’y ai découvert une chanteuse soul inspirée par les grandes dames de ce genre musical. La Britannique cite les Carole King, Amy Winehouse, The Supremes et Lauryn Hill comme inspirations à sa musique.

Accompagnée d’un petit orchestre, la jeune artiste de 25 ans est vêtue d’une robe des plus colorées et se place aux avants du plateau. « Si c’est la première fois que vous me voyez en spectacle, j’ai une seule règle. Vous devez passer un bon moment! », lance-t-elle entre ses deux premiers morceaux.

C’est en grande partie du matériel issu de Messy, son seul album en carrière, que la native de Londres a fait découvrir à la foule. Elle a en aussi profité pour interpréter sa plus récente sortie intitulée Time, un morceau dans lequel elle explore des avenues plus rock qu’à l’habitude, ce qui lui va comme un gant.

Olivia Dean dégage une aura qui n’est pas de notre époque. Jazz, R&B, soul, pop; tout y est mobilisé. Visiblement captivés, les festivaliers ont scruté ses faits et gestes puis ont répondu présents vocalement.

45 minutes de prestation auront passé en un clin d’œil et on aurait voulu que ça ne se termine jamais.

Crédit photo: Benoit Rousseau

indie / pop

Osheaga, jour 2 | New West, nouvelle sensation torontoise

par Jacob Langlois-Pelletier

Avec l’immense succès de leur titre Those Eyes, le collectif canadien New West n’a plus besoin de présentation. Cette année, les Torontois avaient la tâche d’ouvrir le bal à 14h.

Profitant d’une foule impressionnante pour un début d’après-midi en raison de l’arrivée imminente de la vedette Chappell Roan, le band formé de Kala Wita, Noel West, Lee Vella et Ben Key aura offert une performance inspirée et colorée.

Récipiendaire d’un Juno pour « Nouveau groupe de l’année » en 2024, New West propose un son diversifié dans lequel on retrouve entres autres jazz, R&B et indie.

Sur la grande scène du festival, Kala Wita a tout donné, se déplaçant de gauche à droite, chantant couché au sol et offrant des moments au piano. Cette performance aura permis d’en découvrir davantage sur la personnalité des différents membres du groupe.

Vocalement, Wita est juste et nous enveloppe avec des titres comme Stevie Nicks ou Guessing Game. L’échantillon est mince, mais l’avenir semble prometteur pour New West.

Crédit photo: Tim Snow

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