classique

OSM: La fantastique Symphonie de Berlioz

par Rédaction PAN M 360

Le renommé pianiste Daniil Trifonov sera de retour à la Maison symphonique pour interpréter le Concerto de Schumann, une œuvre au caractère poétique et enflammé que le compositeur destinait à son épouse Clara. C’est également à une femme, Harriet Smithson, dont Berlioz était éperdument épris, qu’est dédiée la Symphonie fantastique. Avec une prodigieuse puissance expressive et une inspiration intarissable, le musicien confie à l’orchestre ses tourments ainsi que ses espoirs amoureux.

Renowned pianist Daniil Trifonov returns to the Maison symphonique to perform Schumann’s Concerto, a poetic, fiery work that the composer dedicated to his wife Clara. The Symphonie fantastique is also dedicated to a woman, Harriet Smithson, with whom Berlioz was madly in love. With prodigious expressive power and inexhaustible inspiration, the musician entrusts the orchestra with his torments as well as his hopes for love.

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classique

Virée classique: L’Espagne de Bizet

par Jacob Langlois-Pelletier

Véritable invitation au voyage et au rêve, ce programme évoque l’Espagne sensuelle de Bizet – incarnée par Carmen –, et celle, plus onirique, du célèbre Concerto d’Aranjuez de Rodrigo, interprété par Miloš, l’un de s plus talentueux guitaristes actuels. Mel Bonis, contemporaine de Ravel, rend hommage aux héroïnes mythologiques en dépeignant Salomé avec sensibilité, dans une esthétique orientaliste.

A veritable invitation to travel and dream, this program evokes the sensual Spain of Bizet – embodied by Carmen – and the more dreamlike Spain of Rodrigo’s famous Aranjuez Concerto, performed by Miloš, one of today’s most talented guitarists. Mel Bonis, a contemporary of Ravel, pays tribute to mythological heroines with her sensitive, orientalist portrayal of Salomé.

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classique / classique occidental

Virée classique: Paysages méditerranéens

par Jacob Langlois-Pelletier

Les œuvres du compositeur et oudiste Joseph Tawadros se nourrissent aux sources des musiques traditionnelles égyptiennes et de la musique occidentale. Avec l’ensemble Obiora, Tawadros vous conduira à travers des paysages musicaux chatoyants, parfois surprenants, toujours enivrants! Après une incursion dans l’Espagne d’Albéniz, ce périple prendra fin en Italie avec la fougueuse œuvre de Tchaïkovski, Souvenir de Florence dirigée par Rafael Payare.

The works of composer and oud player Joseph Tawadros draw their inspiration from traditional Egyptian and Western music. With the Obiora ensemble, Tawadros will lead you through shimmering musical landscapes, sometimes surprising, always intoxicating! After an incursion into the Spain of Albéniz, this journey will end in Italy with Tchaikovsky’s spirited Souvenir de Florence conducted by Rafael Payare.

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classique

Virée classique: L’Égypte de Saint-Saëns

par Jacob Langlois-Pelletier

Les traditions musicales dialoguent dans ce concert original réunissant l’OSM et l’ensemble Constantinople. Représentée à travers l’imagination et la sensibilité de compositeurs européens, la Méditerranée est au cœur de ce programme, notamment avec le Cinquième Concerto pour piano de Saint-Saëns, évocation stylisée de l’Égypte. Quant à Cantemir, un compositeur moldave du 18e siècle, sa musique d’inspiration ottomane est une véritable révélation!

Musical traditions meet in dialogue in this original concert featuring the OSM and the Constantinople Ensemble. Represented through the imagination and sensibility of European composers, the Mediterranean is at the heart of this program, notably with Saint-Saëns’ Fifth Piano Concerto, a stylized evocation of Egypt. As for Cantemir, an 18th-century Moldavian composer, his Ottoman-inspired music is a real revelation!

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classique

Virée classique: Le grandiose Requiem de Verdi

par Jacob Langlois-Pelletier

Œuvre aux dimensions théâtrales, le grandiose Requiem de Verdi réunira quatre solistes de renom ainsi qu’un vaste effectif choral et instrumental sous la direction de Rafael Payare. Le lyrisme profond des voix solistes, la puissance du chœur et de l’orchestre ou les effets saisissants du célèbre Dies Irae, entre autres, créent un parcours émotionnel hors du commun. Venez expérimenter le pouvoir de la musique!

A work of theatrical proportions, Verdi’s grandiose Requiem will bring together four renowned soloists and a vast choral and instrumental ensemble under the direction of Rafael Payare. The profound lyricism of the solo voices, the power of the choir and orchestra and the striking effects of the famous Dies Irae, among others, create an extraordinary emotional journey. Come and experience the power of music!

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classique

OSM: Payare dirige les Gurre-Lieder de Schoenberg

par Rédaction PAN M 360

En compagnie de solistes renommés et à la tête d’un effectif vocal et orchestral colossal, Rafael Payare dirigera un monument du répertoire postromantique : les Gurre-Lieder de Schoenberg.
In the company of renowned soloists and at the head of a colossal vocal and orchestral ensemble, Rafael Payare conducts a monument of the post-Romantic repertoire: Schoenberg’s Gurre-Lieder.
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classique moderne / classique occidental

Vendredi soir à l’OM : un violon spectaculaire, une petite sirène et des sables émouvants et enchanteurs

par Frédéric Cardin

Une autre soirée symphonique qui remplit le cœur mélomane d’espoir et de fierté. La Maison symphonique était passablement comble ce vendredi soir. Une foule bigarrée, bien diversifiée et avec beaucoup de jeunes. L’Orchestre Métropolitain attire, et qui plus est avec un programme fait d’œuvres largement méconnues du grand public. Il y a quelque chose de très positif qui se passe à Montréal pour l’avenir de la musique classique. Bref, première impression de cette soirée : réussie.

Maintenant, le programme et le rendu. Disons-le d’emblée : ce fut très agréable. La cheffe JoAnn Falletta, pionnière de la direction d’orchestre au féminin aux États-Unis, s’adresse au public dans un français très correct, particulièrement respectueux. Elle plante le décor pour ce qui vient avec sobriété. 

La soirée débute avec Winter Idyll de Gustav Holst. Un court poème symphonique d’allure pastorale, mais aux déploiement ample et parfois cinématographique. On y évoque un tableau d’Angleterre hivernale, enveloppé sous la neige. ‘’Un peu comme au Québec’’ a-t-on dit en intro. J’en doute. Holst n’aurait pas écrit de musique aussi relativement sereine s’il avait connu les froids canadiens. N’empêche, c’est fort joli et mené avec précision par Falletta, quoiqu’avec un peu trop de réserve, je trouve.

La première des deux ‘’vedettes’’ de la soirée est arrivée pour le deuxième plat : le flamboyant violoniste Nemanja Radulovic. Cheveux longs jusqu’au au milieu du dos, pantalons aux larges chevilles évoquant presque une robe, il représente ce qu’à une autre époque les puristes auraient aimé détester. Nous ne sommes heureusement plus là. Ce qui compte c’est la musique. Celle-ci, le Concerto pour violon d’Aram Khachaturian, demandait manifestement ce genre d’interprète. Les mouvements 1 et 3 sont furieusement exprimés, nous ramenant souvent à l’énergie de sa célèbre Danse du sabre. Puis, un mouvement central plein de tendresse mais aussi de tristesse, avec des triple pianissimos exquis du soliste, complète le concert. Je m’attendais, cela dit, à un son plus brillant, plus propulsif du violoniste. Au contraire, il paraissait comme voilé, particulièrement au début de la partition, résultant ainsi en quelques déséquilibres entre lui et l’orchestre, qui enterrait son discours à quelques occasions. Ça s’est replacé en cours de route, et les feux d’artifices techniques du musicien (quelle maîtrise diabolique de son instrument!) ont soulevé la foule, disons-le, en délire. J’aimerais noter le jeu exceptionnel de quelques premières chaises de l’Orchestre : le corniste Louis-Philippe Marsolais qui a accompli à la perfection un solo d’une monstrueuse difficulté dans le 1er mouvement, puis, dans le même mouvement, le clarinettiste Simon Aldrich, dans un échange intimiste avec Radulovic, très à l’écoute (le violoniste s’est carrément retourné pour ce passage, faisant dos au public pour mieux dialoguer avec Aldrich). Un très beau moment. 

Après une ovation prolongée, Radulovic a finalement donné un rappel : Što Te Nema de Aleksandar Sedlar, un chant bosniaque de deuil dans lequel le violoniste serbe a démontré qu’il ne peut être réduit à un virtuose de cirque médiatique. Dans cette pièce suintant la mélancolie, il réussit à atteindre un degré presque inimaginable de douceur dynamique. Quoi, quatre ou cinq pianissimos? Une aiguille heurtant le tapis l’aurait surpassé. Impressionnant. Cette pièce peut être entendue sur l’album Roots de Radulovic. 

L’autre star soliste de la soirée n’est pas musicienne mais artiste visuelle. L’Ukrainienne Kseniya Simonova est dessinatrice sur sable et parcours le monde depuis plusieurs années. Elle a participé et parfois remporté toutes sortes de concours populaires tels les Got Talent de plusieurs pays (Ukraine, Britain, America, etc.). Ce qu’elle fait est très beau, et ressemble en plus fluide et animé à la technique des théâtres d’ombre. 

Hier soir, elle avait le défi d’animer la partition de La petite sirène (Die Seejungfrau) de Zemlinsky. Bien sûr, le sujet lui-même se portait déjà très bien vers ce genre d’animation : un conte de fée classique, un accompagnement visuel évocateur, tout était en place pour un mariage pertinent. J’avoue que je ne m’attendais pas à ce que ce soit à ce point réussi et enchanteur. Non seulement la musique ondoyante et post-romantique, teintée d’impressionnisme, de Zemlinsky a ce qu’il faut pour transporter l’esprit et le cœur, mais la technique artistique de la dessinatrice virtuose y est parfaitement adaptée. Au gré de la musique qui se métamorphose constamment, Kseniya Simonova transforme elle aussi son canevas avec une fluidité magique. La barbe de Neptune, dieu des mers, peut tour à tour devenir, avec remarquable facilité et célérité, un vaisseau emporté par les flots ou un ciel étoilé. Sous nos yeux, et d’un geste manuel fin et discret, la queue de la sirène devient une paire de jambes élégantes. Ainsi de suite, afin que le public comprennent parfaitement ce qui est raconté par la musique (bien que tout le monde présent devait déjà connaître par coeur cette histoire). 

La beauté du décor est amplifiée par la couleur légèrement dorée du rétroéclairage tabulaire, sur lequel virevoltent les grains de sable manipulés par l’artiste, offrant un aspect ancien, voire intemporel, au panorama fantastique déployé sous nos yeux. Tout cela projeté sur écran géant dans une maison symphonique subjuguée. 

Kseniya Simonova JoAnna Falletta Orchestre Métropolitain cr.: François Goupil

Je l’ai dit, l’Orchestre Métropolitain s’est surpassé. Mais je souligne également la direction claire et solide de JoAnn Falletta. Sans être époustouflante, la cheffe impose un ordre et une confiance assurée, en laissant assez de place pour l’expressivité des musiciens. Une maestra sans esbroufe, dévouée à la musique et laissant le ‘’show’’ à ceux et celles qui sont payés pour ça.

J’ai très bien senti que le public passablement profane est sorti de cette aventure avec un sentiment de satisfaction et d’émerveillement partagé. Bravo à l’OM, c’est exactement pour ça qu’existe la musique. 

classique

OM: Pacte avec le sable

par Rédaction PAN M 360

Sous la direction de la cheffe américaine JoAnn Falletta, La petite sirène de Zemlinsky prend vie en musique mais aussi dans le sable grâce aux dessins réalisés en direct de l’Ukrainienne Kseniya Simonova, pionnière et icône mondiale du sand art.

Le violoniste Nemanja Radulović, véritable phénomène en Europe, présente une œuvre qui a grandement contribué à sa renommée, le célèbre concerto de Khatchaturian. Mélodies vives, sonorités orientales et exubérance assumée seront au rendez-vous!

Under the direction of American conductor JoAnn Falletta, Zemlinsky’s The Little Mermaid comes to life in music, but also in sand, thanks to live drawings by Ukrainian Kseniya Simonova, a pioneer and global icon of sand art.

Violinist Nemanja Radulović, a veritable phenomenon in Europe, presents a work that has greatly contributed to his fame, Khatchaturian’s famous concerto. Vivid melodies, oriental sounds and exuberance are the order of the day!

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classique

OM : De l’abîme aux étoiles à la Maison symphonique de Montréal

par Rédaction PAN M 360

Deux artistes majeures de la scène lyrique internationale rejoignent Yannick Nézet-Séguin dans une sublime quête de lumière. La soprano Janai Brugger porte la lueur constante et profonde qui caractérise le Gloria de Poulenc, œuvre phare du compositeur français, alors que la mezzo-soprano Karen Cargill explore dans le psaume « Du fond de l’abîme » les plus grandes souffrances de l’humanité afin d’en faire jaillir l’étincelle de l’espoir. Entre ces deux œuvres chorales, une proximité transparaît : l’inspiration que Poulenc a puisé dans l’écriture musicale de Lili Boulanger.

La première symphoniste américaine Amy Beach puise dans ses racines irlandaises pour composer sa Symphonie gaélique. Elle illustre avec brio la résilience de ce peuple décimé et exilé qui, malgré les épreuves, maintient la flamme de sa culture grâce à son folklore.

Two major artists on the international opera scene join Yannick Nézet-Séguin in a sublime quest for light. Soprano Janai Brugger carries the steady, deep glow that characterizes Poulenc’s Gloria, the French composer’s landmark work, while mezzo-soprano Karen Cargill explores humanity’s greatest sufferings in the psalm « Du fond de l’abîme » (From the depths of the abyss) in order to bring out the spark of hope. Between these two choral works, there is a closeness: the inspiration Poulenc drew from the musical writing of Lili Boulanger.

Amy Beach, the first American symphonist, draws on her Irish roots to compose her Gaelic Symphony. She brilliantly illustrates the resilience of this decimated and exiled people who, despite the hardships, keep the flame of their culture alive through their folklore.

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classique

Le secret de Polichignon

par Rédaction PAN M 360

Kent Nagano et Fred Pellerin retrouvent l’OSM pour vous offrir un nouveau conte de Noël : Le secret de Polichignon. Il met en scène Méo Bellemare, « écheveleur » à Saint-Élie-de-Caxton, qui entretient barbes, moustaches et cheveux. Par son accès privilégié et régulier à la capillarité des villageois, il est au fait de tous leurs secrets. Quel usage va-t-il en faire, lui qui se veut le sauveur du monde ? Participez à cette soirée festive pour découvrir la fin de cette palpitante histoire.

Kent Nagano and Fred Pellerin unite with the OSM to deliver a brand-new Christmas tale: Le secret de Polichignon. It features Méo Bellemare, the town “hair-crafter” of Saint-Élie-de-Caxton, who grooms beards, mustaches and scalp hair. Méo’s privileged access to the townspeople’s capillary needs also keeps him abreast of all their secrets. How will he use this occult knowledge, as someone who wants to save humanity? Join us for this festive evening to found out how the story unfolds.

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classique

Rafael Payare dirige la Symphonie No 7 de Mahler

par Rédaction PAN M 360

Admirée pour l’intensité de son jeu, la violoniste Simone Lamsma se joindra à l’OSM afin d’interpréter le Concerto pour violon no 1 de Szymanowski. S’inspirant du poème polonais « La nuit de mai », la pièce baigne dans une atmosphère contemplative. Un climat nocturne s’instaure également dans la Septième Symphonie de Mahler jusqu’à sa résolution dans un lumineux finale. Cette œuvre d’une étonnante modernité témoigne de l’imagination innovante du compositeur.

Admired for the intensity of her playing, violinist Simone Lamsma joins the OSM to perform Szymanowski’s Violin Concerto No. 1. Inspired by the Polish poem « May Night », the piece is bathed in a contemplative atmosphere. Mahler’s Seventh Symphony also establishes a nocturnal climate, until its resolution in a luminous finale. This astonishingly modern work bears witness to the composer’s innovative imagination.

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musique contemporaine

Alisa Weilerstein : Bach, sublimé, chamboulé et actualisé

par Frédéric Cardin

Hier soir, à la Maison symphonique de Montréal, a eu lieu une rencontre tout à fait réjouissante (pour certains) et déconcertante (pour d’autres) : un concert-concept intitulé Fragments et mené intensément pendant deux heures, en solo, par la violoncelliste Alisa Weilerstein (la conjointe de Rafael Payare). Comment, d’abord, résumer succinctement le dit concept? Il y a six Suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach, vous le savez probablement déjà. À chacune de ses Suites, Weilerstein a ajouté plusieurs compositions (pour violoncelle solo également) commandées spécialement à un large aréopage de compositrices et compositeurs contemporains. Chacune des suites devient un cycle intitulé Fragments (de 1 à 6, donc). À l’intérieur de ces Fragments, tout est mélangé entre les mouvements des suites (même pas joués dans l’ordre habituel, le célèbre Prélude de la première suite arrivant à la fin du Fragment I!)) et les nouvelles compositions. Seule considération : des enchaînements opérés en fonction d’un arc dramatique et expressif scénographié et appuyé par une mise en scène assez sobre, mais subtilement expressive. Celle-ci est réalisée grâce à deux éléments fondamentaux : des blocs/panneaux illuminés de l’intérieur placés diversement (chaque Fragment a son ‘’placement’’ particulier), et un éclairage général dynamique et changeant au fil du déroulement du Fragment interprété. Ainsi, chaque Fragment, d’une durée d’une heure, devient un théâtre musical à la dramaturgie unique. Vous aurez compris que Weilerstein n’a pas joué les six Fragments de son projet total hier. Le concert se serait terminé au milieu de la nuit! Nous avons donc eu droit aux deux premiers de la série. 

À noter que ce concert fait partie de la programmation du Festival Bach 2023. Toute la programmation est en ligne ici.

Mais bon, vous êtes ici pour savoir si c’était bon, non? Bien entendu, cela dépend des sensibilités de chacun, mais pour ma part, je suis très heureux du résultat, et j’ai très envie de connaître les quatre autres cycles de la série.

Je ne vous inonderai pas avec une description de chaque pièce enchaînée avec chaque autre, et tel mouvement de Bach, etc. Ce serait comme décrire une liste d’épicerie. Je tenterai plutôt de caractériser chacun des deux Fragments entendus, car là est l’intérêt de la chose : il s’agit d’une proposition artistique qui remet Bach en contexte à l’intérieur de cycles musicaux contemporains possédant une personnalité unique. Du moins, c’est ce que j’ai compris de l’exercice.

Fragments I est organique, fluide et ‘’pacifiste’’. La relation entre les pièces contemporaines et celles extraites de la Suite sol majeur, BWV 1007 (la no 1) est en général bienveillante, quoique certains éclats contrastant se manifestent ici et là. Joan Tower, Reinaldo Moya, Chen Yi, Gil Schwarzmann et Allison Loggins-Hull ont créé un dialogue fait de post-minimalisme, de modernisme lyrique et même de sonorités latines et chinoises (trés diluées. Pas de ‘’crossover’’ pop ici), avec le grand Jean-Sébastien. La scénographie et l’éclairage sont faits de caractérisations symboliques assez évidentes : les cubes/panneaux sont agencés de manière équilibrée, en demi-cercle parfait et ceinturant la soliste comme l’intérieur d’un temple. Une scène sur la scène. De plus, ils deviennent blancs pour chaque mouvement de Bach (symbole de pureté?). Pour les autres, nous avons des teintes de rouges, de bleus et d’orangés assez chaleureux. Les transitions entre les pièces se font de manière assez naturelle. Nous sommes ici dans un parcours émotionnel posé qui offre aux spectateurs une entrée en matière à la fois étonnante et amicale. La modernité des pièces nouvelles n’est pas astringente, quoique tout de même exigeante en terme d’écoute attentive. 

Fragments II est différent. D’entrée de jeu, Weilerstein est elle-même dans un autre personnage : habillée plus ‘’modernement’’ et surtout coiffée façon ‘’glam-rock’’. La musique est lancée sur les chapeaux de roue : une attaque frontale rythmique et dynamique avec une pièce de la Québécoise Ana Sokolovic qui crache sa virulence au public. Le message est lancé : on est ailleurs. En fait, c’est l’ensemble du Fragment II qui est placé sous le signe d’une personnalité beaucoup plus agressive que le premier (mais pas que, car un superbe épisode final où Weilerstein chante une douce berceuse tout en s’accompagnant offre un moment de grande tendresse poétique). Fragment II est un cycle de contrastes frappants, dans lequel Bach et nos contemporains se heurtent et se jaugent. Mais, il y a bel et bien dialogue. Un dialogue argumentatif où l’on n’est pas toujours d’accord, mais qui reflètent tout de même une réalité bien actuelle : tout n’est pas rose et harmonie dans un monde de bonnes intentions. Du choc naîtront aussi de nouvelles idées et de nouvelles perspectives. La mise en scène, encore une fois, caractérise cette personnalité de façon claire : les cubes/panneaux sont, cette fois, éparpillés sur scène, certains couchés. On a l’impression que le temple évoqué dans le premier Fragment est maintenant en ruines. Bach continue d’être en blanc, mais l’éclairage de scène est beaucoup plus cru qu’en première partie. Des projecteurs bord en bord assaillent souvent la soliste. Les pièces de ce cycle ne s’enchaînent pas, elles se suivent et se cognent. Ce sont donc les univers d’Ana Sokolovic, Caroline Shaw, Gity Razaz, Daniel Kidane et Alan Fletcher qui ont ici le mauvais rôle : celui de faire paraître Bach comme salvateur dans un monde en perdition. 

Cela dit, les œuvres nouvelles de ces compositeurs et compositrices ne sont pas, en toute honnêteté, si terribles. On a entendu bien pire. Certes, elles sont souvent rythmiquement motoriques, ou dynamiquement explosives, mais les discours offerts sont compréhensibles. Toutes les pièces ‘’racontent’’ quelque chose, dramatiquement parlant, bien que cela puisse être n’importe quoi, et très différent selon la personne qui écoute. Ce que je veux dire, c’est qu’il n’y a aucun exemple, nulle part, d’atonalisme dodécaphonique ou sériel cérébral. Rien qui puisse se réclamer, non plus, de l’avant-garde expérimentale. Rien non plus, à l’inverse, de franchement néo-classique/romantique, ou strictement minimaliste. C’est peut-être d’ailleurs là où Weilerstein aurait pu creuser davantage, afin de donner un portrait plus réaliste de la musique d’aujourd’hui. J’admets que le travail de cohésion aurait été décuplé. Mais personne ne dit que la véritable création est simple. 

La Maison symphonique, pas pleine mais bien garnie, a réagi favorablement en majorité. Une partie du public n’est pas revenue après le premier Fragment, et quelques personnes sont parties pendant le deuxième. Il y avait quand même un nombre appréciable de jeunes, et je n’ai pas cru constater que ceux-ci étaient parmi les déserteurs! Je dis ça, et je ne dis rien…

Un collègue a émis l’opinion qu’il n’y avait peut-être pas d’intérêt à l’exercice s’il fallait ‘’détourner’’ Bach (à sa décharge, je pense qu’il faisait référence à l’approche très ample et romantique du jeu de Weilerstein dans les extraits des Suites, mais son opinion générale du concept n’était pas vraiment plus enthousiaste…). Je me demande comment on peut encore en être là dans ce genre de réflexion. Je ne retrouve plus la référence (qui a dit cela à l’époque?), mais les arrangements de Liszt de symphonies de Beethoven pour piano seul généraient le même genre de réactions de certains ‘’spécialistes’’ au 19e siècle. Et probablement toutes les ‘’revisites’’ de grands classiques à travers l’histoire de la création. 

La démarche de la violoncelliste Alisa Weilerstein est résolument contemporaine. Pas dans le sens d’un avant-gardisme harmonique et désormais académique qui remonte en fait à carrément un siècle. Plutôt, et essentiellement, dans le sens d’une posture d’écoute et de conception de la musique réellement contemporaine, digne du 21e siècle et de l’ère des playlists Spotify ou celles de nos téléphones. Les traditionnels conservateurs continuent d’écouter la musique dans une perspective absolutiste où le premier mouvement vient avant le 2e, et où une Allemande de la Suite en ré mineur, BWV 1008 (la no 2) ne suit pas logiquement une pièce qui lui est stylistiquement extraterrestre et qui est intitulée With One Foot Heavy and the Other Light, Johanna and Anna Lilted Across Long Years (Microfictions vol.2, I). Pourtant, au 21e siècle, la nouvelle ‘’écoute’’ est ainsi déconstruite, chez les plus jeunes, surtout. Weilerstein (elle n’est pas la seule) nous propose un autre narratif du concert. Un scénario où ce dernier n’est plus le simple miroir d’un répertoire bien rodé et structuré, ou encore le perroquet d’une conception discursive basée sur une liste d’œuvres ‘’à jouer’’, dans le bon ordre et avec les bons compléments. Dans cette proposition, et à l’instar de la radio qui s’est dans le passé affranchie de la structure du concert, le concert façon Weilerstein s’affranchit aujourd’hui de la disposition traditionnelle dans laquelle il est enfermé depuis le 19e siècle. Les jours du programme live Ouverture-Concerto-Symphonie (pour la version d’orchestre) sont bien comptés. Le récital, moins contraint, se voit quand même remis en question par ces Fragments.

Est-ce une bonne chose? Une mauvaise chose? C’est une réalité. Il est futile de s’y opposer pour des raisons idéologiques ancrées dans une certaine conception rigide du bon goût, ou de la ‘’pertinence’’. On a eu des querelles entre les ‘’Modernes’’ et les ‘’Anciens’’, entre la gang à Brahms et celle à Wagner, entre les partisans de Boulez et ceux de Glass. Bêtises, toutes ces certitudes. Aucun de ces camps n’a fait disparaître l’autre, ou l’a rendu obsolète. 

Il n’est pas non plus pertinent de savoir si ce que Alisa Weilerstein propose avec ces Fragments deviendra une forme ‘’à la mode’’ ou pas. Ou annonce une déconstruction totale des formes d’écoute du concert classique. Mais ce qui est certain, c’est que l’artiste explore un besoin très actuel, et très pertinent celui-là, de revoir la façon dont les concerts classiques sont donnés et écoutés. Ce questionnement est très contemporain et nécessaire, qu’on le veuille ou pas. Il est réjouissant, aussi, car il montre que la musique classique continue de susciter des questionnements, et qu’une jeune génération est prête à expérimenter avec elle, pas seulement en l’écrivant, mais aussi en la présentant à sa façon et selon ses propres codes. Ça, ça me dit qu’elle est bien vivante, et j’en suis très heureux.

Weilerstein (qui a joué spectaculairement avec une étonnante diversité de textures et de sonorités) n’a peut-être pas trouvé la formule magique (de toute façon, je suis sûr qu’il n’y en a pas!), mais elle a offert une idée, et nous a donné un ‘’spectacle’’ dont j’ai envie de connaître la ‘’suite’’ (lol).

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