classique moderne / classique occidental

Festival de Lanaudière 2024 | Intelligence et envoûtement avec le Quatuor Diotima

par Alexandre Villemaire

Le Festival de Lanaudière recevait, pour la première fois au Québec, le Quatuor Diotima pour un concert à l’église de Saint-Alphonse-Rodriguez en début de semaine. Fondé en 1996, il compte parmi les ensembles les plus reconnus en Europe et à l’international, notamment pour l’intelligence de leur jeu et l’intensité de leurs interprétations. 

Nous étions donc impatients d’entendre résonner le son de Diotima alors que le groupe présentait un programme proposant un voyage en profondeur dans l’évolution du langage du quatuor à cordes avec des œuvres de Karol Szymanowski et Erich Korngold en première partie et de Maurice Ravel en conclusion de soirée. À en juger par l’intensité des applaudissements, le quatuor français a réussi son entrée au Québec et a fait forte impression avec un répertoire accessible, mais qui n’était pas non plus sans représenter un certain défi d’écoute.

Ouvrant la soirée avec le Quatuor à cordes no 2 de Szymanowski, la formation a fait émerger du silence le plus profond un son d’une douceur presque surnaturelle et dont l’intensité se développe en enveloppant l’espace instantanément. En quelques secondes, nous sommes happés dans un univers sonore d’une grande expressivité. Après un deuxième mouvement à la fougue colérique, le troisième mouvement a mis de l’avant le jeu et la sensibilité de chaque instrumentiste avec un thème mélancolique qui se développe en canon.

C’est enchainé par la suite dans un grand naturel avec le Quatuor à cordes en ré majeur d’Erich Korgold. Naturel, car la parenté des langages de Szymanowski et Korngold est frappante au point que le premier mouvement de l’œuvre de Korngold aurait facilement pu passer pour un quatrième mouvement dans le quatuor de Szymanowski. Les traits dramatiques, les sonorités nerveuses ainsi qu’une harmonie et des textures complexes caractérisent les deux œuvres en bonne partie. La différence notable est dans le traitement du langage. Alors que Szymanowski emploie un son beaucoup plus âpre, Korngold se distingue par un plus grand lyrisme dans les lignes mélodiques. Le troisième mouvement de l’œuvre à ce titre a été parmi les moments les plus enlevants et captivants de la soirée. Présentant un thème folklorique mélancolique et mystérieux porté par les violonistes Yun-Peng Zhao et Léo Marillier, oscillant entre frénésie passionnée et énergie tragique, le public a été transporté dans un univers onirique où il a été tenu en haleine jusqu’à ce que résonne la dernière note dans un aigu éthéré.

Œuvre emblématique s’il en est du répertoire, le Quatuor à cordes en fa majeur de Ravel est venu apporter une grande fraîcheur en dernière partie de concert. Composition antérieure aux deux autres de la première partie, son harmonie et sa construction sonore étaient foncièrement plus épurées que celles de Szymanowski et Korngold, plus fournies. Il s’agissait donc d’un grand contraste amené par cette richesse et délicatesse de langage exprimant une palette de couleurs qui séduit par ses jeux de dynamiques, ses modes et ses harmonies. Particulièrement mordant et percussif, le deuxième mouvement a été le théâtre de la seule déconvenue de ce concert alors que vers la fin du mouvement, en plein passage de pizzicato, une corde de l’altiste Franck Chevalier a cédé, forçant l’arrêt du concert le temps que le musicien effectue son remplacement. De retour de l’opération chirurgicale sur son instrument, le quatuor a repris comme si de rien n’était et a enchainé le reste de l’œuvre avec lyrisme, vélocité et nuance. Après des applaudissements nourris, Diotima réinvestit la scène pour offrir en rappel un arrangement du troisième mouvement du cycle Musica Ricercata de Ligeti, démontrant la variété de leur catalogue et leur malléabilité au niveau du style et du son.

 Et c’est précisément cela que nous retenons de notre soirée à Saint-Alphonse-Rodriguez, au cœur des Basses-Laurentides : le son unique et plein, l’intelligence de l’interprétation, la direction et la dynamique qui habitait chacune des œuvres pour la faire vivre de manière unique ont assurément séduit les mélomanes lanaudois. La porte est maintenant ouverte pour une prochaine visite en terre d’Amérique de Diotima. Une visite qui, nous l’espérons, se fera plus tôt que tard.

crédit photo: Gabriel Fournier

classique

Festival de Lanaudière: Le Quatuor Diotima pour la première fois au Québec

par Rédaction PAN M 360

Formation célébrée de par le monde pour l’intelligence révélatrice de ses interprétations depuis près de trois décennies, le Quatuor Diotima fait ses débuts au Québec cet été dans un programme mariant les couleurs subtiles de Ravel à la sensualité rêche de Szymanowski, tout en évoquant le Nouveau Monde et l’exil américain de Korngold, dont l’ultime quatuor voit le jour en Californie à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

A group celebrated the world over for the revealing intelligence of its interpretations over nearly three decades, the Quatuor Diotima makes its Quebec debut this summer with a program combining the subtle colors of Ravel with the rough sensuality of Szymanowski, while evoking the New World and the American exile of Korngold, whose final quartet was born in California at the end of the Second World War.

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Ce contenu provient du Festival de Lanaudière et est adapté par PAN M 360.

classique

Festival de Lanaudière : Une nuit vénitienne

par Rédaction PAN M 360

Pour conclure leur séjour chez nous, Leonardo García Alarcón et ses complices nous proposent un voyage de rêve dans la Venise baroque, autour de quelques-unes des plus douces pages des 16e et 17e siècles, sommets d’expression et de sensualité en musique. Le fil rouge de cette « nuit vénitienne » : l’amour aux mille reflets, magnifié par des interprètes d’exception, rompus à leur art et généreux.

To conclude their visit to Lanaudière, Leonardo García Alarcón and colleagues take us on a dream-filled trip to Venice during the Baroque era with some supremely delightful works from the 16th and 17th centuries, true summits of musical expression and sensuality. The common theme of this “Night in Venice” is love in its myriad reflections, magnified by exceptional performers who are experienced and generous with their art.

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classique occidental

Alisa Weilerstein : Bach et son violoncelle au Festival de Lanaudière

par Rédaction PAN M 360

Les suites de Bach, ce ne sont ni plus ni moins qu’une sorte d’Everest du violoncelle, une somme inaltérable, fondatrice, une cathédrale musicale, un aimant pour les interprètes comme pour les mélomanes. La virtuose Alisa Weilerstein, qui ne s’est plus produite au Festival depuis plus d’une décennie, nous convie à un marathon hors du commun : l’intégrale des six suites en deux soirées consécutives, lors desquelles elle se mesurera à l’un des monuments absolus du répertoire.

Bach’s suites are akin to the Mount Everest of the cello repertoire: unalterable, foundational, cathedral-like, and magnetic for performers and music lovers alike. Cello virtuosa Alisa Weilerstein, back at the Festival after more than a decade, beckons us to an awesome marathon: the performance of the complete cycle of six suites in two consecutive evenings. Come hear one of the absolute monuments of the cello repertoire.

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