Le tout nouveau clip de la formation instrumentale londonienne Los Bitchos est le cocktail idéal pour se réchauffer et se booster le moral en cette glaciale et morne période. Dernier volet de la trilogie du réalisateur Tom Mitchell, entamée avec Good To Go et Las Panteras, Pista (Fresh Start) fait un sympathique clin d’oeil à Dario Argento et à Are You Afraid of the Dark? Le morceau, paru à l’origine sur un 7’’ désormais quasi introuvable, été revu et corrigé pour l’album Let The Festivities Begin! dont la sortie est prévue le 4 février via City Slang Records. Réalisé par Alex Kapranos, de Franz Ferdinand, le premier effort de ces quatre musiciennes pan-continentales (une Australienne, une Suédoise, une Uruguayenne et une Britannique) propose un cocktail rétro-futuriste épicé de chicha péruvienne, de cumbia argentine, de psych turque, de tiki lounge sucré, de guitares surf et d’un soupçon d’insolence. À consommer sans modération.
Quoi voir

Destroyer – Tintoretto, It’s for You
Daniel Bejar, mieux connu sous le nom de Destroyer, entame 2022 en annonçant un nouvel album et en publiant le clip d’un extrait intitulé Tintoretto, It’s for You. La chanson est une sorte d’énigme en vers libres, que Bejar chante de sa voix de ménestrel, accompagné d’une batterie insistante, d’un piano jazz sombre et d’un synthé désynchronisé.
Des fragments de phrases se forment et des images de créatures obscures apparaissent tandis que Bejar se balade dans le clip, suivant diverses pistes qui ne mènent nulle part. J’ai appris, il y a longtemps, qu’il est inutile de tenter de comprendre une chanson de Destroyer. « Tintoretto » pourrait bien être une référence au peintre italien, ou alors provenir d’un mémo vocal que Bejar a enregistré sur son téléphone. Ce titre est un avant-goût du 13e album de Destroyer, LABYRINTHITIS, qui sortira le 25 mars.

D-Track – La vie c’est comme
D-Track quitte Hull pour se balader de nuit à Marseille. Le réalisateur Thom Loois (Thomas Bélanger) a déjà collaboré aux clips de D-Track; il sait régler sa caméra sur le débit du rappeur. David « D-Track » Dufour nous chante La vie c’est comme, pièce extraite de l’album Hull lancé en novembre dernier. Tandis que nos oreilles absorbent les propos authentiques de D-Track ainsi que la musique soignée de Nicholas Craven, on passe d’une immense cage d’escalier à divers repaires et repères de la vénérable ville, dont d’incontournables attraits touristiques (dont le Quartier des créateurs et la basilique Notre-Dame de la garde). Puis, tout ce qui est nocturne n’est pas sombre, la promenade est agréable; oubliez Lino Ventura, Alain Delon, L’Armée des ombres et la French Connection.

Vincent Crowley – Masquerade du Macabre
Avec sa tronche de Mad Dog Vachon et son certificat d’ordination de prêtre de l’Église de Satan, Vincent Crowley a tout pour susciter de vagues appréhensions. Or il est tout doux, dans les faits, et chante fort bien d’une voix joliment gutturale. On le voit et on l’entend ici rendre hommage à Edgar Allan Poe et son Masque de la mort rouge – ce qui, vous en conviendrez, est tout à fait d’actualité – et au film homonyme réalisé par le plus que légendaire Roger Corman (qui a soufflé ses 95 bougies cette année). Vincent Price y tenait la vedette, on gagne à voir ou à revoir ces classiques tellement bien foutus.
Mirabelle (Laurence Hélie à la ville) a composé deux tounes de Noël, Le ciel était blanc et Ribbons, puis les a enregistrées avec Navet Confit à la réalisation. Elles ont aussi été enregistrées en direct, avec Pierre Guy Blanchard à la prise de son – et au vibraphone – et Karolane Carbonneau au mixage. Voici le clip de Le ciel était blanc, tourné, réalisé et monté par Jérémie Brochu-Dufour et Samuel Wilde Chénier. Avec Navet Confit à la guitare.

Voïvod – Planet Eaters
Planet Eaters est le premier extrait de Synchro Anarchy, l’album que lanceront les plus que mythiques Voïvod le 11 février prochain. Le réalisateur vidéo et infographiste français Pierre Menetrier a créé ce clip. Michel « Away » Langevin, batteur-compositeur-parolier-illustrateur du groupe, explique la genèse de cette œuvre :
« Le 21 avril 2021, une vidéo d’animation de la pièce Nothingface a été mise en ligne (https://www.youtube.com/watch?v=_uqv9G24YzI). Elle avait été réalisée en 1991 par Pierre Menetrier, sur un ordinateur Amiga. J’ai trouvé ça extrêmement cool. Les images et les effets visuels étaient spectaculaires et convenaient parfaitement à une chanson de Voïvod. Après l’enregistrement et le mixage de l’album Synchro Anarchy, nous avons choisi Planet Eaters comme premier simple-vidéo. Nous trouvions que la chanson avait un côté rétro de l’époque Nothingface–Hatröss. J’ai donc immédiatement contacté Pierre Menetrier pour lui demander s’il pouvait en faire un clip. Et le résultat est, encore une fois, époustouflant. Ça ne pourrait pas être plus voïvodien que ça »
Le soleil joue l’infidèle est extrait de l’album Célibataire endurcie qu’a fait paraître vendredi dernier Claudia Laurin, alias La Carotte Polaire. Le vidéoclip a été conçu et réalisé par l’illustrateur Philippe Blain. Claudia a coréalisé cet album, son troisième, avec Louis Jeay Beaulieu. Les musiciens Nicolas Fontaine (basse, contrebasse et Moog), Samuel Morin (batterie et percussions), Melyssa Lemieux (choeurs), Karine Bouchard (violoncelle), Amanda Gibeau (violon) et Gabriel Thibault (claviers et orgue) ont aussi participé à l’enregistrement.
La Carotte Polaire se produira à l’événement LUNES #4.2, le mardi 8 décembre à 20 h 30 au Quai des brumes. Voici un extrait du communiqué :
« LUNES est un laboratoire nocturne où des artistes femmes et non binaires de domaines, styles et langues différentes s’associent le temps d’une courte performance pour vous présenter des collaborations quelque peu magiques. Les artistes Salomé Perli, Laurey, Thania Gómez, Rose Bouche, Bagaï, Jessica Ruby (Ruby Slipper) et Marie-Élaine Guay seront aussi de la soirée. »
On a connu Sabrina Halde chez Groenland, durant les années 2010. La revoici en solo, sans son prénom. Elle nous présente Little Pleasures, premier extrait d’un album prévu pour 2022, qu’elle décrit comme suit : « La pop guerrière de Little Pleasures nous rappelle, à coups de caisse claire militaire et de riffs de guitare dansants, que le seul combat que l’on mène est celui contre soi-même. »
Dans ce clip, on voit l’auteure-compositrice-interprète à Chertsey, près d’un lac. Tandis que Halde chante, son reflet lacustre est projeté au-dessus de sa tête. La vidéo a été coréalisée par Halde et Victor Saliba.

FKA twigs – Measure of a Man ft. Central Cee
Si l’agent 007 était une femme samouraï, il ressemblerait sans doute à FKA Twigs dans ce clip. C’est la réalisatrice Diana Kunst qui a somptueusement mis en vidéo un simple intitulé Measure of a Man. On devrait entendre cette pièce à compter du 22 décembre dans la bande-son de The King’s Man, troisième volet de la série d’espionnage Kingsman des studios Marvel. Sinon, on attend toujours le mixtape annoncé par FKA twigs au début de 2021.

Lancé ce vendredi 26 novembre sous étiquette L’Ours, Chroniques souterraines, album-concept d’Ariel est « fait de violence et de douceur, de pathos et d’autodérision, de repères réconfortants et de détours inconfortables. Une traversée de quarante minutes, livrée d’un seul souffle. Un disque se déclinant en dix chapitres et son parallèle cinématographique ».
Qui plus est, ce « parallèle cinématographique » d’une quarantaine de minutes est diffusé exclusivement sur PAN M 360, en ce jour de lancement.
Pour marquer son retour ou plutôt sa première véritable émergence après avoir lancé trois albums (Croche, Fauve, Après le crime) et gagné les Francouvertes en 2009, Ariel ressurgit quelque part « entre la douce tension et la brutalité délicate ».
« Peu à peu, un filon s’est dessiné et je l’ai suivi», dixit Ariel.
L’album « cristallise le deuil d’un idéal », et serait traversé par la littérature de Dostoïevski et la psychanalyse de Jung. Ses musiques seraient émaillées de synthwave, trip-hop, post-punk, musique concrète. Les ambiances ici mises de l’avant ne sont pas sans rappeler certaines trames de thrillers et films noirs.
On peut y entendre Jonathan Gagné à la batterie ainsi que les choristes Sabrina Halde (Groenland, Cirque Éloize) et Valérie Poulin (Poulin).
Qui plus est, Chroniques souterraines a été imaginé en images par Frédérique Bérubé et porté à l’écran par l’actrice et autrice Gabrielle Boulianne-Tremblay, la musicienne et actrice Poulin et, bien sûr, le principal intéressé. L’album d’Ariel devient un seul et immense vidéoclip.
« Construit autour du postulat voulant que les individus, tout comme les collectivités, gagnent à accepter leur part d’ombre sans la craindre ni la glorifier, la proposition s’aventure dans les méandres de la psyché humaine. Sans jamais tomber dans le misérabilisme, et teintée par moment d’humour noir, cette offrande musicale constitue un pivot dans le parcours de l’artiste. »
On attend patiemment le nouvel album de Flora Fischbach, prévu pour février 2022. D’ici là, madame égrène les extraits : après Téléportation sorti la semaine dernière, voici Masque d’or, avec un clip réalisé et animé par Aymeric Bergada du Cadet, qui compte aussi à son tableau de chasse vidéologique Léa Vincent, La Femme, Régina Demina et L’Impératrice.

Renard Blanc – ’94
Il y a un an, le trio rock maskoutain Renard Blanc sortait son EP Abysse. Pour l’occasion, le groupe dévoile un nouveau vidéoclip pour sa chanson ’94, troisième extrait du EP.