Growl? Scream? Fry? Comment s’y retrouver dans toutes ces techniques vocales que l’on entend dans le punk, le mĂ©tal et ses genres adjacents? L’écrivaine et animatrice radiophonique JolĂšne Ruest a recensĂ© les femmes qui s’adonnent Ă  ces techniques Ă  travers le spectre de la musique underground et a créé la plateforme en ligne qui pourrait bien devenir l’outil de rĂ©fĂ©rence ultime pour les fans, les artistes  et les Ă©quipes de programmation de spectacles : Gueuleuses.

Observatrice chevronnée des scÚnes musicales underground du Québec, JolÚne a rencontré PAN M 360 pour répondre à quelques questions au sujet de cette plateforme qui sera officiellement lancée le vendredi 8 mars 2024.

PAN M 360 : Votre rĂ©pertoire des gueuleuses va sortir ce vendredi. Ce projet s’inscrit-t-il naturellement en continuitĂ© votre ancienne Ă©mission de radio JolĂšne jase de gueuleuses Ă  CISM? De quelle façon?

JOLÈNE RUEST : C’était juste une saison JolĂšne jase de gueuleuses, c’est drĂŽle l’impact
 C’est vraiment plus personnel. J’ai l’impression que Gueuleuses s’imbrique parfaitement dans mon parcours artistique et professionnel parce que c’est nĂ© de Spectacles BonzaĂŻ qui est producteur du projet.

AprĂšs la saison de JolĂšne jase de gueuleuses, je continuais d’archiver plein de chanteuses qui scream et growl. Quand Colin a vu mon fichier Excel, il l’a envoyĂ© au webmestre de Spectacles BonzaĂŻ, puis il a dit « Moi j’aimerais ça, faire un site web avec ça ».

Et le webmestre, il Ă©tait bien fan de QuĂ©bec Punk Scene Ă  son adolescence, donc il Ă©tait comme « ouais, on fait un rĂ©pertoire! ». Chez Spectacles BonzaĂŻ on a aussi rĂ©pertoriĂ© toutes les salles indĂ©pendantes du QuĂ©bec. On aime ça lister des choses, visiblement! C’Ă©tait le timing entre avoir travaillĂ© pour BonzaĂŻ et puis ce que je fais artistiquement.

Tu sais, dans tous mes livres, il y a comme des mentions de punk, de mĂ©tal, de mosh pit. D’avancer cette rĂ©flexion-lĂ , cette recherche-lĂ , avec la job, on dirait qu’il y a un point qui se rencontre.

PAN M 360 : Comment l’idĂ©e du format d’un rĂ©pertoire en ligne s’est-elle dessinĂ©e?

JOLÈNE RUEST : C’est vraiment parce que c’est notre troisiĂšme projet numĂ©rique chez Spectacles BonzaĂŻ. Donc c’était dĂ©jĂ , en partant, dans la volontĂ© que ce soit numĂ©rique.

Mais c’est drĂŽle parce que Roxana de Your Last Wish, mĂȘme si elle ne peut pas ĂȘtre au lancement, a tout de mĂȘme voulu qu’on s’en jase et c’est exactement ça qu’elle m’a dit : « Mais lĂ , ça va faire un livre ça? » Ah non, ça y est! Mais c’est une bonne idĂ©e. Mais je suis dĂ©jĂ  sur d’autres projets d’Ă©criture. J’avais dĂ©jĂ  un projet d’Ă©criture liĂ© Ă  la scĂšne quĂ©bĂ©coise.

PAN M 360 : Est-ce qu’on parle d’un rĂ©pertoire qui pourra ĂȘtre construit par la communautĂ© internet, un peu Ă  la Encyclopedia Metallum (metal-archives.com)? Y a-t-il un souci d’exhaustivitĂ©?

JOLÈNE RUEST : On ne peut pas ĂȘtre metal-archives Ă  cause de la façon dont c’est informatisĂ©. C’est vraiment compliquĂ© de faire un WikipĂ©dia ou faire un site oĂč il peut y avoir plus qu’un gestionnaire de contenu. Ce que j’ai fait comme compromis
 D’une part, je vais vers les gens. Je leur Ă©cris quand j’ai des doutes, pour diverses raisons. Avoir Ă©crit Ă  plusieurs gueuleuses, dĂ©jĂ  je fais le pont pour avoir le contenu Ă  la source, mĂȘme si je ne l’ai pas nĂ©cessairement fait pour tout… Puis je vais le faire surtout aprĂšs, parce que c’est plus simple Ă  expliquer avec le site et du visuel.

Mais pour mieux rĂ©pondre Ă  la question, sur chaque fiche, on un bouton « suggĂ©rer une modification ». Pour moi, c’Ă©tait vraiment trĂšs important, que ce soit ta chanteuse prĂ©fĂ©rĂ©e ou que ce soit toi mĂȘme, de pouvoir justement faire des modifications.

Mais c’est vraiment plus un point de vue informatique. On ne peut pas non plus s’embarquer dans un projet aussi complexe. Mais aprĂšs, ça reste nichĂ©. DĂ©jĂ  juste la question : C’est quoi le gueulage? C’est trĂšs subjectif et ça va sĂ»rement Ă©voluer avec le temps.

PAN M 360 : Donc c’est vous la principale modĂ©ratrice pour la recherche de nouvelles donnĂ©es?

JOLÈNE RUEST : Ouais. C’est clair qu’il va en manquer, au final.

Quand je parle de se questionner sur la notion de gueuler, le webmestre m’a dit : «  Ah, la chanteuse de Against Me? » puis lĂ  j’Ă©tais comme « elle gueule tu, elle gueule pas? ». C’est sĂ»r qu’elle chante fort là
 et depuis je n’arrĂȘte pas d’y penser.

Mais tu vois, ça fait partie des conversations Ă  l’interne. Sinon, Louise Girard, Ă  l’Ă©poque, elle m’avait aidĂ©. Et vu qu’elle va ĂȘtre prĂ©sente au lancement, je lui ai repartagĂ© la liste. Elle m’a renvoyĂ© un band de l’Estrie qui n’a qu’un album sur YouTube. On est dans le pointu de la dĂ©couverte.

J’espĂšre que les gens seront au rendez-vous pour participer Ă  la chose, parce qu’à chaque fois que j’ai eu des rĂ©ponses de gueuleuses, c’Ă©tait trĂšs positif et trĂšs trĂšs gĂ©nĂ©reux. Mais sinon j’ai essayĂ© quand mĂȘme un peu de m’entourer. Il y a Christine Fortier aussi, qui m’a fait des suggestions.

Il y a tellement d’autres sites blogs qui l’ont fait par le passĂ©, puis qui ont arrĂȘtĂ© de faire des mises Ă  jour, d’autres qui le font actuellement, d’autres qui le font seulement dans le punk, ceux qui le font dans le mĂ©tal, etc. Ve serait vraiment pas humble de ma part de ne pas ĂȘtre reconnaissante de tout le travail de tous plein d’autres fans. Pour moi, c’est de mettre en valeur un effort collectif web et humain aussi sur le terrain lĂ .

PAN M 360 : Quel rĂŽle espĂšres-tu que cette nouvelle plateforme puisse jouer au sein des scĂšnes de musiques extrĂȘmes?

JOLÈNE RUEST : La dĂ©couverte, tout simplement. On vient de le dire, il ne manque pas de dĂ©couvertes. C’est sĂ»r qu’on touche Ă  diffĂ©rents genres musicaux qui ne se rencontrent pas nĂ©cessairement, donc je pense que ça permet aussi d’aller chercher un large public.

C’est vrai que tu peux aimer le punk, mais ne t’aimes pas nĂ©cessairement quand ça gueule non plus. Il y a plein d’entrecroisements intĂ©ressants en termes de mĂ©lomanes puis de convergence vers un point en commun un peu inusitĂ©, le gueulage au fĂ©minin.

Mais sinon, d’avoir plus de reprĂ©sentation des femmes, des personnes de minoritĂ©s de genre, c’est sĂ»r que ça peut devenir un outil pour n’importe quel programmateur, radio ou festival. C’est une volontĂ© d’avoir plus de femmes. Il y aura de moins en moins d’excuses pour dire qu’on ne les trouvait pas. En fait, tu es capable d’en trouver plein dans un milieu hyper nichĂ©, donc c’est cool.

PAN M 360 : À quoi peut-on s’atteindre lors de la soirĂ©e de lancement de vendredi au Quai des brumes?

JOLÈNE RUEST : À bien du fun!

J’ai l’impression que ça va ĂȘtre tous des amis, donc ceux qui ne le seront pas vont devenir mes amis. Il va y avoir des punks, des mĂ©talleux, des gueuleuses qui ne se connaissent pas du tout. J’ai invitĂ© toutes les gueuleuses du QuĂ©bec pour qu’elles soient prĂ©sentes! AprĂšs ça, c’est comme envoyer des lettres avec un pigeon : des fois ça se rend et des fois ça ne se rend pas!

Je pense qu’il va y avoir des rencontres inĂ©dites. Peut ĂȘtre que les chanteuses mĂ©tal peuvent se connaĂźtre, mais tu sais, ils ne connaissent pas nĂ©cessairement les chanteuses punk. Je pense qu’il y a ce moment-lĂ  qui risque d’ĂȘtre trĂšs unique.


Sinon Kapitur, je sens que ça va ĂȘtre un bon spectacle. La rencontre avec Louise Girard aussi va ĂȘtre intĂ©ressante. Elle se prĂ©pare, elle est retournĂ©e dans ses recherches et on essaie de dĂ©terminer c’est qui les premiĂšres gueuleuses? On n’aura peut-ĂȘtre pas de rĂ©ponse, mais c’est ça qui est le fun avec la soirĂ©e. C’est un moment oĂč on construit l’histoire dans un angle fĂ©minin. Tu sais, elle n’est pas Ă©crite! Il y a un petit peu de ça qui va se passer dans la soirĂ©e je pense.

PAN M 360 : Finalement, oĂč est-ce qu’on peut entendre JolĂšne Ruest gueuler?

JOLÈNE RUEST : Sur la chanson « Pardon!? » de Ultra Vedge parue en 2021. Simon Gauthier, Il est gentil, il m’a invitĂ©e, mais moi je ne gueule pas trĂšs bien, donc je suis juste trĂšs reconnaissante. Mais j’attends les invitations!

De concert avec le Studio de musique ancienne de MontrĂ©al (SMAM), Arion Orchestre Baroque propose ce week-end de (re)dĂ©couvrir deux Messes jouĂ©es en France sous les rĂšgnes de Louis XVI et de NapolĂ©on. Écrit par Mozart en 1791 alors qu’il se mourait, le Requiem fut interprĂ©tĂ© triomphalement Ă  Paris pour la premiĂšre fois en 1804 dans une version remaniĂ©e par Luigi Cherubini. De ce dernier, on a prĂ©vu la Marche funĂšbre de 1820 pour grand orchestre, qui rappelle par sa charge dramatique la Marche lugubre pour orchestre Ă  vents et percussions de son collĂšgue François-Joseph Gossec, composĂ©e trente ans plus tĂŽt, Ă©galement au programme. De François Giroust, que l’on considĂšre comme le dernier reprĂ©sentant du grand motet Ă  la française, on aura droit à Super flumina Babylonis, composĂ© en 1768, ainsi que la Messe Gaudete In Domino Semper qu’il avait composĂ©e pour sacre de Louis XVI en 1775. Les deux piliers de ce programme jouĂ© sont la soprano quĂ©bĂ©coise Florie Valiquette et du directeur artistique d’Arion, aussi maestro et bassoniste Mathieu Lussier. PAN M 360 les a conviĂ©s Ă  une interview en visio, afin que nous puissions nous prĂ©parer Ă  ce programme intitulĂ© Requiem et couronnement.

REQUIEM ET COURONNEMENT EST PRÉSENTÉ VENDREDI 8 MARS, 19H30, SAMEDI 9 MARS, 16H, ET DIMANCHE 10 MARS, 14H30 INFOS ET BILLETS ICI

Programme

Luigi Cherubini (1760-1842)

Marche funĂšbre (1820)

François Giroust (1737-1799)

Super flumina Babylonis (1767)

Messe « Gaudete In Domino Semper » pour le sacre de Louis XVI (1775)  

François-Joseph Gossec (1734-1829)

Marche lugubre (1790)

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

Requiem, K. 626 (version de Paris, 1804)

Artistes

Mathieu Lussier

Mathieu Lussier

Directeur artistique d’Arion Orchestre Baroque depuis juin 2019, et rĂ©cemment nommĂ© directeur artistique du Domaine Forget de Charlevoix, Mathieu Lussier s’applique depuis plus de vingt ans Ă  faire dĂ©couvrir avec dynamisme et passion le basso…Voir la biographie complĂšte de Mathieu Lussier

Florie Valiquette

Florie Valiquette

AprĂšs avoir Ă©tĂ© artiste en rĂ©sidence Ă  l’Atelier lyrique de l’OpĂ©ra de MontrĂ©al, puis membre du Studio de l’Opernhaus ZĂŒrich, Florie Valiquette poursuit une carriĂšre Ă  l’international.   Elle se produit sur des scĂšnes presti…Voir la biographie complĂšte de Florie Valiquette

Sophie Naubert

Sophie Naubert

Sophie Naubert est une jeune soprano remarquĂ©e pour sa « maturitĂ© extraordinaire vocale doublĂ©e d’une exceptionnelle qualitĂ© de jeu » (Louis Bilodeau, L’OpĂ©ra). DĂšs l’ñge de 23 ans, elle fait ses dĂ©buts en tant que soliste avec l’…Voir la biographie complĂšte de Sophie Naubert

Nicholas Scott

Nicholas Scott

Reconnu pour la sonoritĂ© de son timbre et sa remarquable diction (Olyrix Le Stagioni), Nicholas Scott s’est imposĂ© sur la scĂšne baroque internationale. Parmi ses engagements rĂ©cents, citons son interprĂ©tation du rĂŽle de Parque Hippolyte et A…Voir la biographie complĂšte de Nicholas Scott

Alexander Dobson

Alexander Dobson

Le baryton britanno-canadien Alexander Dobson est louĂ© pour sa musicalitĂ© ainsi que pour sa prĂ©sence dramatique, autant en concert qu’Ă  l’opĂ©ra. Tout rĂ©cemment, M. Dobson a Ă©tĂ© encensĂ© par la critique pour son interprĂ©tation « triomphale » et…Voir la biographie complĂšte de Alexander Dobson

Studio de musique ancienne de Montréal

Studio de musique ancienne de Montréal

Le Studio de musique ancienne de MontrĂ©al (SMAM) a pour mission est de restituer dans leur vitalitĂ©, leur sensualitĂ© et leur force de conviction toutes les dimensions des musiques de la Renaissance et du Baroque. Pour ce faire, et depuis sa fondat…Voir la biographie complĂšte de Studio de musique ancienne de MontrĂ©al

Les Percussions de Strasbourg, c’est une formation pionniĂšre dans le monde des musiques contemporaines, cĂŽtĂ© percussions vous vous en doutez bien. FondĂ© en 1962 par Jean Batigne en 1962, l’ensemble français est devenu une vĂ©ritable institution Ă  l’Ă©chelle internationale, qui prĂ©sente simultanĂ©ment plusieurs concerts Ă  travers la planĂšte, dont Ghostland, pour la premiĂšre fois Ă  MontrĂ©al dans le cadre de la Semaine du Neuf mise en oeuvre par Groupe Le Vivier. Cette Ɠuvre immersive du compositeur Pierre Jodlowski repose sur l’idĂ©e du fantĂŽme. Elle implique 4 percussionnistes s’exĂ©cutant sur des batteries et des instruments virtuels, musiciens auxquels se joint une marionnettiste, le tout assorti d’un dispositif interactif de lumiĂšres, sons et vidĂ©os. Dans le cas qui nous occupe, le fantĂŽme est Ă©voquĂ© dans de multiples dimensions symboliques. La scĂšne devient alors plus qu’un espace de reprĂ©sentation mais encore « un lieu ambigu et un espace infini, essentiellement destinĂ© Ă  voir Ă©clore une sorte de rituel sonore et visuel devenant lui-mĂȘme un objet Ă  percevoir ». Pour mieux en comprendre les tenants et aboutissants, le directeur artistique des Percussions de Strasbourg, Minh-TĂąm Nguyen, nous parle en visio de Ghostland et de l’institution qu’il dirige.

PROGRAMME

Pierre Jodlowski: Ghostland , 2017 – pour quatre percussionnistes, un marionnettiste, vidĂ©o, scĂ©nographie, lumiĂšres et Ă©lectronique

ARTISTES

LES PERCUSSIONS DE STRASBOURG

MINH-TÂM NGUYEN (percussion)

FRANÇOIS PAPIRER (percussion)

THÉO HIS-MAHIER (percussion)

OLIVIA MARTIN (percussion)

KATHARINA MUSCHIOL (performance)

LES 3 REPRÉSENTATIONS SONT PRÉVUES À L’ÉDIFICE WILDER, SOIT SAMEDI 9 MARS, 16:00 ET 20:30, ET DIMANCHE 10 MARS, 10:00 INFOS ET BILLETS ICI

L’artiste franco-colombienne Ëda Diaz nous a Ă©blouis avec son premier album, Suave Bruta, qualifiĂ© d’« enivrant Ă©lixir Â» par Radio-France. Elle s’est confiĂ©e Ă  nous, depuis Paris, sur ses identitĂ©s musicales multiples et son parcours qui a menĂ© Ă  la crĂ©ation de Suave Bruta

« C’est un album qui reflĂšte mon identitĂ© multipolaire, qui voulait creuser cela musicalement, un mĂ©lange entre tradition et musique contemporaine Â», raconte Ëda Diaz, avec un regard lumineux. Ëda a grandi en France, nĂ©e d’une maman bretonne et d’un papa colombien. 

La musique a toujours Ă©tĂ© dans sa vie : « Mon pĂšre Ă©tait un grand mĂ©lomane, il Ă©coutait France-Musique le matin, puis Ella Fitzgerald ou encore Joe Arroyo (chanteur colombien trĂšs connu) en soirĂ©e. Â» 

À partir de l’ñge de huit ans, elle Ă©tudie le piano classique pendant plus d’une dĂ©cennie. Mais, en parallĂšle, elle visite rĂ©guliĂšrement la famille paternelle, Ă  MedellĂ­n, ce qui la plonge dans la culture colombienne.

« Mes premiĂšres vraies Ă©motions musicales sont venues en passant des aprĂšs-midi Ă  chanter avec ma grand-mĂšre et mes cousines, autour d’un chocolat chaud ou d’un aguardiente », dit Ëda Diaz. C’est l’AmĂ©rique latine bien davantage que le conservatoire qui lui a donnĂ© envie de devenir musicienne. 

Elle s’est aussi passionnĂ©e pour la littĂ©rature latino-amĂ©ricaine et espagnole. Musicalement, la contrebasse devient son principal instrument et elle dĂ©couvre comment les effets Ă©lectroniques peuvent en transformer le son.  En 2017, elle rĂ©alise un premier EP, intitulĂ© Ëda. « C’est lĂ  que j’ai commencĂ© Ă  explorer ce mĂ©lange de rythmes traditionnels avec la modernitĂ©. Â»

Il faudra du temps pour arriver Ă  Suave Bruta, dont la rĂ©alisation a Ă©tĂ© ralentie par la pandĂ©mie. Mais ça valait la peine de patienter, car ce disque synthĂ©tise Ă  merveille l’électronique, les sons naturels, et les multiples styles de musique de la Colombie : valletano, bullerengue, danzĂłn, currulao ou bolero.

« La cumbia Ă©tait le genre colombien qui Ă©tait Ă  la mode en France, mais j’en avais tellement d’autres en tĂȘte, que je voulais partager Â», dit Ëda. « Entre autres, toute la musique noire extraordinaire de la cĂŽte pacifique, nĂ©gligĂ©e Ă  cause du racisme structurel. Les mĂ©langes entre autochtones, blancs et noirs sont trĂšs spĂ©ciaux. » 

Ëda Diaz ajoute deux styles qui, au dĂ©part, ne viennent pas de Colombie, mais qui y occupent une place trĂšs importante : le bolĂ©ro cubain et le tango argentin. Savez-vous que MedellĂ­n est la deuxiĂšme ville de tango au monde, derriĂšre Buenos-Aires?

« Suave Bruta, c’est un dialogue entre musiques diffĂ©rentes, mais aussi entre moi et mon producteur Anthony Winzenrieth Â», affirme Ëda. « Nous sommes autant influencĂ©s par les musiques latines que par Bjork, Jeff Buckley, James Blake, Miles Davis. Â» Anthony Winzenrieth est un guitariste de jazz, claviĂ©riste et membre du groupe alternatif 3somesisters. 

« C’est comme ça que nous sommes parvenus Ă  faire notre version de ce qu’on pourrait appeler une French touch Ă  la colombienne Â», raconte Ëda en souriant.

Suave Bruta paraĂźt dans une pĂ©riode oĂč la musique latine et espagnole sont en pleine Ă©bullition. « Le succĂšs international de Rosalia ouvre beaucoup de portes pour la musique alternative en espagnol », selon Ëda. « En Colombie, il y a Bomba ÉsterĂ©o, Las AnĂšs, Lido Pimenta (qui vit Ă  Toronto), Les MĂ©ridian Brothers. Â»

Ëda Diaz note Ă©galement qu’en France, les mentalitĂ©s changent : « Auparavant, il fallait que la musique hispanophone soit traditionnelle, les gens Ă©taient fermĂ©s Ă  des styles plus modernes ; je constate maintenant plus d’ouverture vers la pop et les styles contemporains. Â»

Suave Bruta a reçu des critiques élogieuses de nombreux médias français, mais également britanniques et canadiens.

Ëda Diaz espĂšre venir sous nos latitudes le plus rapidement possible pour nous prĂ©senter sa musique en concert. Et nous le souhaitons Ă©galement. Je serais trĂšs curieux d’entendre cette musique innovante sur scĂšne.

Crédit photo : Misael Belt

NĂ© en Chine, Zhan Hong Xiao dĂ©barque au QuĂ©bec avec sa famille Ă  l’Ăąge de 2 ans et dĂ©couvre la musique Ă  l’ñge de 9 ans, soit avec Les Petits Chanteurs du Mont-Royal oĂč sa passion se rĂ©vĂšle… non pas pour le chant mais pour le piano ! Depuis 2013, il a remportĂ© plusieurs prix, notamment le Grand Prix de l’émission Virtuose diffusĂ©e Ă  Radio-Canada (2017), le 3e Prix au Concours OSM Manuvie et le 2iĂšme prix au Concours Prix d’Europe (2023). En tant que soliste, il a d’ores et dĂ©jĂ  jouĂ©Ì avec la Sinfonia de LanaudiĂšre, l’Orchestre MĂ©tropolitain et l’Orchestre Classique de MontrĂ©al. Pour de son rĂ©cital, le virtuose de 25 ans a choisi d’interprĂ©ter ses piĂšces coup de cƓur. PAN M 360 l’a interviewĂ© peu avant ce concert de la sĂ©rie Les MĂ©lodĂźnes de l’organisme Pro Musica.

ZHAN HONG XIAO SE PRODUIT CE MERCREDI MIDI À LA SALLE CLAUDE-LÉVEILLÉE, INFOS ET BILLETS ICI

crédit photo : Qing He

PROGRAMME

Igor STRAVINSKY, Suite du ballet L’Oiseau de feu (Danse infernale, Berceuse et Finale), arr. Guido Agosti
Maurice RAVEL, Valses nobles et sentimentales, M.61
1.Modéré, trÚs franc
2. Assez lent, avec une expression intense
3. Modéré
4. Assez animé
5. Presque lent, dans un sentiment intime
6. Vif
7. Moins vif
8. Épilogue. Lent

Frédéric CHOPIN, 24 préludes, Op.28

FĂ©lix DubĂ© est un pianiste et compositeur de jazz basĂ© Ă  MontrĂ©al. InspirĂ© de Bill Evans, Herbie Hancock et Brad Mehldau, son jeu dĂ©coule d’une grande curiositĂ© pour la couleur harmonique, la richesse rythmique et des mĂ©lodies bien dĂ©finies.  En ce moment, Felix est sur le point de sortir son premier album avec son trio, Impermanence. Nous avons eu la chance de nous asseoir avec lui au Parc Lafontaine, pour discuter de cette sortie.

Le Felix Dube Trio jouera Ă  la Sala Rossa le 20 mars Ă  1900.

PAN M 360 : Je suis avec FĂ©lix DubĂ©, un pianiste incroyable, qui va lancer son premier album dans quelques semaines, n’est-ce pas ?

FĂ©lix DubĂ© : Oui, trĂšs bientĂŽt. Ça va ĂȘtre le 20 mars. Ça s’en vient assez vite. Les billets sont en vente sur le site de Casa del Popolo. La salle, en fait, c’est la Sala Rosa, mais la Casa del Popolo, c’est vraiment le groupe collectif qui produit les spectacles, la musique plus Ă©mergente. C’est une belle institution Ă  MontrĂ©al.

PAN M 360 : Et pour le spectacle, tu veux jouer l’album en complet, j’imagine?

FĂ©lix DubĂ© : J’ai une approche plus
 J’aime ça garder une diffĂ©rence entre l’album et le spectacle parce que dans ma tĂȘte, c’est vraiment des produits qui sont reliĂ©s mais qui ont une identitĂ© sĂ©parĂ©e. Je trouve ça important de faire aussi des covers, jouer des choses inĂ©dites pour le public qui vient Ă©couter. Puis aussi garder une flexibilitĂ© en tant que groupe pour le jour du spectacle. 

PAN M 360 : Oui, pour donner une image plus complÚte de votre musicalité.

FĂ©lix DubĂ© : Oui, c’est ça. Je trouve que ça donne un peu plus parce qu’aprĂšs l’album, pour moi, d’essayer de reproduire un album au complet, pendant un spectacle live, je ne trouve pas ça aussi intĂ©ressant que de dire comme « ah, voici une des piĂšces de l’album qu’on joue, on a trouvĂ© cette interprĂ©tation-lĂ  qui est intĂ©ressante et voici d’autres piĂšces qu’on travaille. » C’est comme tu dis, ça donne une vision plus complĂšte. 

PAN M 360 : C’est ton premier album, donc je voulais savoir, c’est quoi exactement la thùse de votre disque,Impermanence?

FĂ©lix DubĂ© : La thĂšse impermanence, en fait, c’est vraiment un concept qui vient du bouddhisme. C’est l’idĂ©e que
Le changement est un problĂšme existentiel et on doit dealer avec le fait que tout dans la vie change constamment et qu’il n’y a rien rĂ©ellement qui est permanent quand on y pense. J’aimais vraiment cette idĂ©e-lĂ , d’observer ce problĂšme-lĂ  musicalement et de me laisser inspirer par l’idĂ©e que les choses ne durent pas. Et que mĂȘme des choses, des fois, qui donnent l’impression qu’elles sont infinies, qu’elles sont simplement comme des illusions.

Une riviĂšre, ça a l’air d’ĂȘtre la mĂȘme chose, mais c’est jamais la mĂȘme eau, c’est jamais la mĂȘme Ă©nergie. Des fois, il y a des marĂ©es hautes et basses. Puis l’idĂ©e de la piĂšce lĂ©gende aussi, comme une lĂ©gende, ça semblait quelque chose d’éternel, mais les lĂ©gendes puis les histoires ou les contes sont appelĂ©s Ă  changer avec le temps aussi. 

PAN M 360 : Eh bien, on a des liens avec le jazz, l’improvisation comme ça. 

FĂ©lix DubĂ© : Oui.

PAN M 360 : Pouvez-vous expliquer votre vision de jazz de trio. C’est quoi exactement le concept avec lequel tu joues dans le groupe? 

FĂ©lix DubĂ© : Ma vision du trio jazz, c’est vraiment reliĂ© Ă  une tradition en fait moi de
 surtout
J’ai en tĂȘte Bill Evans qui a parlĂ© souvent du concept qui dit en anglais ‘Interplay’. C’est l’idĂ©e que les musiciens entrent dans leurs improvisations. Donc je ne me considĂšre pas comme le seul chef de mon trio. C’est quand mĂȘme moi qui vais dĂ©terminer la vision artistique. C’est moi qui
qui suis le plus en contrĂŽle en quelque sorte, mais je donne beaucoup de libertĂ© Ă  mon batteur et beaucoup de libertĂ© Ă  ma contrebassiste parce que je trouve que ma vision d’un trio qui improvise ensemble c’est que je devrais me laisser influencer parce qu’eux jouent aussi et vice versa.

L’improvisation c’est en quelque sorte une adaptation en quelque sorte. On s’adapte constamment au moment prĂ©sent et on doit on doit sentir quelle direction en tant que groupe on peut prendre. Puis pour moi c’est important que les trois musiciens soient un peu comme dans cet Ă©tat d’esprit-lĂ . C’est vraiment aussi en opposition avec comment le jazz Ă©tait fait avant Bill Evans. La raison pour laquelle c’est un concept, c’est qu’autrefois le batteur et le contrebassiste avaient comme un rĂŽle trĂšs petit, trĂšs dĂ©fini de comme « Ah t’es un contrebassiste, tu dois jouer des noirs par exemple, une rĂ©pĂ©titive, puis garder le beat, puis jouer des choses plus prĂ©visibles ». Le batteur aussi avait davantage un rĂŽle de stabilisation, mais lĂ  en trio avec ce concept-lĂ  tu es appelĂ© Ă  dĂ©stabiliser, puis parfois les rĂŽles peuvent ĂȘtre inversĂ©s, peut-ĂȘtre que la contrebasse va jouer la mĂ©lodie, peut-ĂȘtre que le piano va avoir un rĂŽle plus percussif. Il y a quelque chose dans cette possibilitĂ©-lĂ  que je trouve trĂšs attrayante. J’ai toujours aimĂ© explorer.

PAN M 360 : Peut-ĂȘtre que tu peux expliquer ou raconter ton parcours musical. Parce que j’observe une touche classique dans ta technique. Est-ce que c’est une partie de votre formation? 

FĂ©lix DubĂ© : Oui, j’ai Ă©tĂ© formĂ© un bon deux ans en classique au cĂ©gep de Sainte-Foy. Des annĂ©es difficiles parce que je n’étais pas encore certain quel genre de musicien je voulais ĂȘtre. En classique, je ne me sentais pas nĂ©cessairement Ă  ma place parce que je trouvais que c’était dĂ©jĂ  trĂšs Ă©crit. Il y avait une espĂšce de rigiditĂ©. Quand tu interprĂštes de la musique classique, tu fais un peu un travail d’historien pour dire « ok, je dois jouer la piĂšce de Bach comme Bach aurait voulu que je la joue. » « Je dois rester proche de l’idĂ©e originelle. » Mais ça m’a servi beaucoup juste parce que le classique est aussi rĂ©putĂ© pour ĂȘtre une bonne Ă©cole, pour apprendre la technique et l’expressivitĂ© au piano aussi, difficile et exigeante, mais ça m’a vraiment beaucoup aidĂ© dans mon jeu et ça contribue Ă  qui je suis aujourd’hui. AprĂšs le classique, c’est lĂ  que j’ai essayĂ© le jazz Ă  l’UniversitĂ© Laval. 

Avec plusieurs professeurs, j’ai commencĂ© avec SĂ©bastien Champagne, qui est un excellent pĂ©dagogue. J’ai continuĂ© avec Rafael Zaldivar, qui m’a  beaucoup influencĂ©. Il est un excellent musicien Cubain, qui a gagnĂ© le concours de la relĂšve de Radio-Canada, et  il est relativement connu quand mĂȘme. J’ai toujours Ă©tĂ© marquĂ© par son jeu trĂšs franc et percussif. Il est capable d’aller dans les profondeurs du clavier. Ses lignes improvisĂ©es sont trĂšs dĂ©finies, percussives, puis il y a quelque chose dans les vents que j’ai beaucoup aimĂ©, que j’ai essayĂ© d’absorber de son jeu. AprĂšs que j’ai terminĂ© Ă  l’UniversitĂ©, j’ai continuĂ© mes Ă©tudes Ă  MontrĂ©al. J’ai Ă©tĂ© acceptĂ© Ă  McGill pour un diplĂŽme d’études graduĂ©es en performance. C’est comme un programme est Ă  mi-chemin entre entre la maĂźtrise et le doctorat. Une seule annĂ©e, c’est vraiment un diplĂŽme de perfectionnement.

PAN M 360 : Avant la pandémie?

FĂ©lix DubĂ© : Oui c’est ce qui Ă©tait quand mĂȘme Ă©trange aussi parce que j’ai prĂ©parĂ© un plein rĂ©cital cette annĂ©e-lĂ , puis juste quand la pandĂ©mie a commencĂ©, tous les spectacles dont mon rĂ©cital de cette annĂ©e ont Ă©tĂ© malheureusement cancellĂ©s, puis ce fut la fin de mes Ă©tudes. Ça fait en sorte que mes Ă©tudes et puis mon parcours acadĂ©mique musical ont fini un peu en queue de poisson.

C’était quelque chose. Et lĂ , c’est ça, pendant la pandĂ©mie, j’ai pris une pause de la musique le temps que la pandĂ©mie passe. J’ai travaillĂ© sur les camions Ă  transporter du matĂ©riel mĂ©dical, comme des choses pour les hĂŽpitaux, le temps de me financiĂšrement. Et finalement, dans les derniĂšres annĂ©es, j’ai Ă©tĂ© capable de recommencer et finaliser ma lancĂ©e en musique.

PAN M 360 : Et c’est quoi exactement les origines de tes compositions dans l’album? Ont-elles Ă©tĂ© créées durant la pandĂ©mie?

FĂ©lix DubĂ© :  C’est une bonne question. Les origines de mes piĂšces ont quand mĂȘme variĂ©. Il y en a certaines que j’avais Ă©crites
La majoritĂ©, je les ai Ă©crites, c’était pour le rĂ©cital qui a Ă©tĂ© cancellĂ©. La grande majoritĂ©. Mais ils ont Ă©tĂ© Ă©crits de plusieurs façons diffĂ©rentes. 

Il y en a une que j’ai Ă©crite en marchant Ă  la base de plein air de QuĂ©bec. Des fois, j’aime ça marcher dans les bois, juste parce qu’il y a tellement de silence que ça amplifie un peu mes pensĂ©es et la musique dans ma tĂȘte. Ça m’aide Ă  recevoir des mĂ©lodies en quelque sorte. Puis j’ai rĂ©entendu les pas dans ma tĂȘte et la piĂšce m’est venue comme ça.

Puis aprĂšs, j’étais intĂ©ressĂ© Ă  faire des covers intĂ©ressants, vraiment conscients, parce que j’aime beaucoup Brad Mehldau. Je suis un Ă©norme fan de Brad Mehldau et j’ai toujours aimĂ© qu’il fasse des covers des Beatles. Puis il y a une piĂšce que je ne sais pas pourquoi j’arrĂȘtais pas d’entendre partout puis que j’aimais beaucoup, c’est la piĂšce God Only Knows des Beach Boys, qui est le single de l’album.

Je trouve que les bons covers en jazz, il faut qu’il y ait quelque chose qui reste quand t’enlĂšves les paroles. Parce que certaines piĂšces, si t’enlĂšves les paroles, t’enlĂšves trop de ce qui fait que la composition fonctionne, surtout quand on a des gens qui travaillent principalement avec le texte. Mais je trouvais que God Only Knows, puis Brian Wilson en gĂ©nĂ©ral, et The Beach Boys Ă©crivent la musique qui fonctionne trĂšs bien, mĂȘme sans paroles. Puis God Only Knows, je trouvais que d’une façon un peu Ă©trange avec une base aussi qui bouge beaucoup que je trouvais fascinante. Je suis vraiment tombĂ© en amour avec la piĂšce puis je l’ai Ă©tudiĂ©e puis je l’ai arrangĂ©e Ă  ma façon. 

PAN M 360 :  C’est super beau ton rendition. 

FĂ©lix DubĂ© : C’est gentil.

PAN M 360 : On a trĂšs hĂąte de voir ce spectacle Ă  Casa del Popolo le 20 mars. 

FĂ©lix DubĂ© : Oui, le 20 mars. C’est Ă  1900 heures. Il va avoir aussi une premiĂšre partie avec le groupe qui s’appelle Empty Melon. C’est une formation avec ma contrebassiste. C’est elle qui interprĂšte son projet. Je voulais lui offrir une premiĂšre partie parce qu’elle fait vraiment de la trĂšs belle musique.J’ai beaucoup de respect pour elle comme compositrice. On a vraiment hĂąte de jouer, puis aprĂšs on fera deux sets avec beaucoup des piĂšces de l’album et plus encore. 

PAN M 360 : Super! FĂ©licitations FĂ©lix, toutes mes fĂ©licitations. Merci d’ĂȘtre lĂ . 

FĂ©lix DubĂ© : Cela me fait plaisir, c’était vraiment un honneur. 

Le producteur et musicien Radwan Ghazi Moumneh est l’un des manitous fondateurs du studio Hotel2tango, mais aussi un artiste recherchĂ© qui a fondĂ© Jerusalem in My Heart et participĂ© activement Ă  Land of Kush, entre autres. Une sommitĂ© quoi. Moumneh s’est associĂ© avec AmĂ©lie Malissard, manager d’artistes et de projets culturels, fondatrice de act·art·mgt, qui guide les destinĂ©es de plusieurs artistes et groupes de la scĂšne montrĂ©alaise, afin de crĂ©er un nouveau label: Asadun Alay.

Radwan et AmĂ©lie ont ainsi voulu mettre en valeur des artistes qui ont peu de chances d’obtenir un passeport de ce genre de la part de labels ‘’conventionnels’’. Aussi bien dire qu’ils font dans le nichĂ©. Chez PAN M 360, nous sommes mille fois d’accord avec cette vision. Ainsi, quand nous avons su que deux albums allaient sortir en mĂȘme temps le 29 mars, les deux premiers du label (exception faite d’un premier essai, sorti en 2022, mais qui Ă©tait une Ă©dition vinyle d’un album sorti auparavant sous une autre Ă©tiquette), nous nous sommes dit que l’occasion Ă©tait parfaite pour parler avec eux en visio du label, des artistes choisis, de leurs albums et d’un concert de lancement au Centre PHI.

Deux albums sortiront le 29 mars sous étiquette Asadun Alay :

  • Farah Kaddour – Bada
  • Nadah El Shazly – Les damnĂ©s ne pleurent pas sera lancĂ© au Centre PHI, le 21 mars

Chanteuse, autrice, compositrice, productrice, Erika Angell constitue l’une des moitiĂ©s du binĂŽme Thus Owls, formĂ© avec son mari Simon Angell. À travers ce band indie ultra ‘’MontrĂ©al’’ dans sa personnalitĂ© musicale, elle a participĂ© Ă  la crĂ©ation d’un corpus artistique de trĂšs haute tenue, jusqu’au plus rĂ©cent album du duo, Who Would Hold You If The Sky Betrayed Us?, mondialement reconnu comme un bijou, voire un authentique chef-d’Ɠuvre. Seulement, voilĂ  : l’artiste ressentait le besoin de revenir Ă  une part d’elle-mĂȘme qu’elle avait laissĂ© derriĂšre elle dans sa SuĂšde natale, avant l’aventure montrĂ©alaise et Thus Owls. C’est cette partie qu’elle retrouve dans son tout premier album solo, The Obsession With Her Voice, Ă  paraĂźtre le 8 mars sous Ă©tiquette Constellation. Un univers plus expĂ©rimental, que je qualifierais de dark cinematic cyberpunk, avec l’acquiescement de la principale intĂ©ressĂ©e dans l’entrevue que voici.

The Obsession With Her Voice sort le 8 mars 2024 et bĂ©nĂ©ficiera d’un lancement au Ausgang Plaza, le 12 mars.

Depuis au moins deux dĂ©cennies, Émilie Simon frĂ©quente Ă  notre plus grand plaisir les espaces concomitants, elle emplit les vases communicants, bref explore tous ces points de jonction entre synth pop, synthwave, Ă©lectro, recherche Ă©lectroacoustique, dream pop, chanson française et plus encore. La revoici au QuĂ©bec aprĂšs plusieurs annĂ©es d’absence, avec une performance faite sur mesure pour le festival MontrĂ©al en LumiĂšre.

Autrice, compositrice, interprĂšte, arrangeure, productrice, beatmaker,intĂ©ressĂ©e Ă  toutes les formes, de la chanson aux musiques de film. A l’occasion des 20 ans de son premier album Ă©ponyme sorti en 2003, ce qui nous a valu des relectures Ă©clairantes en 2023, Émilie fait durer le plaisir scĂšne en plus de ramener d’autres titres nous ayant ravis au fil du temps, sans compter quelques extraits inĂ©dits de Polaris, son album Ă  venir.

Voici donc la toute rĂ©cente conversation vidĂ©o de PAN M 360 avec Émilie Simon.

DANS LE CADRE DE MONTRÉAL EN LUMIÈRE, ÉMILIE SIMON SE PRODUIT AU GESÙ LE DIMANCHE 3 MARS, 20H INFOS ET BILLETS ICI

Sous Ă©tiquette Secret City Records, le troisiĂšme album de Flore Laurentienne, ensemble multigenres menĂ© par compositeur, orchestrateur et multi-instrumentiste Mathieu David Gagnon, s’inspire de Jean-Paul Riopelle – Ă  l’instar de plusieurs projets artistiques entourant le centenaire de la naissance du grand peintre. La commande fut d’abord destinĂ©e Ă  un balado radio-canadien, puis le musicien quĂ©bĂ©cois a complĂ©tĂ© le parcours dans une salle du MusĂ©e des Beaux-Arts de MontrĂ©al consacrĂ©e Ă  Riopelle. PAN M 360 voulait en savoir davantage sur le processus de crĂ©ation et de l’exĂ©cution sur scĂšne qui s’ensuivra trĂšs bientĂŽt Ă  la Salle Bourgie. Ainsi, nous avons joint le leader de Flore Laurentienne en visioconfĂ©rence, soit dans l’arriĂšre-pays de Kamouraska oĂč il rĂ©side.

Photo libre de droit : Autriche III de Jean-Paul Riopelle

FLORE LAURENTIENNE SE PRODUIT À LA SALLE BOURGIE LE 23 MARS, 19H30 ET LE 24 MARS, 18h. INFOS ET BILLETS ICI

AprĂšs avoir lancĂ© une sĂ©rie d’extraits en 2023, KNLO a lancĂ© son nouvel album 438 le 1er dĂ©cembre dernier via Disques 7iĂšme Ciel. 438 est un album de continuit, bricolĂ© de concert avec Eman, VLooper, Caro Dupont, Dr. Mad, Magnanimous, SevDee, Bob Riddim, Tommy Kruise, Le Youngin (alias Ti-Kid) , LOU FRE$H, Claude BĂ©gin. Comme on le sait, 438 est un code rĂ©gional que possĂšdent dans leurs cells plusieurs Kebs ayant vĂ©cu Ă  MontrĂ©al et qui sont de retour en rĂ©gion. Ce nouvel opus de KNLO, qui fait suite aux opus Long-Jeu (2016), Sainte-Foy (2019), Club Mixtape (2020) rĂ©concilie les diffĂ©rents univers de sa transhumance en continue… et celle de son cell 438 ! En voici la transcription sur scĂšne, ce vendredi 1er mars Ă  Ausgang Plaza. Voici l’interview vidĂ©o accordĂ©e Ă  PAN M 360, il y cause de la crĂ©ation de 438 et de la dĂ©marche sur scĂšne qui s’ensuit Ă  compter du 1er mars 2024.

KNLO ET INVITÉS CE VENDREDI 1ER MARS, 20H, AUSGANG PLAZA. INFOS ET BILLETS ICI !

Du 1er au 18 mars, Le Vivier met en branle son principal happening annuel, soit une ambitieuse programmation s’Ă©chelonnant du 1erau 18 mars. Alt-Escape est prĂ©sentĂ© ce week-end, notamment dans le contexte de la Nuit Blanche, puis Quasar, Paramirabo, Jimmy Le Blanc, Les Percussions de Strasbourg (France), Giulio Colangelo et Vittorio Montalti (Italie), Architek Percussion, Quasar, le Nouvel Ensemble Moderne, le Quatuor Bozzini, Sam Shalabi, Innovations en Concert, l’Ensemble Hopper (Belgique), Collectif 9, PSM, Magali Babin, Sixtrum, on en passe! Pour y voir plus clair, le directeur artistique du Vivier, aussi flĂ»tiste et d.a. de l’ensemble Paramirabo, suggĂšre Ă  PAN M 360 un survol en visio de cette programmation qu’il a mise sur pied.

INFOS et BILLETS pour la Semaine du Neuf, c’est ICI

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