L’École de musique Schulich de l’Université McGill présente Jeux de chaises, un festival de musique de chambre, du vendredi 17 mai au samedi 25 mai.On y accueillera 8 ensembles issus de conservatoires de musique du monde entier, avec 7 professeurs invités, soit 37 musiciens en tout. Les ensembles invités se produiront tous en début de semaine, et se mélangeront ensuite au sein de 21 nouveaux groupes qu’ils constitueront avec des élèves de Schulich.
Plus précisément les délégations proviennent de l’Académie norvégienne de musique (Norvège), l’Académie Sibelius (Finlande), le Conservatoire central de musique (Chine), le Conservatoire du Queensland de l’Université Griffith (Australie), la Guildhall School of Music and Drama (Angleterre), l’Université Mozarteum de Salzbourg (Autriche), la USC Thornton School of Music (États-Unis), le Conservatoire de musique Yong Siew Toh (Singapour).
Professeur titulaire et directeur du Département d’interprétation à l’École Schulich, le pianiste Stéphane Lemelin assure aussi la direction artistique du festival Jeux de chaises. D’où cette interview vidéo avec PAN M 360.
Le compositeur britannique Will Todd (né en 1970) a écrit en 2003 une œuvre chorale jazz spectaculaire et rassembleuse : la Mass in Blue. Écrite d’abord pour soliste, chœur et big band, elle sera jouée pour une rare fois au Québec à la Cinquième salle de la Place des Arts le dimanche 19 mai prochain à 13h. Pour l’occasion, elle sera donnée dans une version plus chambriste, mais tout aussi excitante, comprenant un quatuor jazz et une soprano classique comme soliste. L’œuvre hybride et résolument solaire est extrêmement populaire, bien que difficile à monter car elle exige des interprètes de premier plan, bien solides dans leurs velléités improvisatoires jazz, mais aussi dans une nécessité de rigueur technique classique. Un défi que relève le jeune chef de choeur Lorenzo Somma, qu’on a récemment entendu comme directeur musical et choral dans les productions Les Choristes et Hair, entre autres. J’ai rencontré le sympathique musicien afin qu’il nous parle de cette œuvre dont l’écoute est une expérience mémorable.
Alberto « Beto » Jamaica est l’un des principaux ambassadeurs de vallenato, l’une des musiques traditionelles les plus ancrées dans la culture colombienne. Sa musique est un mélange vibrant de cumbia, de paseo et de porro, le tout intégré à sa propre vision du vallenato, porté par trois instruments qui constituent le cœur d’un ensemble vallenato traditionnel : l’accordéon, la guacharaca et la caja vallenata, instruments auxquels le groupe confère une touche de modernité.
On dit du leader du projet Beto Jamaica Rey Vallenato qu’il est l’un des principaux ambassadeurs du vallenato. Au nord des Amériques, cependant nous connaissons peu. Nous connaissons certes la cumbia, la salsa colombienne, la champeta, le rock colombien, le reggaeton colombien, le jazz colombien, la musique classique jouée en Colombie… mais pas grand-chose du vallenato. Parlons-en donc!
PAN M 360 : Beto, vous êtes accordéoniste, votre instrument est fondamental dans la culture populaire colombienne. Comment avez-vous appris à jouer cet instrument ? Quel type d’accordéon jouez-vous ? Quels sont vos critères de virtuosité ? Écoutez-vous d’autres styles d’accordéon?
BETO: J’ai appris à jouer de l’accordéon par accident pour corriger un ami accordéoniste qui faisait beaucoup d’erreurs. Il jouait de l’accordéon diatonique allemand Hohner Corona 3. Mon idéal de virtuosité consiste à jouer des rythmes différents, des chansons très rapides. À part cela, je suis très créatif dans les arrangements musicaux, car je suis aussi producteur de musique. J’écoute d’autres styles d’accordéon, oui, j’écoute le norteño et le bandonéon.
PAN M 360 : Quelle est l’instrumentation typique de votre style musical de prédilection?
BETO: L’instrumentation typique des groupes de vallenato dépend du format utilisé, le groupe le plus simple étant la caja, la guacharaca, l’accordéon et le chanteur. Il y a un autre format qui est la caja, l’accordéon, le chanteur et la basse électrique, et ainsi de suite. Lorsqu’ils se rendent à de très grands événements de très haut niveau, ils emmènent des groupes comptant jusqu’à 11 musiciens : caisse claire, guacharaca, accordéon, guitare basse, congas, timbales, chanteur, guitare et piano. La guacharaca et la caja sont des instruments très typiques; la guacharaca provient des peuples indigènes et la caja vallenata est un modèle similaire aux instruments de percussion d’autres peuples.
PAN M 360 : Votre groupe comprend également une basse électrique, des congas, des timbales et même une darbouka, comme je l’ai observé dans l’une de vos vidéos ; il y a aussi d’autres sources, comme les tumbaos du son cubain, de sorte que vous proposez une version moderne du vallenato !
BETO : Oui, dans mon groupe, nous incluons la basse électrique, les congas, les timbales en fonction du type d’événement auquel nous participons. Il y a des événements où l’on nous demande de sonner le plus folklorique possible, c’est pourquoi nous prenons un groupe de cinq musiciens, pas plus, et parfois, lorsqu’on désire que ce soit très folklorique, il n’y a que quatre musiciens. J’aime aussi inclure des instruments jouant d’autres rythmes dans mes enregistrements, car cela aide à vendre la musique et à rivaliser avec d’autres musiciens d’autres genres musicaux en incluant plus d’instrumentation.
PAN M 360 : Le vallenato est-il associé à une région spécifique de la Colombie, de quelle région vient-il, d’où viennent ses musiciens ?
BETO : Le vallenato est associé à la côte caraïbe colombienne, la région d’où elle vient est le département de Cesar, La Guajira, le département de Sucre, que nous appelons la savane. Les membres de mon groupe viennent toutefois de différentes régions du pays. Dans chaque région, on joue le vallenato d’une manière différente; par exemple à Cesar et à La Guajira, on joue davantage le paseo merengue, le son et la puya, qui sont les rythmes caractéristiques des festivals de vallenato. En revanche, dans la savane, à Sucre et Montería, on joue du paseo, du merengue, du son puya, du porro et de la cumbia. Le vallenato s’est déplacé vers l’intérieur du pays et, aujourd’hui, on trouve des musiciens de toutes les régions de Colombie qui jouent du vallenato, qui le chantent et qui composent des chansons. À l’étranger également, on apprend à jouer cette merveilleuse musique.
PAN M 360 : Existe-t-il une scène nationale en Colombie avec de nombreux artistes ou groupes de vallenato, et si oui, quels sont les plus importants ?
BETO : Oui, il existe de nombreux festivals folkloriques dans toute la Colombie, où l’on trouve des artistes de différents départements qui interprètent de la musique vallenato. Les plus importants sont : le festival de la leyenda vallenata dans la ville de Valledupar, le festival cuna de acordeones qui a lieu à La Guajira et le festival Francisco el hombre qui a lieu à Riohacha. Mais on peut également trouver des événements de ce genre musical dans diverses régions du pays.
PAN M 360 : Comment avez-vous commencé votre carrière musicale en Colombie ?
BETO: J’ai commencé quand j’étais très jeune, je prenais des pots d’huile inutilisés, je les mettais au milieu de mes mains et avec deux baguettes je commençais à simuler une batterie, je fredonnais aussi des mélodies qui me venaient à l’esprit, cela me rendait très heureux, c’était la première fois que j’éduquais mon oreille. Mon deuxième instrument était un guacharaca que j’ai fabriqué avec un morceau de tuyau en PVC, j’y ai fait des rainures et avec quelques tiges de parapluie j’ai fait un cliquet.
PAN M 360 : Quel est votre statut en tant que musicien dans votre pays ?
BETO : J’ai un très bon statut, car les membres de mon groupe ont 30 ans d’expérience dans la musique vallenato. Mon groupe a joué dans toute la Colombie, dans de nombreuses régions, mais aussi au niveau international : Chicago, Corpus Christi – Texas, New York, Albuquerque – Nouveau Mexique, Argentine, Managua – Nicaragua, Équateur, Venezuela, Pérou, Japon, île de Bornéo – Malaisie, Canada, Londres et Corée du Sud, entre autres.
PAN M 360 : Comment êtes-vous entré en contact avec les présentateurs de Norté Tropical et avez-vous des rencontres artistiques prévues à Montréal ?
BETO : C’est notre manager Javier Mutis qui nous a mis en contact, car il fait tourner des artistes dans le monde entier. Nous prévoyons donc une rencontre artistique à Montréal, mais aussi à Londres et à Toronto. Je suis très heureux d’avoir été invité par Norte Tropical, qui fait beaucoup pour la musique des artistes du monde entier.
DANS LE CADRE DE LA SOIRÉE NORTÉ TROPICAL – LA COLOMBIE EN FÊTE ! , BETO JAMAICA REY VALLENATO SE PRODUIT LE VENDREDI 17 MAI, 2OH, AU THÉÂTRE PLAZA DANS UN PROGRAMME INCLUANT LE GROUPE LESS TOCHES, GRAND GAGNANT DU SYLI D’OR AUX PRODUCTIONS NUITS D’AFRIQUE.
Elle joue du morin khuur, un instrument qu’on appelle également la ‘’vièle à tête de cheval’’, parce que sa volute est traditionnellement sculptée comme une tête équine. Certains le comparent aussi à une sorte de violoncelle d’Êxtrême-Orient, mais cela est réducteur, comme l’explique Uuriintuya Khalivan dans l’entrevue que j’ai réalisée avec elle. Bien qu’il en ait certaines allures, et qu’il soit joué dans une position similaire ainsi qu’avec un archet, ses caractéristiques sonores sont tout à fait différentes. La jeune artiste qui s’est installée à Montréal donnera un concert qu’elle partagera avec l’Iranienne Sadaf Amini au santour. Une rencontre unique en son genre, peut-être même une première mondiale, qui nous offrira le résultat d’une résidence de création soutenue par le Centre des Musiciens du Monde. C’est d’ailleurs à l’occasion du Festival du Centre des Musiciens du Monde que se produira l’artiste. Je vous invite par le fait même à écouter ICI l’entrevue que j’ai réalisée avec le Co-fondateur et Directeur général du Centre, Frédéric Léotar qui nous parle en détails du festival, dont la 7e édition s’intitule Les routes de la soie au féminin.
Pan M 360 : Bonjour Uuriintuya, parlez-nous d’abord de votre parcours musical…
Uuriintuya Khalivan : Je viens du clan Halivan de la tribu Barag en Mongolie. J’ai obtenu mon diplôme en interprétation musicale à l’Université centrale pour les nationalités, en Chine en 2010. J’ai travaillé comme interprète solo de morin khuur dans la troupe artistique des mines de charbon chinoises pendant 12 ans.
Pan M 360 : Comment avez-vous découvert cet instrument, le morin khuur ?
Uuriintuya Khalivan : Mon père est poète, écrivain et journaliste pour notre journal local. Lorsque j’avais 12 ans, il est parti assister à une conférence dans une autre ville et, à son retour, il m’a offert un cadeau. C’était un morin khuur.
Pan M 360 : Qu’est-ce que le morin khuur ? D’où vient-il ?
Uuriintuya Khalivan : C’est un instrument de la famille des instruments à cordes frottées. On l’appelle aussi « vièle à tête de cheval » parce que, comme vous pouvez le voir, il est toujours surmonté d’une tête de cheval en bois sculpté.
Avant les améliorations modernes apportées à l’instrument, de nombreux matériaux extraits des chevaux étaient utilisés dans la fabrication du morin khuur, notamment les cordes en crin de cheval et la caisse de résonance recouverte de peau de cheval.
Le morin khuur fait l’objet d’une légende dans les prairies : Il y avait un jeune homme mongol nommé Suhe, qui avait un cheval bien-aimé avec lequel il avait grandi. Ce cheval était exceptionnel et gagnait de nombreuses courses de chevaux, ce qui suscitait la jalousie des autres. Malheureusement, un jour, son cheval fut secrètement abattu, ce qui lui brisa le cœur. Cette nuit-là, il rêva de son cheval qui lui disait : « S’il te plaît, utilise mon crâne, mes os et ma queue pour faire un instrument. Quand je te manquerai, joue-s-en. »
Bien sûr, les chercheurs attestent que le morin khuur remonte aux alentours du 3e siècle avant notre ère chez les Donghu. Mais je préfère raconter la légende.
Pan M 360 : Peut-on le comparer à une forme de violoncelle occidental ?
Uuriintuya Khalivan : Bien sûr, ce sont tous deux des instruments à cordes frottées. En termes d’impression sonore, certains journalistes occidentaux ont qualifié le morin khuur de « violoncelle oriental », mais c’est quelque un peu partial. Peut-être ces journalistes n’ont-ils entendu qu’un certain style d’interprétation monophonique sur le morin khuur, qui peut présenter certaines similitudes tonales avec le violoncelle. Cependant, le morin khuur possède également des techniques harmoniques, qui sont tout à fait uniques.
En ce qui concerne la construction de l’instrument, ils sont complètement différents. La caisse de résonance du morin khuur est plus petite que celle du violoncelle, et le morin khuur possède deux jeux de cordes (le jeu extérieur compte 110 cordes, et le jeu intérieur 90 cordes), avec 5 méthodes d’accordage différentes.
Ces deux instruments ont des gammes et des fréquences différentes.
Pan M 360 : Quelle est l’importance de cet instrument dans la culture mongole ?
Uuriintuya Khalivan : Dans la culture mongole, le morin khuur n’est pas seulement un instrument de musique ou un objet : il est porteur d’une riche signification culturelle et spirituelle. Il a une signification profonde dans la vie du peuple mongol, car il est considéré comme un pont reliant les humains à la nature et au monde spirituel.
Permettez-moi tout d’abord de vous donner un exemple : En Mongolie, il existe un morin khuur connu sous le nom de « Morin khuur du Maître national », qui est joué par les artistes les plus remarquables lors des célébrations nationales. Je n’ai pas entendu parler d’une tradition similaire dans d’autres pays.
En outre, le morin khuur occupe une place importante dans la vie quotidienne des Mongols. En tant qu’instrument traditionnel ancien, il est considéré comme un objet sacré capable d’apporter chance et protection aux familles. Par conséquent, même si personne dans la famille ne sait jouer du morin khuur, il est souvent conservé à la maison en tant qu’objet sacré, symbole de la bénédiction divine et du bien-être de la famille.
Le morin khuur dans la culture mongole n’est pas simplement un instrument de musique, c’est un symbole, une croyance, porteur des valeurs émotionnelles et idéologiques du peuple mongol à l’égard de la vie, de la nature et de la tradition.
Pan M 360 : Y a-t-il beaucoup de gens qui en jouent en Mongolie ?
Uuriintuya Khalivan : Au cours du siècle dernier, grâce à la paix, le développement de la culture traditionnelle a bénéficié d’une grande opportunité. Grâce aux efforts des prédécesseurs, à l’appréciation du public et au dévouement des compositeurs, de plus en plus de gens apprennent à jouer du morin khuur.
Aujourd’hui, les formes d’interprétation du morin khuur ne se limitent pas aux solos. Il existe également des duos de musique de chambre, des quatuors et même des orchestres symphoniques professionnels avec des sections de morin khuur.
En Mongolie, tous les trois ans, un concours international de morin khuur est proposé par le président. Comme les Mongols ont émigré dans diverses parties du monde ces dernières années, des concours internationaux sont désormais organisés tous les trois ans en Chine, en Europe et aux États-Unis.
Pan M 360 : Quand êtes-vous venu au Canada et pourquoi ?
Uuriintuya Khalivan : Je suis venue à Montréal à l’été 2018 avec ma famille pour faire du tourisme. Après le voyage, j’ai eu beaucoup de réflexions, donc six mois plus tard, je suis venue à Montréal à nouveau.
Pan M 360 : Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir Montréal comme port d’attache ?
Uuriintuya Khalivan : J’aime voyager dans des endroits inconnus et j’ai visité divers pays aux États-Unis et en Europe pour mon travail. Lorsque j’ai voyagé à Montréal en 2018, je me suis retrouvée à demander mon chemin à des inconnus lorsque je me perdais. J’ai remarqué que les gens parlaient plusieurs langues : la plupart parlaient français, et si je ne comprenais pas, ils passaient à l’anglais, et parfois même à d’autres langues lorsqu’ils conversaient avec leurs compagnons. En tant que professionnelle de la musique, cette nouveauté et cette stimulation auditives étaient très excitantes pour moi, et j’aimais le sentiment d’explorer l’inconnu. C’est ce qui rend Montréal vraiment unique.
Au cours de ce voyage, un musée m’a profondément marqué, car il racontait une histoire. L’histoire décrivait un moment où une grande inondation était sur le point d’engloutir la ville, et un missionnaire érigea une croix au sommet d’une colline et commença à prier. Miraculeusement, l’inondation s’est retirée après la prière. Ce récit culturel m’a inspiré un sentiment de révérence sacrée, quelque chose que je n’avais pas connu ailleurs. Chaque fois que je vois ou que je passe devant le mont Royal, cela me revient à l’esprit.
Montréal accueille également des festivals de musique et des expositions d’art tout au long de l’année.
C’est une ville inclusive, diversifiée, amicale et harmonieuse. Cette ville me donne un sentiment de sérénité spirituelle, comme si elle était sous protection divine. De plus, elle éveille ma curiosité intérieure et m’offre des occasions quotidiennes d’enrichissement personnel et d’apprentissage. Je crois que Montréal peut me rendre plus forte et m’enrichir, d’où ma profonde affection pour cette ville.
Pan M 360 : Que pensez-vous des opportunités musicales à Montréal ?
Uuriintuya Khalivan : Les possibilités musicales à Montréal sont vastes et diversifiées et ne demandent qu’à être explorées. Des spectacles communautaires aux concerts dans les salles de musique, il y a un large éventail de genres, y compris la musique traditionnelle, électronique, expérimentale, d’avant-garde et ethnique. Chaque genre présente un nouveau défi, ce qui rend l’exploration de l’inconnu vraiment exaltante.
Le public de cette ville vient du monde entier, avec des goûts ouverts qui apprécient les différents types de musique. Il convient de mentionner qu’ils offrent les encouragements les plus chaleureux et les applaudissements les plus enthousiastes.
Pan M 360 : Jouez-vous principalement de la musique traditionnelle ? Quel genre de musique aimez-vous, ou quelle musique vous influence ?
Uuriintuya Khalivan : Je joue surtout de la musique traditionnelle, mais j’ai aussi expérimenté différents styles, comme les comédies musicales, la musique expérimentale, le métal, la pop, etc. En tant que professionnelle de l’industrie musicale, je dois écouter une grande variété de musique. Lorsque j’étais jeune et que j’apprenais le violon, j’écoutais beaucoup de musique classique, comme Chopin, Tchaïkovski et Bach. Plus tard, lorsque j’ai commencé à apprendre le morin khuur, je me suis plongée dans la musique traditionnelle, notamment les longues mélodies et les chants de gorge. En grandissant, à l’adolescence et à l’université, j’ai écouté, comme beaucoup de mes pairs, du heavy metal, du rock et du rap.
Après être entrée sur le marché du travail, j’ai commencé à explorer le jazz, la musique expérimentale et la musique électronique française. Avant de venir à Montréal, je connaissais Leonard Cohen et Céline Dion, mais mon professeur de français m’a fait découvrir des chansons folkloriques québécoises, comme « Jack Monoloy » de Gilles Vigneault. En fait, je suis très intéressée par la contemplation des motivations créatives derrière la musique et les émotions qui ne peuvent pas être exprimées par des mots.
Pan M 360 : Parlez-moi de votre prochain concert avec Sadaf Amini. Qu’allez-vous jouer ?
Uuriintuya Khalivan : Le thème de notre spectacle cette fois-ci est la Route de la soie. En fait, que ce soit dans les temps anciens ou modernes, nous vivons tous sur la même planète. Nous avons de nombreuses similitudes et de nombreuses différences. Grâce au langage de la musique, de la méconnaissance à la familiarité, des prairies aux déserts, nous avons tacitement créé de nombreuses imaginations merveilleuses.
Pan M 360 : Que pensez-vous de votre collaboration avec elle ?
Uuriintuya Khalivan : Sadaf est une artiste extrêmement mature, méticuleuse dans son travail et pleine d’imagination. En fait, mon anglais (ici traduit en français, je ne suis pas encore assez fluide pour une entrevue) ne traduit peut-être pas fidèlement mes véritables intentions, mais notre communication est très rapide et efficace. Lorsqu’elle a joué pour la première fois du santur devant moi, j’ai été impressionnée par la perfection de son jeu. Je suis honoré d’avoir l’occasion de collaborer avec une musicienne professionnelle aussi parfaite.
Il s’agit du tout premier duo avec le santur de l’histoire du morin khuur. Je dirais qu’il s’agit d’une exploration parfaite, et nous sommes impatientes d’y participer.
Pan M 360 : Que pensez-vous du Centre des Musiciens du Monde (CMM) ?
Uuriintuya Khalivan : C’est une institution de grande valeur. Le CMM offre aux musiciens une plateforme pour interagir, apprendre et collaborer les uns avec les autres. En organisant divers événements musicaux, des ateliers et des spectacles, il facilite la communication et la compréhension entre les différentes cultures. Cela joue un rôle crucial dans le développement et la diffusion des musiques du monde. En outre, le CMM peut offrir des ressources et un soutien aux musiciens, en les aidant à développer leurs talents et à présenter leur travail sur la scène internationale. Dans l’ensemble, le CMM joue un rôle important dans la promotion de la diversité culturelle musicale et dans l’amélioration des échanges musicaux mondiaux.
Pan M 360 : Quels sont vos projets pour les mois et les années à venir ?
Uuriintuya Khalivan : J’ai l’intention de continuer à participer et à soutenir diverses activités et projets du CMM. Le mois prochain, il y aura un concert de musique mongole au CMM. En août, comme les années précédentes, je compte participer au festival Orientalys qui se tient au Vieux-Port, un projet de mise en valeur de la culture mongole organisé par l’Association culturelle mongole canadienne. En outre, je postule au Programme des travailleurs qualifiés du Québec à Montréal et j’espère obtenir la résidence permanente. Étant la seule artiste au Canada à jouer du morin khuur, j’ai l’intention d’élargir mes connaissances et mes compétences musicales en demandant à étudier la composition à l’école de musique de l’Université de Montréal. Je continuerai à m’efforcer de présenter ma musique sur la scène internationale, à collaborer avec d’autres musiciens et à rechercher des possibilités d’avancement. En outre, j’ai participé à un projet d’éducation musicale visant à partager mon expérience et mes connaissances afin d’aider davantage de personnes désireuses d’apprendre à jouer du morin khuur. Dans l’ensemble, je poursuivrai sans relâche le développement et l’innovation dans le domaine de la musique et contribuerai à l’épanouissement d’une culture musicale diversifiée.
Le Centre des Musiciens du Monde à Montréal en est à la 7e édition de son festival annuel. Cette année, c’est la route de la soie, ou plutôt LES routes, qu’on nous invite à parcourir avec lui et avec des femmes qui lui rendent hommage à travers leur musique et leur vaste talent. Les 16, 17 et 18 mai, nous aurons rendez-vous avec des rencontres uniques entre la Mongolie et l’Iran, la Turquie ancestrale et la musique de chambre occidentale, la Chine, le Baloutchistan et d’autres. Beaucoup de concerts qu’il serait très peu probable de rencontrer ailleurs dans le monde, tellement le Centre est seul de sa catégorie sur la planète et est en train de générer un effet d’entraînement qui fait en sorte que des artistes de talent remarquable choisissent de plus en plus Montréal pour réaliser leurs rêves musicaux et ouvrir leur art à toutes sortes d’autres perspectives créatives. À ce propos, lisez l’entrevue ICIque j’ai réalisée avec Uuriintuya Khalivan, une jeune musicienne de Mongolie et joueuse de morin khuur, instrument traditionnel du pays, et qui vient de s’installer dans la métropole.
Le Chœur national des jeunes du Canada (CNJC) est considéré comme l’un des meilleurs chœurs de jeunes au pays. Le CNJC offre aux jeunes chanteuses et chanteurs une occasion unique de perfectionnement professionnel au pays. Cette « équipe nationale » du chant choral est composée d’artistes âgés de 19 à 26 ans qui sont sélectionnés tous les deux ans à travers le pays.L’équipe artistique de l’actuelle sélection est composée de la cheffe de chœur Roseline Blain, de la cheffe de chœur apprentie Kitbielle Pasagui ainsi que du pianiste Pierre McLean. Le thème général du programme 2024 est Héritages, au sens du legs, de la transmission, de la passation de l’art choral d’une génération à une autre, d’un maître à son élève, d’une culture à une autre. Pour l’occasion, PAN M 360 va à la rencontre de la « délégation » québécoise recrutée au sein du CNJC: le baryton basse Matthew Adam, la soprano Salomé Karam et l’alto Danya-Jane Victor nous accordent une interview vidéo avant de se produire ce jeudi 16 mai, 20h, à ;l’Église Saint-Andrew et Saint-Paul, dans le contexte de PODIUM 2024.
Du 17 au 31 mai prochains, Francis Choinière et son Orchestre FILMharmonique rendront un hommage senti, voire épique, au compositeur hollywoodien John Williams. De Montréal à Toronto, en passant par Québec et Trois-Rivières, les mélomanes et les cinéphiles auront le bonheur de revivre les frissons que leur ont probablement données les partitions symphoniques de Williams. Star Wars, Harry Potter, La liste de Schnidler, Jaws, E.T., Jurassic Park et d’autres se succéderont sous la baguette du chef Francis Choinière. J’ai discuté avec Francis de la musique de John Williams et de ce qu’elle représente dans l’univers musical en général et pour lui en particulier.
Sa présence singulière, de plus en plus remarquée sur les scènes expérimentales et contemporaines, impose cette interview vidéo.
Compositeur, chef de choeur, hurleur de métal, chef d’orchestre, directeur artistique des productions Temps Fort, Pascal Germain-Berardi a conçu Basileus sur un livret de Sébastien Johnson, le tout mis en scène par le Marie-Ève Groulx Présenté en ouverture du Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV), soit le jeudi 16 mai, 20h, au Carré 150 de Victo, cet oratorio en quatre actes fera monter sur scène une cinquantaine d’artistes québécois.
Très ambitieux projet multi-genres !
La trame dramatique de Basileus est un drame familial vécu dans une époque violente, des valeurs contradictoires s’y affrontent à travers les personnages, honneur, liberté, domination, anxiété, affranchissement du passé, quête de liberté. Les rôles sont campés par Sarah Albu (la Matriarche), Charlotte Gagnon (Ades) et Dominic Lorange (Agis), autour desquels se déploit un vaste orchestre composé de d’ensembles distincts, soit Forestare (guitares), Horizon (anches, cuivres), Sixtrum (percussions) ou le désormais fameux Growlers Choir, chorale de hurleurs heavy métal.
Pianiste virtuose, concertiste de renommée internationale, l’Italien Maurizio Baglini a gagné à 24 ans le “World Music Piano Master” à Monte-Carlo. Il joue régulièrement à l’Académie Nationale Sainte-Cécile, à La Scala de Milan, au Teatro San Carlo de Naples, à la Salle Gaveau de Paris et au Kennedy Center de Washington. Il a joué avec des orchestres importants, notamment Orchestra Sinfonica Nazionale Rai, Orchestre Philharmonique de Monaco, New Japan Philharmonic Orchestra, Orchestra del Maggio Musicale Fiorentino, Mahler Chamber Orchestra. Non seulement est-il un virtuose de très haut niveau, Maurizio Baglini est aussi un penseur du jeu pianistique, ce qu’il démontre éloquemment dans cette interview accordée à PAN M 360, peu avant son exécution titanesque de la Symphonie no. 9 de Beethoven, transcrite par Franz Liszt. Présenté par Pro-Musica, le programme est prévu ce dimanche 12 mai, 15h, à la Salle Pierre-Mercure.
Dans notre petit coin de la scène alternative montréalaise, l’annonce de la signature du groupe Corridor sur le prestigieux label américain Sub Pop en 2019 a été accueillie avec une satisfaction teintée de fierté. En devenant le premier groupe francophone à rejoindre les rangs de ce label emblématique basé à Seattle, cette reconnaissance a pleinement affirmé la légitimité de la musique indépendante francophone sur la scène internationale.
L’album Junior, qui a suivi cette annonce, a émergé d’un processus de création intense, rythmé par une course folle en studio où tout s’enchaînait comme des dominos. C’est bien souvent en perdant pied qu’on apprend à les laisser au sol. Ainsi, Jonathan Robert (guitare, voix), Dominic Berthiaume (basse, voix), Julien Bakvis (batterie) et Samuel Gougoux (multi-instrumentiste) ont opté pour un changement de cap, faisant preuve de patience et rompant avec l’intensité de travail qui avait marqué leur précédent opus.
Au fil des années qui ont suivi, les quatre musiciens ont méticuleusement affiné leurs compositions, les façonnant comme des collages sur Ableton, tout en explorant de nouvelles idées à distance, avec l’aide de leur coproducteur Joojoo Ashworth. L’expertise de Samuel Gougoux dans le domaine électronique a ajouté une nouvelle dimension à l’album Mimi, tout en préservant l’essence post-punk avec ses guitares dynamiques, ses synthétiseurs planants et l’identité analogique en qualité réduite.
Le résultat de cette période de réflexion est un témoignage sincère des réalités de la vie d’artiste, exposant les défis de subsister dans l’industrie musicale et les difficultés de l’autopromotion à l’ère numérique. C’est également une méditation authentique sur les moments de solitude face à la vision dénudée de sa propre vie d’adulte.
Avant sa tournée en Europe, le groupe a gentiment accordé une interview à PAN M 360.
PAN M 360 : Votre album Junior a été composé en quelque semaines, dans une sorte d’urgence, tandis qu’avec Mimi, vous avez pu prendre votre temps. L’album a été créé sous forme de collages d’idées, comment ce processus a-t-il pris forme ?
Jonathan Robert : En quelque sorte, l’album a été fait en réaction avec ce qu’on a pu faire dans le passé. Au lieu de persévérer dans une direction, on voulait aller plus loin dans l’élaboration des chansons. On a enregistré une sorte de banque d’idées qu’on assemblait ensuite sur Ableton, un peu comme un artiste électronique aurait fait. Pour la plupart des chansons, il s’agit de collages. Par exemple, la chanson Mourir Demain est construite avec quatre éléments qui proviennent de périodes différentes, sur trois années.
Dominic Berthiaume : Sans vouloir mettre de date exacte, l’introduction date de 2017, le milieu de 2022, la fin de 2020. Les voix avaient été refaites en 2023 (rire). Certains morceaux ont néanmoins été structurés en une seule fois. Mais en étant derrière l’ordinateur, on a constaté que ce processus marchait mieux. L’album a commencé pendant la pandémie, alors nous ne pouvions même pas avoir accès à notre local de répétition. Il fallait trouver un moyen alternatif pour pouvoir faire de la musique ensemble. Faire de l’assemblage derrière Ableton en était un. Par la force des choses, on s’est mis à faire ça de jour, avec une tasse de café, au lieu de se retrouver tous les mardis soirs comme on en avait l’habitude.
Jonathan Robert : On l’a vraiment abordé comme un travail de jour. Les jams de soir avec les jobs de jour n’apportaient plus la même énergie qu’avant.
PAN M 360 : En parlant de job, la chanson Mon Argent souligne la difficulté pour les artistes de gagner leur vie dans l’industrie de la musique. On peut facilement avoir ce fantasme que des musiciens comme vous, signés sur des labels tels que Sub Pop, arrivent à vivre de leur musique. Comment faites vous pour gagner un salaire en tant que musiciens ?
Jonathan Robert : On arrive à en vivre sporadiquement, lorsqu’il y a des tournées par exemple. Mais il faut que la roue tourne, c’est assez demandant de constamment tourner et produire. Les deux doivent alterner, comme un cycle. Il n’y a plus les revenus qu’il y avait auparavant, il faut donc les trouver ailleurs. On ne vous annonce rien, on n’est pas Drake, mettons. Durant une période creuse avec le groupe, je mets mon énergie dans mon projet solo Jonathan Personne. Je prends aussi des contrats d’illustration de graphisme ou de direction de vidéo clip.
Julien a son propre travail de sérigraphe avec sa compagnie. Durant la conception de cet album, on faisait tous quelque chose à l’extérieur. On devient plus vieux, on arrive à un moment plus conflictuel où l’on se demande si on veut faire de la musique ou autre chose. Pour la plupart d’entre nous, on arrive à faire des choses en lien avec la musique, autant pour Samuel, Dominic et moi-même.
Samuel Gougoux : En dehors de Corridor, je joue pour d’autres projets, pour des courts-métrages notamment . J’ai aussi fait de la musique à l’image pour une web série l’été dernier. Ce que je fais à toujours un pied dans la musique. Ce travail là est facile à agencer avec les horaires de tournée. On est tous des travailleurs autonomes, ce qui donne de la flexibilité à nos horaires.
Dominic Berthiaume : Ça dépend toujours de la réalité économique. Pour l’album Mimi, nous n’avons pas eu d’aide ou de subventions, nous l’avons tous payé de notre poche. Il y a aussi une différence entre jouer en tant qu’artiste solo et jouer avec un groupe. En groupe, les revenus sont divisés, ce qui fait une grosse différence. Un groupe doit marcher vraiment fort pour que les membres puissent vivre uniquement de ce travail. Il faut être hyperactif, si tu n’es pas en tournée, alors tu dois être en train d’écrire ton prochain album. Dès que ta musique arrête de tourner en radio, tu ne fais plus vraiment d’argent finalement.
PAN M 360 : Même si le nouvel album Mimi contient des éléments plus électroniques, vous restez un groupe qu’on peut facilement associer au genre post-punk. Sans vouloir vous coller d’étiquette, qu’est ce que ce genre-là représente pour vous ?
Jonathan Robert : Pas grand-chose … On ne s’est jamais vraiment dit qu’on allait faire du post-punk. Nos influences sont quand même assez diverses. Je crois que c’était aussi à cause du local qu’on avait avant. Lorsqu’on pratiquait au Cité 2000, on était entouré de groupes de métal alors c’était comme une guerre pour le volume. Il fallait vraiment jouer fort, c’est un peu ce qui a fait en sorte que le groupe a commencé à jouer assez fort. Dom et moi avons joué dans des groupes punk quand on était plus jeune. Tous ces réflexes se sont incrustés dans le groupe d’une manière ou d’une autre.
Dominic Berthiaume : On a toujours été un mélange de toutes nos influences si on peut dire. Si je pense aux voix ou aux mélodies vocales, ça n’a jamais eu rapport avec le post-punk. On n’a jamais été intéressé de faire des mélodies parlées ou criées. On s’est toujours inspiré des voix comme celles des Beach Boys, assez sixties et psychédéliques. Mais le ton des guitares n’est jamais très loin du post-punk.
PAN M 360 : Jonathan, c’est toi qui écris les paroles des chansons pour le groupe. Généralement, elles restent assez abstraites et demandent du temps avant de dévoiler un certain sens dans l’imaginaire de celui qui les écoute. Les mélodies sont très intuitives et satisfaisantes à chanter. Comment écris-tu tes paroles ?
Jonathan Robert : En vérité, je les écris un peu par défaut, un peu comme Dom et moi on chante par défaut (rire). C’était comme une patate chaude qu’on se lançait, mais j’ai finalement pris mon aise, j’ai trouvé mon style au fil du temps. Je ne suis pas capable d’écrire de façon précise ce que j’ai en tête. A la base, le côté vocal m’apparaît comme une mélodie. Je choisis les mots qui vont le mieux s’incruster dans la phrase mélodique. Ce ne sont pas les mots ou les phrases qui vont dicter l’air de la chanson.
Dominic Berthiaume : Le mot chien revient souvent dans l’écriture à Jo. Le “Ah non” aussi.
Jonathan Robert : C’est vrai, ils sont sur les trois autres albums. Le “Ah non” sert un peu de contraire au “yeah” (rire).
PAN M 360 : La vidéo de Mon Argent a été réalisée par toi Jonathan. On peut y voir une drôle de petite statuette de chat. Peux-tu nous parler de cette vidéo ?
Jonathan Robert : La vidéo a été réalisée de peine et de misère (rire). Je suis alléchercher des bibelots chez Dominic, une vieille télé. Le fil qui reliait mon ordinateur à la télé s’est cassé le jour du tournage, j’ai dû improviser quelque chose en une journée.
Dominic Berthiaume : Les statuettes de chats sont à moi, j’en ai une belle collection dans mon appartement.
Crédit photo : Delphine Snyers
PAN M 360 : La vidéo de Mourir Demain a quant à elle été produite par Paul Jacobs. La chanson parle de la mort, sans pour autant évoquer quelque chose de lugubre. Que signifie cette chanson pour vous ?
Jonathan Robert : Elle parle de considérer sa mort soudainement, par la force des choses. Je l’ai écrite lorsque je devais remplir mon testament pour des assurances vies. Je me suis rendu compte que j’étais arrivé à un âge où je devais penser à ces choses-là. Ça me faisait rire, même si ce n’est pas drôle. Lorsque les chansons me font rire, c’est généralement un bon signe.
PAN M 360 : La chanson Caméra parle de l’auto-promotion dans notre ère digitale. Est-ce une sorte de critique envers les réseaux sociaux ?
Jonathan Robert : Ca parle de cet espèce de conflit, d’avoir cette pression d’être sur les réseaux sociaux. On sait que ça fonctionne de cette façon là, mais c’est parfois difficile de mettre une limite parce que ça reste malsain. J’haïs ca l’autopromotion de merde (rire). J’haïs ça mais on en fait. Ce n’est pas tout le monde qui a du charisme ou qui s’exprime bien. Moins je montre ma vie privée, plus je suis heureux. C’est correct d’être introverti, non ?
Samuel Gougoux : C’est un passage obligé. On veut juste faire de la musique, mais ça vient avec. Des personnes talentueuses n’ont pas toujours cette fibre là d’autopromotion, elles en souffrent peut-être même plus qu’avant.
Dominic Berthiaume : La réalité était vraiment différente il y a à peine dix ans. Maintenant, c’est implicite que ça fait partie de ton travail. Tu n’as pas le choix d’être bon ou débrouillard par rapport aux réseaux sociaux. Aujourd’hui, c’est rendu une grosse partie du travail finalement. Tu es obligé d’être dans l’auto promotion, ce n’est pas quelqu’un d’autre qui peut le faire pour toi. Tu veux que ça vienne de toi.
Scott Thomson est tromboniste, improvisateur, interprète, compositeur mais aussi nouveau directeur artistique du Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV) dont la prochaine présentation a lieu du 16 au 19 mai prochains. Pour une première fois, il s’entretient avec PAN M 360 et nous explique son approche l’ayant mené à sa première programmation dans les Bois-Francs. Au-dessous de l’interview réalisée par Alain Brunet, vous pouvez visionner ses quelques coups de cœur.
Vers le FIMAV 2024: coups de cœur de Scott Thompson
Après trois ans de création, Laraw a dévoilé le 3 mai son premier album, Quarter Life Crisis. Dans cette collection de dix titres, la Montréalaise aux origines marocaines et libanaises nous transporte au cœur de son journal intime des dernières années.
Crise du quart de vie, angoisses, appréhension du futur et peine d’amour; voilà les différents thèmes abordés par l’autrice-compositrice-interprète sur sa première offrande.
Sous étiquette Bravo Musique, l’artiste de 28 ans offre un son à la fois actuel et imprégné de nostalgie; les influences y sont multiples et on y entend des sonorités pop, rock, folk ou même grunge.
Ses refrains accrocheurs, le timbre délicat de sa voix et son authenticité lui permettent de briller sur Quarter Life Crisis. Par moments, sa proposition musicale rappelle Charlotte Cardin ou des vedettes américaines telles Olivia Rodrigo et Lana Del Rey.
Pour PAN M 360, Jacob Langlois-Pelletier s’est entretenu avec elle afin d’en savoir plus sur son nouveau projet, son évolution musicale, son processus créatif et ses projets futurs.
Crédit photo: Charlotte Rainville
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