Pour une troisième fois en six ans, dont la précédente fut célébrée par un Prix Opus, l’Orchestre de l’Agora et son chef Nicolas présentera le Gala de la Terre. L’événement aura lieu le 12 juin prochain, 20h, à la Maison symphonique. Cette fois, le programme est construit autour de la Symphonie alpestre de Richard Strauss et aussi de la création d’une composition à la fois orchestrale et électroacoustique, composée par Claudie Bertounesque.

Pour cette création l’Orchestre de l’Agora sera renforcé de 75 choristes des Petits Chanteurs du Mont-Royal, d’une trame électro-acoustique ainsi que des chants de bélugas recueillis près de Tadoussac grâce aux hydrophones du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM). Rappelons que le Gala de la Terre est une initiative écologiste: il s’agit de sensibiliser les publics aux enjeux environnementaux, en soutenant les efforts d’organismes locaux dédiés à la protection de notre planète : le GREMM, WWF Canada et Sierra Club Canada.

Plus de 100 musiciens se trouveront scène pour le pat principal de la soirée, soit la Symphonie alpestre de Strauss, choisie pour ses évocations de la splendeur des Alpes, tout en abordant de facto la beauté universelle de nos environnements naturels planétaires et aussi de leur inquiétante fragilité dans le contexte des changements climatiques.

De plus, la poète innue et ambassadrice de l’événement Natasha Kanapé Fontaine y déclamera ses propres écrits, conçus spécialement pour le Gala de la Terre. Enfin, la soprano innue Elisabeth St-Gelais qui vient d’être nommée Révélation Classique Radio-Canada et lauréate du prestigieux Prix d’Europe 2023, interprétera les Wesendonck Lieder de Richard Wagner.

Joint il y a quelques jours dans un train en direction de Québec, Nicolas Ellis confie à Alain Brunet son enthousiasme de diriger le prochain Gala de la Terre.

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Vous pénétrez dans l’aire de l’exposition et vous reconnaissez les versions modifiées des pièces tirées de l’album Sound House, enregistré au Vermont dans la maison de la violoniste Sarah Neufeld et rendu public sous étiquette Erased Tapes en mars 2021. Bell Orchestre redonne vie à ce document en en remodelant les pistes à des fins interactives avec le concert d’AATOAA.

Ainsi, vous parcourez différentes stations de l’exposition, au pied desquelles des objets sont disposés. Chaque objet peut déclencher une piste de la bande maîtresse et ainsi en modifier le mix en temps réel. Authentique immersion audiovisuelle !

Produite par Envision Management et réalisée par AATOAA, soit Vincent Morisset et Caroline Robert, Sound House se veut donc une installation interactive audiovisuelle. Sound House se transforme selon les interactions engendrées par les visiteurs. « Une partition spatialisée est co-composée en temps réel à partir de l’enregistrement original, tandis que le temps de la journée, les saisons et les lieux défilent par la fenêtre.

Bell Orchestre Sound House est proposé au public du 7 juin au 27 juillet à la Société des arts technologiques (SAT). Pour PAN M 360, Alain Brunet a rencontré Vincent Morriset et Caroline Robert, concepteurs de l’installation, cette fois aux côtés de deux membres de Bell Orchestre, soit le corniste Pietro Amato, responsable du remodelage sonore de l’installation et du bassiste et multi-instrumentiste – également cofondateur du groupe Arcade Fire comme on le sait.

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« En 1838, pour échapper aux ragots mondains, le couple improbable formé de George Sand et de Frédéric Chopin trouve refuge sur l’île de Majorque où les amants pensent pouvoir se consacrer à leur art : elle avec sa plume, lui au piano. Malheureusement, l’instrument commandé par Frédéric tarde à les rejoindre. » Voilà la toile de fond du nouveau conte musical du musicien, compositeur et auteur, Denis Plante, Les lettres de Chopin, présenté au Festival Classica. Habitué à offrir au public des projets où musique et théâtralité se rencontrent, ce « jack-of-all-trades » qui avait créé il y a quelques années La Bibliothèque-interdite, récidive cette fois en prenant comme sujet le séjour à Majorque de Frédéric Chopin et de Georges Sand, vue à travers les yeux et la prose de cette dernière.

Alors que la pluie s’abat sur l’île espagnole, la relation de Chopin avec Georges Sand, incarnée par Gabrielle Maria Gourd, sera mise à rude épreuve. D’où est venue l’inspiration de ce projet? Comment a-t-il été conçu? Quelle place et quel rôle y joue la musique, ici présentée sous forme d’arrangements pour cordes? C’est ce dont il a été question dans cet entretien avec Alexandre Villemaire.

Les lettres de Chopin

Dimanche, 9 juin à 15h à la Salle Jean-Louis-Millette du Théâtre de la Ville

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Denis Plante, livret et mise en scène

Stéphane Tétreault, violoncelle et direction musicale

Gabrielle Maria Gourd, comédienne

Marie Bégin, violon 1

Dominique Bégin, violon 2

Elvira Misbakhova, alto

Antoine Plante, contrebasse

Guylaine Petitclerc, costumes et accessoires

Peu de comédies musicales ont marqué la culture et le paysage musical francophone et québécois comme Starmania en 1979. Présentée il y a 45 ans maintenant au Palais des congrès de Paris avec le succès subséquent qu’on lui connait, l’œuvre culte de Luc Plamondon et de Michel Berger a donné vie à des airs mémorables, comme Le Blues du businessman ou Le monde est stone. L’œuvre présente aussi des thèmes qui sont criants et troublants d’actualité. Comment ne pas penser à notre époque avec cette présentation d’un univers dystopique en proie au terrorisme avec en toile de fond un milliardaire aux aspirations mégalomaniaques!

Des multiples adaptations qui ont été faites de l’œuvre, une version symphonique a été créée par l’Orchestre symphonique de Montréal avec entre autres Marie-Josée Lord, Gino Quilico et Marc Hervieux. Pour souligner les 20 ans de cette production, le Festival Classica propose une nouvelle mouture de l’œuvre en version concert avec une distribution issue de la nouvelle génération de la scène lyrique, avec entre autres Suzanne Taffot, Emmanuel Hasler, Sophie Naubert et Florence Bourget entre autres. Alexandre Villemaire, collaborateur pour PAN M 360, s’est entretenu il y a quelques jours avec le chef Jacques Lacombe, celui-là même qui a dirigé cette création en 2004, au sujet de cette production à haut déploiement.

Starmania

Samedi, 8 juin à 19h30 à la Cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue, Longueuil

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L’année 2024 en est une qui souligne le centenaire du décès de Gabriel Fauré (1845-1924), Giacomo Puccini (1858-1924) et Théodore Dubois (1837-1924). Si les deux premiers comptent assurément parmi les figures les plus connues et identifiables par les mélomanes et musiciens, l’un pour son Requiem, son catalogue de mélodies et d’œuvres pour piano et l’autre pour ses opéras, Théodore Dubois lui est de ces compositeurs que l’on connait sans vraiment connaitre dans l’histoire de la musique. Organiste, pédagogue, ancien directeur du Conservatoire de musique de Paris, il a laissé derrière lui un important corpus qui va bien au-delà des fameuses Sept Paroles du Christ qui sont jouées pratiquement chaque année durant la Semaine sainte au Québec. Notre collaborateur Alexandre Villemaire a discuté avec Maestro Louis Lavigueur qui présentera avec les musiciens de l’ensemble Sinfonia de Montréal et la soliste Juliette Duguay à la harpe, un concert entièrement dédié à la musique de Dubois dans le cadre du Festival Classica. 

Hommage à Théodore Dubois

Samedi 8 juin 2024 à 19h30 à la Salle Claude-Champagne

Pour vous procurez des billets, c’est ici.

Programme

Théodore Dubois

Adonis, poème symphonique

  • Mort d’Adonis
  • Déploration des nymphes
  • Réveil d’Adonis

Fantaisie pour harpe et orchestre
Juliette Duguay, harpe


ENTRACTE

Symphonie française

  • Largo-Allegro
  • Andantino
  • Allegro vivo, scherzando
  • Allegro con fuoco

Le groupe punk-dub-ska-trad-est-européen-ukrainien-balkans et full montréalais Dumai Dunai fait lever toutes les scènes et les publics qu’il visite depuis son premier show en 2022. On les voit beaucoup et un peu partout à Montréal, au Québec, au Canada et en Europe, si bien qu’on avait l’impression qu’ils avaient déjà sorti au moins un album. Que nenni. C’est le 14 juin 2024 que paraîtra Sometime Between Now and Never, le premier opus du band de joyeux fous. Le lancement aura lieu à la Fédération ukrainienne de Montréal lors d’une soirée dans laquelle se retrouveront aussi d’autres phalanges explosives telles Dusty Brass et Sumak Brass Band, en plus d’un complément indispensable de booze et de bouffe! Une soirée qui finira très tard, selon Eli Camilo, co-frontman (avec Natalia Telentso) de Dumai Dunai. Voici une entrevue avec Camilo à propos de cet album.

DÉTAILS SUR LE SHOW DE LANCEMENT DE DUMAI DUNAI

Après avoir lu sa bio (plus particulièrement celle du site Futura Artists website) et écouté quelques extraits de ses excellents travaux, nous posons quelques questions à Elena Colombi avant sa venue à la série SAT Domesicle, le samedi 8 juin en fin de soirée.

Née en Italie, Elena Colombi s’installe à Londres en 2008 et participe à des soirées qui la rendent populaire dans son cercle d’amis et de jeunes artistes émergents. Elle devient ensuite une DJ et animatrice radio talentueuse sur NTS, tout en expérimentant ses larges influences et inspirations : industriel, techno, ambient, synth pop, disco, house, musique non occidentale et sets conceptuels bien au-dessus de la moyenne. Depuis 2019, elle collabore également en tant que membre clé avec le label Osàre ! Editions’ – dont le nom dérive du mot italien pour « audacieux » ou « audacieuse » – à la recherche d’expérimentations et de manières idiosyncrasiques de faire de la musique électronique.

« Les sets d’Elena Colombi sont orientés vers l’inattendu. Du psychédélisme cosmique et de la jungle martelante au post-punk obscur et au spoken word, ils tourbillonnent dans un monde cérébral de noise. »

PAN M 360 : Pouvez-vous décrire brièvement votre parcours musical, depuis votre adolescence jusqu’à vos premiers engagements professionnels ?

En tant que jeune enfant, mon introduction à la musique qui n’était pas accessible par les moyens standards était une cassette mélangée qu’un ami de la famille avait faite. Ce type avait une connaissance incroyable de la musique ! Je suis reconnaissante de ces découvertes. 

Mes parents ne possédaient pas de disques… Je ne viens pas d’un milieu musical. Enfant, je ne jouais que de deux instruments : la flûte à bec et la basse (les deux mal !). Adolescent, je passais des nuits entières à enregistrer des vidéos de MTV sur des cassettes VHS. Le genre de choses qui n’étaient pas diffusées pendant la journée. Le week-end, je me rendais en bus à Milan avec mes meilleurs amis pour assister à des concerts dans les « centri sociali ». Un soir, nous avons raté le dernier bus et nous nous sommes retrouvés à l’improviste à une afterparty. C’était mon premier contact avec un club. Nous étions si naïfs! 

Mes parents ne possédaient pas de disques… Je ne viens pas d’un milieu musical. Enfant, je ne jouais que de deux instruments : la flûte à bec et la basse (les deux mal !). Adolescent, je passais des nuits entières à enregistrer des vidéos de MTV sur des cassettes VHS. Le genre de choses qui n’étaient pas diffusées pendant la journée. Le week-end, je me rendais en bus à Milan avec mes meilleurs amis pour assister à des concerts dans les « centri sociali ». Un soir, nous avons raté le dernier bus et nous nous sommes retrouvés à l’improviste à une afterparty. C’était mon premier contact avec un club. Nous étions si naïfs! 

Quelques années plus tard, j’ai effectué un stage dans une agence de réservation et mes compétences en matière de tableur étaient si mauvaises que les propriétaires m’ont donné une chance en tant qu’assistant promoteur. J’étais fait pour ça ! J’ai donc assuré la promotion de soirées pendant un certain temps. Puis j’ai eu l’impression que la scène musicale milanaise était trop limitée, alors j’ai tenté ma chance et je suis parti à Londres. De là, les soirées que j’ai organisées pendant plusieurs années (Abattoir et BREED), ainsi que le créneau sur la radio NTS et un DJ set au Rye Wax dont beaucoup de gens ont fini par parler, ont tous contribué au début des tournées régulières.

PAN M 360 : Comment vos goûts musicaux ont-ils évolué au cours de votre carrière professionnelle ?

Elena Colombi : Je ne suis pas sûre que les goûts musicaux changent vraiment. Il s’élargit, c’est certain ! Souvent, les fans/auditeurs font des associations avec un set ou un spectacle enregistré en particulier – surtout si le set devient très populaire. L' »étiquette » ou le « genre » le plus en vue dans ce spectacle colle à l’artiste et il est difficile de s’en détacher. Je veux lutter contre cela aussi fort que possible ! J’aime pouvoir jouer des sets complètement différents et je ne voudrais pas que ma façon de jouer soit différente.

 » Résidents de longue date de NTS, ils s’intéressent à la théorie et à la littérature, à l’esthétique et au cinéma, qui inspirent leurs sélections avant-gardistes. Spirituellement, ils sont plus à l’aise dans le club où ils servent une concoction de polyrythmes pulsés, de groove industriel et de techno fléchie. »

PAN M 360 : Votre intérêt pour d’autres formes d’art et pour le monde intellectuel a clairement un impact sur vos choix musicaux, ce qui est une excellente chose. Pouvez-vous donner quelques exemples de cette relation très intéressante entre votre art et votre propre univers intellectuel ?

Oui, tout se croise ! Je pense qu’il serait impossible de séparer les intérêts, les expériences de vie personnelles, les découvertes, ainsi que les événements qui se produisent dans le monde de la création.

PAN M 360 : : Êtes-vous impliqué dans différents événements artistiques qui combinent tous vos intérêts  ?

Elena Colombi: Non, pas tous – ce serait un rêve – mais certainement plus ! J’aime porter plus souvent la casquette de commissaire d’exposition, par exemple. En fait, je suis peut-être en train de travailler à la création d’une série d’événements centrés sur la musique expérimentale pour l’année prochaine.

PAN M 360 : Quel est votre matériel ? Comment construisez-vous vos pièces avec ce matériel ?

Elena Colombi: Ce que j’utilise en ce moment dans mon studio à Hastings est : SOMA Pulsar 23, Roland SH01A Boutique, Elektron Model Samples, Meris Polymoon pedal, Roland 303 Boutique. J’expérimente la connectivité et le dialogue entre certains de ces instruments, et je travaille sur une série de concerts improvisés, dont certains seront présentés pour la première fois cette année et se poursuivront en 2025.

PAN M 360 : Et maintenant, vous venez à Montréal. Quel genre de set nous préparez-vous ?

Elena Colombi: Je ne sais jamais vraiment ce que je vais jouer avant d’entrer dans le club. C’est la première fois que je me produis au Canada, donc c’est encore plus vrai.  ; Pour l’instant, je pense à un set plus trippant ! Mais c’est peut-être parce que j’ai atterri hier soir et que je me sens en décalage horaire, hehe. Une fois que j’arriverai sur place, que je sentirai l’énergie et la foule, je pourrai décider sur place de la direction à prendre. J’ai hâte d’y être !

PAN M 360 : Comment voyez-vous le lien entre l’improvisation et la composition ?

Elena Colombi: Je vois le lien entre l’improvisation et la composition comme un échange continuel et promiscuité entre la spontanéité et la structure, le chaos et l’ordre, l’innovation et la forme. Un mariage magnifique et dynamique, à la fois nourrissant et stimulant.

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Ce vendredi à la Société des arts technologiques (SAT), Humidex Records célèbre ses cinq ans d’existence avec une soirée 100% techno. Le natif de Détroit, 2Lanes, et les DJs locaux Amselysen & Racine ainsi que Pascale Project seront à l’œuvre du côté de l’Espace SAT.

L’un des fondateurs du label, Félix Gourd, alias Eƨƨe Ran, fera aussi partie de la programmation de l’événement. Pour l’occasion, Pan M 360 s’est entretenu avec lui pour discuter de cet accomplissement et de l’avenir d’Humidex Records.

PAN M 360 : Bonjour Félix! Déjà cinq ans d’existence pour Humidex Records. Résumez-nous la petite histoire du label.

FÉLIX : En gros, le label a été fondé par Leticia Trandafir alias softcoresoft, Simon Chioini et moi en 2019. Au départ, c’était pour faire paraître notre musique, celle de nos amis et organiser des événements. Ça a super bien été au début, nous avons fait plusieurs partys et sorti une compilation avec un morceau de chacun des fondateurs. Ensuite, nous avons préparé la sortie de mon premier EP en 2020, juste avant le début de la pandémie. Pendant cette période, le label a un peu dormi, même si j’ai publié certains de mes morceaux au courant de la pandémie. Vers la fin de l’été 2023, je travaillais sur de la musique et j’avais envie de repartir les activités d’Humidex Records, et c’est ce que j’ai fait. En janvier, j’ai réalisé que notre projet allait avoir cinq ans. Ça m’a donné envie de faire de préparer davantage d’événements pour que les gens de la communauté montréalaise de musique électronique se réunissent. Ça allait nous permettre de mettre en valeur nos différentes sorties comme notre compilation que nous avons récemment fait en soutien à la Palestine ou même la cassette Timbres Oblitérés de musique ambient par l’artiste Errance. Bref, nous sommes de retour en activités pour faire briller les différents artistes sous notre étiquette.

PAN M 360 : Quel rôle occupez-vous au sein d’Humidex Records?

FÉLIX : En ce moment, je suis le seul qui s’occupe du label. Je dirais que j’occupe le rôle de commissaire chez Humidex Records; j’ai le rôle de choisir, de contacter différents artistes, de coordonner les sorties et d’organiser les événements. Mis à part l’apport de différents collaborateurs, j’œuvre en solo au sein d’Humidex Records. 

PAN M 360 : Quels types de musique peuvent grandir sous votre étiquette?

FÉLIX : Humidex Records, c’est avant tout une étiquette de musique techno. Il y a deux penchants qui se développent dans le label: la musique techno et la musique électronique/expérimentale comme l’ambient et les beats déconstruits. Concernant cette dernière catégorie, il y a beaucoup de ce genre de musique qui est créé à Montréal et je trouve ça important que Humidex Records représente ces deux facettes.

PAN M 360 : Vous présenterez ce vendredi à la Société des arts technologiques (SAT) une soirée spéciale afin de célébrer les cinq ans. À quoi doivent s’attendre les amateurs présents?

FÉLIX : Tout d’abord, je vais commencer avec la présentation des artistes qui seront présents lors de l’événement. Pour commencer, parlons de 2Lanes, un artiste de Détroit qui est en train de se faire une place sur la scène internationale. Il fait de la musique électro/techno. Il est né à Détroit et s’est déplacé en Allemagne dans les années 80-90. Il va venir nous présenter un set qu’il a fait plusieurs fois en Europe. Ensuite, il y aura Pascale Project qui est une DJ d’ici bien établie qui est reconnue à l’international. Elle s’occupera d’ouvrir la soirée et proposera un set préparé spécialement pour la soirée Humidex. Pour poursuivre, il y aura l’apparition de Amselysen & Racine. Ils représenteront davantage le côté expérimental et déconstruit dans toute son intensité pendant près de 45 minutes. Je ferai aussi un DJ set sous mon alias Eƨƨe Ran. Je vais mettre en valeur de nouvelles influences, je vais y présenter une techno plus groovy, très en phase avec la proposition de Amselysen & Racine. C’est important de souligner que ce sera à l’Espace SAT au rez-de-chaussée, dans une formule club et intime. Il y aura une installation avec un laser, l’ambiance va être assez fidèle à des clubs ou rave-partys qu’on pourrait retrouver à Berlin. Il va y avoir un show de lumières minimal qui accompagnera la musique.

PAN M 360 : Quelle est la suite pour Humidex Records?

FÉLIX : Pour les prochains mois, il n’y a rien de défini encore. Cependant, c’est certain qu’il y aura du nouveau matériel publié sous l’étiquette Humidex Records au courant de l’année. Il y aura probablement des EPs et une compilation techno avec des artistes autant locaux qu’internationaux. Évidemment, nous allons organiser des lancements et des fêtes pour célébrer les différentes sorties. J’aimerais aussi faire d’autres rave-partys en m’associant avec des collectifs de Montréal.

Crédit photo : Société des arts technologiques

La chanteuse vancouvéroise Jill Barber a déjà sorti deux albums de chansons en français, immensément appréciés du public, particulièrement québécois. Voici que la belle francophile s’y adonne une troisième fois avec l’album Encore!, sur toutes les plateformes le 14 juin. Jill sera également, deux jours plus tard, au Francos de Montréal pour le présenter au public. Une histoire d’amour réciproque qui se poursuit, donc, et qui continue de nourrir de fort belles propositions musicales, très bellement retravaillées pour la personnalité douce et chaleureuse de l’interprète. On redécouvre Piaf, Trenet, Joséphine Baker, Blossom Dearie et Charlebois à travers des lectures habillées de surprenants et séduisants atours. J’ai rencontré Jill Barber qui m’a parlé de ce nouvel album.

DÉTAILS ET BILLETS POUR LE CONCERT ENCORE! DE JILL BARBER AUX FRANCOS 2024

L’entrevue se déroule en français et en anglais

Au Festival Classica de cette année, le duo acclamé Stick&Bow s’apprête à présenter un programme exaltant qui retrace le parcours artistique de l’un des compositeurs de musique nouvelle les plus intrigants, Astor Piazzolla. Rejoint par le pianiste canadien John Roney, le duo composé de la joueuse canadienne de marimba, Krystina Marcoux, et le violoncelliste argentin, Juan Sebastian Delgado, Stick&Bow explorera l’évolution dynamique de Piazzolla, depuis ses premières influences sur la scène jazz new-yorkaise jusqu’à ses compositions de tango innovantes en France.

PAN M 360 : Salut Stick&Bow , merci d’avoir pris le temps ! Cela ressemble à un programme incroyable. Peut-être pourrions-nous commencer par approfondir votre lien personnel avec la musique de Piazzolla. Que représente-t-il pour chacun de vous personnellement ?

Juan Sebastian Delgado : Oh, c’est une bonne question, même si la réponse sera longue ! Combien de temps avons-nous? Eh bien, même si Montréal est devenue ma maison depuis 12 ans, je suis originaire d’Argentine. La musique de Piazzolla est donc profondément ancrée en moi en raison de mes racines. Mais honnêtement, il n’est pas nécessaire d’être de là-bas pour apprécier son génie et sa musique.

Krystina Marcoux : C’est vrai. Le style de Piazzolla va au-delà du simple tango ; c’est un mélange unique de techniques et de traditions musicales, du classique européen au jazz en passant par le folk. Il y en a pour tous les goûts.

Juan Sebastian Delgado : Sa musique est jouée même dans des contextes académiques, ce que je trouve incroyable et qu’il imaginait lui-même impossible. J’ai poursuivi mon doctorat en interprétation à McGill, en me concentrant sur le tango post-piazzolla. Que faire après un génie si important? J’aime la musique nouvelle et le tango, et Piazzolla relie magnifiquement ces esthétiques. Il a fait partie de nombreux univers sonores et, bien qu’il ne soit pas né à New York, il y a passé 15 ans, ce qui a profondément influencé sa vision musicale.

Krystina Marcoux : Oui, surtout dans les années 30 et 40, lorsque le jazz était en plein essor.

PAN M 360 : Alors ce programme est-il spécifiquement conçu pour retracer son parcours et ses influences ?

Krystina Marcoux : Eh bien, ce n’est pas un tableau complet que nous sommes en mesure de donner, mais c’est définitivement le point de départ de notre programme. Tout en nous concentrant sur la trajectoire de carrière de Piazzolla, nous mettrons également en lumière les influences plus larges de son époque, en mettant en valeur des compositeurs comme George Gershwin, qui était une figure importante à New York à l’époque de Piazzolla, ou Nadia Boulanger en France.

PAN M 360 : Vos expériences directes d’enregistrement avec les anciens collaborateurs de Piazzolla ont dû fournir des informations inestimables sur sa musique. Pourriez-vous nous en dire davantage sur ce que cela a été ?

Krystina Marcoux : Nous avons eu la chance de collaborer avec des musiciens qui ont des liens directs avec le musicien Piazzolla, comme son pianiste Gustavo Beytelmann et le bandonéoniste Marcelo Nissiman. Grâce à ces collaborations, nous avons acquis de précieuses informations sur la tradition orale du tango, élément central pour bien comprendre ce genre, et les nuances des compositions de Piazzolla, qui vont bien au-delà de la simple lecture des notes sur une page. Comme c’est fascinant d’apprendre tout cela auprès de gens qui ont vécu l’âge d’or de cette musique. Il ne s’agit pas seulement de jouer les notes. Le tango est un style unique, avec une tradition distincte et des codes de jeux précis, qui se distingue du jazz ou de la musique classique. Ce concert vise à mettre en valeur ces influences.

PAN M 360 : Quand je pense au tango, Piazzolla est le premier nom qui me vient à l’esprit. Il semble pourtant qu’il ait été le mouton noir de la tradition.

Juan Sebastian Delgado : Oui, au niveau international, Piazzolla est le deuxième derrière Gardel en termes de renommée. Et il est intéressant de noter que lorsque Piazzolla a commencé à innover dans le tango, beaucoup d’Argentins n’aimaient pas ce qu’il faisait. Il était considéré comme détruisant le tango traditionnel.

PAN M 360 : Cela me rend encore plus excité pour ce concert. La musique de Piazzolla et son instrumentation unique sont fascinantes. Il semble que ses compositions se prêtent à une certaine flexibilité dans les arrangements ?

Juan Sebastian Delgado : Oui, comme Bach, ses pièces sont arrangées de nombreuses manières. Par exemple, nous utilisons du violoncelle et du marimba, ce qui est plutôt unique.

Krystina Marcoux : Cette flexibilité est en partie due à son influence jazz. Il faisait confiance à ses musiciens et travaillait généralement avec les mêmes instrumentistes pendant des années, un peu comme un musicien jazz, au point où une panoplie d’éléments musicaux viennent plutôt des musiciens que de la partition.

Juan Sebastián Delgado : Exactement. Pour bien comprendre sa musique, vous devriez écouter des enregistrements de Piazzolla jouant avec ses musiciens. Leur phrasé et leur style sont exceptionnels.

PAN M 360 : Comment le marimba s’intègre-t-il dans le programme ?

Krystina Marcoux : Piazzolla n’a pas nécessairement écrit pour le marimba, mais il a écrit pour le vibraphone, en collaborant avec des musiciens comme Gary Burton. Ils ont même enregistré un album ensemble.

Juan Sebastian Delgado : Absolument, ça vaut le détour. Nous incluons également une pièce de Gerry Mulligan, qui a enregistré avec Piazzolla.

PAN M 360 : Mulligan et Burton sont tous deux des légendes du monde du jazz.

Juan Sebastian Delgado : Oui, et ils ont tous deux apporté quelque chose d’unique à la musique de Piazzolla. Dans les notes de l’album, Burton a mentionné qu’il était initialement très intimidé, mais Piazzolla l’a rassuré en lui disant de simplement jouer, que lui s’occuperait du tango. 

Krystina Marcoux : Dans nos arrangements, le marimba joue souvent des parties écrites initialement pour le violon. Mais ce n’est pas toujours le cas, on mélange beaucoup les choses, on inverse les rôles entre les instruments.

Juan Sebastian Delgado : Oui, et nous jouons avec le pianiste John Roney, qui est un excellent exemple de musicien qui habite à la fois le monde du classique et celui du jazz.

PAN M 360 : Nadia Boulanger a bien sûr été le mentor de tant de titans de la musique contemporaine, pouvez-vous m’en dire plus sur l’influence qu’elle a eue ?

Juan Sebastian Delgado : Nadia Boulanger a joué un rôle crucial dans la carrière de Piazzolla, l’encourageant à embrasser sa vision unique de la musique, en fusionnant tango et composition classique. Au départ, Piazzolla cherchait à se distancier du tango avec Boulanger. Cependant elle a reconnu l’authenticité de son jeu de bandonéon et l’encouragea à insuffler des éléments classiques dans ses compositions de tango.

Krystina Marcoux : C’est vrai, Piazzolla avait avait un amour profond pour Stravinsky, Ravel et Bach, et je pense que c’est en France que les influences classiques ont commencé à prendre forme dans sa musique aux côtés du tango.

PAN M 360 : Alors, que diriez-vous au public d’attendre de cette émission ?

Krystina Marcoux : Nous invitons le public à embarquer avec nous dans un voyage musical, explorant les facettes moins connues du répertoire de Piazzolla. Nous ne jouerons pas Libertango, notre programme offre une nouvelle perspective, intégrant des influences françaises et des compositions moins connues qui mettent en valeur l’étendue du génie de Piazzolla et les nombreux univers musicaux dont il a fait partie.

PAN M 360 : Et j’ai vraiment hâte d’y être. Merci à vous deux d’avoir pris le temps de discuter. Profitez de cette belle journée montréalaise.

Juan Sebastian Delgado : Merci, nous allons essayer mais nous devons aller nous pratiquer maintenant !

PAN M 360 : Oh bien sûr.

Krystina Marcoux : Merci et à bientôt !

Kirà, fils de Manu Chao. Le Sénégalaises afroféministes Def Mama Def. L’Algérien Youba Ajrad. Los Gaiteros de Ovejas de Colombie. Queen Omega de Trinidad. Le virtuose malien de la kora Prince Diabaté. Le guitariste Bombino du Niger. La révélation afro-montréalaise d’origine congolaise Kizaba. Le groupe franco-marocain Zar Electric. BCUC d’Afrique du Sud. Athenea Y Su Candela de Cuba. Less Toches, gagnants des Syli d’Or. Ibibiio Sound Machine du Royaume-Uni et du Nigeria. Innoss B de RD Congo. BIM du Bénin. Rutshelle Guillaume d’Haïti. Voilà autant de très belles prises du 38e Festival Nuits d’Afrique, une programmation concoctée par Sépopo Galley, directrice artistique de l’événement qui nous en explique les choix effectués.

TOUTE LA PROGRAMMATION DES 38E NUITS D’AFRIQUE ICI

Il y a quelques semaines à peine, Karina Gauvin faisait paraître un album encensé ici-même sur PanM 360, Marie Hubert – Fille du Roy. À travers un répertoire de chansons folkloriques de France et Nouvelle-France, elle y raconte la vie de son ancêtre, Marie Hubert, arrivée dans la colonie en tant que Fille du Roi, mariée deux fois et mère de cinq enfants qui peupleront la colonie, comme le voulait Louis XIV. Le 11 juin prochain à l’église Sainte-Famille de Boucherville, et dans le cadre du festival Classica, Karina Gauvin revêtera les atours (littéralement) de son aïeule dans une mise en scène du répertoire de l’album. La soprano nous parle de l’album, de marie et du spectacle à venir.

DÉTAILS ET BILLETS POUR LE SPECTACLE MARIE HUBERT – FILLE DU ROY

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