Originaire de Philadelphie mais aujourd’hui basé à New York, Baltra a appris à canaliser ses émotions à travers la musique. Il a commencé son métier lors de l’explosion de la house lo-fi au milieu des années 2010, aux côtés d’artistes tels que Mall Grab, Ross From Friends et DJ Seinfeld. Après avoir eu un grand impact sur YouTube avec ses premières autoproductions, il a sorti de la musique sur différents labels et plateformes – Step Rec., IDNK (I Do Not Know), Tape Throb Records, Lost Palms, le sous-label de Shall Not Fade, Of Paradise, sans oublier ses propres labels, 96 et Forever Records. Baltra s’est produit au Piknic Electronik en 2019, il est de retour pour un set avec beaucoup de nouvelle musique à offrir. Pour PAN M 360, Keithy Antoine a eu une conversation chaleureuse et intéressante avec cet artiste américain doué et inspiré.

Baltra au Piknic Elektronic le 29 juin Billets Ici

Le 16 mai dernier, le Britanno-Colombien Jaeden Izik-Dzurko est devenu le premier Canadien à remporter les grands honneurs lors d’une édition dédiée au piano du Concours musical international de Montréal. 

Avec plusieurs séries de concerts prévues au cours des prochains mois, en plus notamment de sa participation au Concours international de piano de Leeds au Royaume-Uni en septembre prochain, le pianiste natif de Salmon Arm jouit déjà d’une jeune carrière très active. Nous l’avons joint à son domicile il y a quelques semaines pour discuter avec lui de son expérience et de son parcours au concours de Montréal ainsi que des projets qui l’attendent prochainement.

Cette entrevue est réalisée en anglais.

Soprano multilingue dotée d’une personnalité qui n’a pas son pareil, Natalie Choquette mène une brillante carrière depuis plusieurs années, séduisant tant le public québécois qu’international dans des productions variées alliant savamment humour et chant lyriques où elle incarne avec brio des divas comiques et excessives.

Après un passage remarqué à l’émission de téléréalité Big Brother Célébrités, la Diva québécoise présentera un nouveau spectacle intitulé Meurtre à l’opéra du 28 juin au 14 juillet au Théâtre des Grands Chênes à Kingsey Falls, un spectacle mis en scène par Jean-Guy Legault qui se veut une comédie-enquête-musicale, alliant intrigue de polar à la Agatha Christie à du répertoire pour le moins surprenant, passant de l’opéra à la pop et même au heavy métal!

Toujours avec l’énergie pétillante qu’on lui connaît, elle a discuté avec notre collaborateur Alexandre Villemaire de la genèse de cette « belle folie ».

Les billets pour ce spectacle sont en vente ici.
 
Meurtre à l’opéra
Du 28 juin au 14 juillet au Théâtre des Grands Chênes de Kingsey Falls
Mise en scène : Jean-Guy Legault
Direction musicale : John Roney
Décor et accessoires : Bruno-Pierre Houle 
Costumes: Fruzsina Lany 
Assistance/coordination : Sophie Clermont
Production : Ad Litteram
Production déléguée: Denise Lefebvre

Sous étiquette Brainfeeder, Hiatus Kaiyote sort son 4e album studio le 28 juin et jouera sur la Scène TD du Festival International de Jazz de Montréal la veille. Les amateurs de groove, de jazz, de soul/R&B, de funk-rock, de l’aura de J-Dilla et même de hardcore-punk doivent connaître ce grand groupe australien de Melbourne que l’on connaît depuis l’album Tawk Tomahawk sorti en 2012, suivi de Choose Your Weapon en 2015, Mood Valiant en 2021 et ce tout nouveau Love Heart Cheat Code qui coïncide avec le début d’une tournée nord-américaine à Montréal. Alors ? Alain Brunet a pu discuter longuement avec Perrin Moss, excellent batteur de cet excellent groupe.

Désormais retraité, Alain Simard est le promoteur de concerts le plus marquant, en ce qui a trait à la réputation de Montréal en tant que capitale des festivals durant la saison chaude. Son parcours est ici mis en lumière dans une autobiographie publiée aux Éditions La Presse.  On lui doit plusieurs événements emblématiques de la métropole et du Québec, dont le Festival International de Jazz de Montréal, les Francos de Montréal et Montréal en Lumière, sans compter l’Équipe Spectra, le Spectrum, le Métropolis (devenu MTelus) et plus encore.

La sortie de son autobiographie partielle (un tome 2 est envisagé) s’accompagne d’une exposition d’artefacts illustrant son parcours. Ces objets seront mis à l’encan pour soutenir l’accessibilité à la culture; les profits seront remis à la Fondation de la Place des Arts, qui a pour mission d’accroître l’accessibilité aux arts et à la culture en soutenant les activités du secteur Éducation et Collectivités de la Place des Arts.

Voilà autant de raisons pour justifier une interview de fond avec Alain Simard, acteur et témoin de notre vie musicale pendant un demi siècle et entrepreneur visionnaire de Montréal, capitale nord-américaine des festivals. Alain Brunet l’a rencontré et voici les 3 parties de cette long entretien vidéo mené peu avant le lancement de son ouvrage.

La semaine dernière aux Francos, Louis Lussier, plus connu sous le nom d’Aswell, est monté sur scène deux fois plutôt qu’une, lors d’une vitrine le mercredi puis en solo deux jours plus tard. Cette double apparition au festival est loin d’être un hasard; le rappeur de 25 ans a le vent dans les voiles, notamment grâce aux récents succès de Banlieue, son premier album en carrière.

Même s’il œuvre majoritairement avec des sonorités hip-hop, le Québécois n’hésite pas à s’aventurer hors de son carré de sable et explorer des avenues pop et folk. Natif de Saint-Bruno-de-Montarville en Montérégie, il aborde dans ses textes les aléas de la vie de banlieue, celle qu’il a vécu et qu’il vit toujours présentement. Le jeune artiste se démarque grâce à son authenticité et ses refrains accrocheurs sur ses titres comme Next et Highschool. Il n’y a pas de doute, Aswell est l’un des visages prometteurs de la relève rap sur la scène québécoise.

Quelques minutes après sa première prestation aux Francos, Pan M 360 s’est entretenu avec lui de sa vie depuis la sortie de son plus récent projet, la création de Banlieue, son premier Club Soda en avril dernier et bien plus!

PAN M 360: Comment s’est déroulé ce spectacle en formule vitrine aux Francos?

ASWELL : C’était vraiment bien. C’est toujours un défi de faire ce genre de prestation, car ce n’est pas nécessairement ta crowd qui est présente. Malgré cela, ça s’est super bien passé, c’était très agréable.

PAN M 360: Quelques mois ont passé depuis la sortie de votre premier album Banlieue en mars dernier. Quelle est la première chose qui vous vient en tête quand vous repensez à la création de ce projet?

ASWELL : Je te dirais que la première chose à quoi je pense c’est Flashback, l’une des premières chansons de cet album. C’est probablement ça mon premier souvenir de Banlieue. J’ai écrit le refrain lorsque j’étais en avion en direction de Cuba avec mon père. C’est définitivement le premier souvenir que j’ai de ce projet-là. Ça remonte à l’automne 2022.

PAN M 360: Avant de parler davantage de ce projet, j’aimerais savoir comment vous avez vécu la dernière année sur le plan personnel. Disons que votre carrière a atteint un autre palier au cours des derniers mois.

ASWELL : Ce qui a été le plus difficile pour moi, c’était de jongler avec ma vie d’artiste tout en étant mon propre manager. Il y a plein de personnes qui travaillent avec moi, mais je suis souvent le point central. Parfois, c’est difficile de gérer tout ça. Quand tu n’as pas d’album et que tu es en création, c’est facile. Cependant, quand l’album est sorti, c’est plus difficile de recréer. On a besoin de toi un peu partout, que ce soit en radio, à la télévision ou pour des demandes de subvention. Je dirais qu’être un artiste indépendant, ça comporte des qualités et des défauts.

PAN M 360:  En 2021, vous aviez assumé l’entièreté de la création de votre premier EP intitulé Solo. Quel était votre degré d’implication au niveau de la composition, du mixage et du matriçage sur Banlieue?

ASWELL : Avec chaque projet j’essaie d’évoluer et d’amener mon art à un autre niveau. Avec Solo, je trouvais ça vraiment bien d’avoir un projet qui était créé à 100% par moi, mis à part l’apport de mon frère à la guitare sur un des morceaux. Pour Banlieue, c’est encore moi qui a créé les maquettes des morceaux, sauf pour Nuits blanches; certaines productions ont été faites à 75% par moi, d’autres à 25%. Ensuite, j’ai présenté mes beats à des producteurs qui sont tout simplement plus expérimentés que moi afin de les améliorer. Pour garder ce qui est vrai de Aswell, c’est important pour moi de continuer de créer de cette manière.

PAN M 360: Parlons de Loyseau, le morceau introductif de Banlieue portant le nom d’une rue de votre ville natale, Saint-Bruno-de-Montarville. Quelle est l’histoire derrière ce morceau?

ASWELL : Dans le hip-hop, c’est important de représenter d’où tu viens. Les gens qui viennent de la banlieue ont tendance à dire qu’ils proviennent de Montréal ou s’inventer une histoire, mais pour moi, c’est important de ne pas me cacher. Dans ma musique, je parle de comment les jeunes de banlieue se sentent. Chez nous, il y a beaucoup de millionnaires et c’est loin d’être un milieu défavorisé, notre prochain plat est toujours là et on n’a jamais à se battre pour ça. Cependant, ça ne veut pas dire que c’est si facile d’être un jeune dans ce genre de quartier et j’en parle dans ma musique et dans Loyseau. Parler de ta propre réalité, c’est souvent dans ça que les gens vont se reconnaître et ce qui va te rendre différent.

PAN M 360: Dans le refrain de ce morceau, vous vous questionnez sur le train de vie que menaient vos idoles. Avez-vous une certaine crainte sur la vie d’artiste?

ASWELL : Oui, c’est certain. On le sait, rien n’est jamais assez, peu importe le succès qu’on va avoir. On veut toujours avoir plus et se pousser encore plus. Ce mode de vie, c’est un peu une course sans fin. C’est déjà bien que j’en sois conscient, mais je sais que je vais toujours me pousser à me dépasser. Est-ce que ça va me rendre plus heureux au bout du compte? Je n’en sais rien, mais c’est ce que je vais faire! C’est un peu ça le cœur de cette réflexion.

PAN M 360: Quel titre chérissez-vous le plus sur Banlieue et pourquoi?

ASWELL : Pour vrai, j’essaie toujours de faire de la musique avec mon cœur, alors mes chansons occupent toutes une place importante dans mon cœur. Je vais dire Highschool, la collaboration avec Lova, car il est, selon moi, l’un des meilleurs rappeurs au Québec et c’est un artiste que j’apprécie beaucoup. J’ajouterais J’passe mon temps aussi comme deuxième choix.

PAN M 360: La photo qu’on retrouve sur la pochette de Banlieue a été capturée à un endroit bien spécial pour vous, soit votre ancienne demeure. Quelles sont les raisons derrière ce choix?

ASWELL : Dès le début, je savais que l’album allait s’appeler Banlieue et que Loyseau allait ouvrir le projet. Je voulais une pochette qui représentait bien ce thème. Je trouvais ça très important de mettre en valeur d’où je viens et ça s’est fait naturellement. À la base, nous étions censés prendre des photos devant la maison. Finalement, j’entendais du bruit dans la cour et je suis entré pour me présenter aux nouveaux propriétaires. Les parents qui habitent mon ancienne demeure ont de jeunes enfants, la cour était pleine et il y avait des jouets un peu partout. C’était comme si je me revoyais lorsque j’étais jeune. Ils ont accepté de m’accueillir pour prendre quelques photos et c’était parfait. Ça ne pouvait pas mieux représenter l’album.

PAN M 360: Disons que vous êtes tombés sur des propriétaires excessivement sympathiques pour vous accueillir de la sorte.

ASWELL : C’est certain! Je me suis même lié d’amitié avec eux après tout ça. Il y a peu de temps, la maison a passé au feu, donc si vous allez voir le visuel de Loyseau sur YouTube, on y voit les dommages des flammes sur la maison. Ils vont bientôt la rebâtir et ils m’ont appelé pour me demander si je voulais aller la visiter avant les travaux. Évidemment, je suis allé. Je suis quelqu’un de très nostalgique et j’ai adoré ça. Bref, une relation s’est créée avec eux, ils m’écrivent souvent pour me dire qu’ils ont entendu mes chansons ou qu’ils m’ont vu à Salut Bonjour. C’est vraiment spécial.

PAN M 360: Nous en parlions plus tôt que vos derniers mois ont été mouvementés. Quel est le meilleur moment de votre année 2024 jusqu’à maintenant?

ASWELL : Définitivement mon spectacle au Club Soda, c’était un des meilleurs moments de ma vie. Souvent, je termine mes shows et je me dis « Ah, j’aurais pu faire ça comme ça ou faire ça autrement », mais pas cette fois. Au Club Soda, j’étais sur un nuage, je me suis couché à six heures du matin. C’était malade.

PAN M 360: Quelle a été votre réaction lorsque vous êtes monté sur scène devant un Club Soda plein à craquer en avril dernier?

ASWELL : J’ai enregistré le spectacle, donc je l’ai au complet en vidéo. Au début, je monte sur scène, je dis les premières paroles puis j’oublie les troisièmes et quatrièmes phrases de Loyseau. Ça se voit très bien sur l’enregistrement. À ce moment, je pensais que les gens allaient être choqués, mais ils ont chanté les paroles du morceau. Je ne m’attendais vraiment pas à ça. J’étais bouche bée et je me suis dit « oh boy, ça va être une de ces soirées! ».

Crédit photo: Simon BRousseau

Vendredi soir aux Francos, l’artiste québécois Vincent Dufour, alias Valence, présente pour la première fois à Montréal son plus récent album, l’excellent La nuit s’achève. Paru en février dernier, le deuxième projet du gagnant de l’édition 2020 des Francouvertes nous transporte au cœur de son univers indie-pop et rock, fruit de nombreux élans créatifs nocturnes. Le résultat est à l’image de son processus créatif; des sonorités franches et authentiques donnant l’impression de traverser une nuit mouvementée.

Pour l’occasion, Pan M 360 a jasé avec le premier récipiendaire de la Bourse Karim-Ouellet de la création de son plus récent opus, sa venue aux Francos, son parcours des dernières années et bien plus!

Crédit photo: Elizabeth Landry

A l’occasion des Suoni de cette année, le tout nouveau collectif Sick of Fun nous a proposé une soirée musicale sauvage et viscérale. La programmation met en avant les talents émergents du punk de la côte est avec des groupes comme White Knuckle, Zeal, Purity Culture, et Puffer, promettant une conclusion brute et bruyante à l’offre éclectique du festival. Alex Apostolidis en explique les tenants et aboutissants.

PAN M 360 : Merci d’avoir pris le temps. Vous avez organisé un sacré spectacle pour le 23 ! Pouvez-vous nous en dire plus sur Sick of Fun et sur votre relation avec Suoni ?  

Alex Apostolidis : Sick of Fun est un groupe de booking de spectacles à Montréal composé de membres de Sitting On The Outside (Ottawa), Positive Distortion (Maritimes) et IWant2BeOnTV (Montréal). En mars de cette année, nous avons organisé un spectacle-bénéfice pour certains de nos amis qui ont été arrêtés et qui font face à des frais juridiques. J’ai commencé à travailler pour Suoni à la fin de mon diplôme en 2021, et depuis lors, mon implication dans le festival s’est étendue aux communications, à la gestion de la production, au design et à la documentation. Cette année, on m’a proposé d’organiser deux soirées avec Sick of Fun et nous avons mis en place un Punk Show/Magic Trick Competition qui s’est déroulé vendredi dernier et cet Epic Rock Line Up le dimanche 23 – avec un DJ set pour clôturer le festival. 

PAN M 360 : Pourriez-vous décrire le processus de sélection de la programmation de cet événement ? Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir ces groupes en particulier ?

Alex Apostolidis : Les compositions ont beaucoup évolué au fil du temps, mais je pense que nous avons fini par obtenir une sélection vraiment excitante. J’ai l’impression que nous atteignons des notes amusantes, scandaleuses, effrayantes et diaboliques. Et si on s’embrassait à l’intersection des vibrations de Egg et de Chain ?

Résumé de l’histoire du sonic :

White Knuckle porte la torche à jaune de CanCon, rapide et zippée. 

Zeal est rapide, dur et approprié, dans votre visage avec une touche scandinave.

Purity Culture est bruyant, déchirant et en colère, préparant quelque chose de sombre.

Puffer, c’est du rock n roll accrocheur qui rencontre le hardcore – l’un des meilleurs de Montréal. 

PAN M 360 : Comment pensez-vous que la scène punk montréalaise a évolué au fil des ans ?

Alex Apostolidis : J’ai l’impression que c’est une période très excitante pour la scène punk à Montréal. Même s’il n’y a pas beaucoup d’espaces DIY, ce qui est vraiment dommage, les gens veulent vraiment faire bouger les choses et il y a beaucoup d’excellents nouveaux groupes. En fait, la scène semble plus inclusive et plus animée que ce que j’ai connu. Il est agréable de voir des promoteurs comme IFO amener des groupes sauvages et Be About It revitaliser la scène pour tous les âges.

PAN M 360 :  Quel rôle pensez-vous que Sick of Fun joue dans la communauté punk locale et plus large ?

Alex Apostolidis : Nous sommes assez nouveaux, mais nous finirons par nous installer dans notre propre espace. 

PAN M 360 : Quels sont vos projets pour Sick of Fun ? Y a-t-il des événements ou des projets à venir en dehors de Suoni qui vous enthousiasment particulièrement ?

Alex Apostolidis : Cell Deth (de PEI) et Hormone (de Baltimore) viendront le 5 juillet (plus de détails à venir), il y aura une collecte de fonds DULF à La Sotterenea  ; le 27 juillet. Gardez un oeil sur askapunk.net pour plus de détails – ou vous pouvez consulter notre page mastodon.

PAN M 360 : Comment voyez-vous l’état actuel de la musique punk au Canada, et vers quoi pensez-vous qu’elle se dirige ?

Alex Apostolidis : La scène montréalaise est en pleine effervescence, les provinces Maritimes sont chaudes, Ottawa est amusante – il semble que Toronto et Vancouver dorment un peu… probablement parce qu’il est impossible d’y vivre économiquement. Je pense que toutes nos scènes musicales sont menacées, quel que soit le genre, compte tenu de la crise du logement et de l’état de l’économie, mais les gens sont vraiment passionnés, s’amusent et font de la bonne musique. La scène punk canadienne n’est pas à négliger. 

PAN M 360 : Tout à fait, la musique est là pour ça.

Mi-quarantaine, Dombrance se présente sur scène en costard cravate, moustache fournie sous le pif, sorte de dandy clownesque prêt à faire exploser le plancher de danse. Bertand Lacombe de son vrai nom, performer, compositeur et beatmaker d’origine bordelaise, notre interviewé a créé un personnage haut en couleur au service des nuitards venus faire la fête mais désireux de vivre une expérience plus subtile qu’elle n’en a l’air d’entrée de jeu.

Pour une première fois à Montréal, Dombrance s’amène à la Satosphère avec sa musique multiréférencielle (house, techno, euro-disco, funk, pop française, rock, etc) et ses projections à 360 degrés. Ce concert immersif est prévu ce vendredi 21 juin, le soir même du solstice d’été, dans le cadre d’un Dômesicle spécial dans le contexte des Francos de MTL incluant aussi les sets d’Arielle Roberge et Dylan Dylan. Et c’est évidemment pourquoi Alain Brunet a joint Dombrance avant qu’il ne s’amène à Montréal. Voici la conversation vidéo sur PAN M 360 !

Crédit photo: @frederiquema pour les Francos

INFOS ET BILLETS ICI

Prévu à la 5e Salle de la Place des Arts ce mercredi 19 juin, 19h30, le concert de cet ensemble néoclassique se consacrant à la chanson française, est intitulé Hymnes à l’amour – évocation directe à la chanson d’Édith Piaf, évidemment au programme. Bohème est constitué de quatre musiciens de formation classique: Marc-Antoine d’Aragon (voix, guitare), Nadia Monczak (violon), Steven Massicotte (piano) et Denis Chabot (contrebasse). Ces artistes de haute tenue relisent à leur manière un répertoire d’incontournables, on pense à La Bohème de Charles Aznavour, Amsterdam de Jacques Brel, Tout va changer de Michel Fugain, L’hymne au printemps de Félix Leclerc, Emmène-moi au bout du monde de Claude Léveillée, Le temps des cathédrales de Luc Plamondon, Une chance qu’on s’a de Jean-Pierre Ferland et plus encore. Soliste de la soirée et leader de Bohème, Marc-Antoine d’Aragon s’entretient avec Alain Brunet des ajustements nécessaires pour les musiciens classiques lorsqu’il s’agit d’aborder le répertoire chansonnier.

INFOS ET BILLETS ICI

Irreversible Entanglements (IE) est un quintette de jazz à l’énergie incendiaire et aux propos brûlants d’engagement sociopolitique. Formé en 2015, à la suite d’une rencontre déterminante lors d’un concert dénonçant la brutalité policière, le bassiste Luke Stewart, le saxophoniste Keir Neuringer, le trompettiste Aquiles Navarro, le batteur Tcheser Holmes et, présence fondamentale du groupe, la vocaliste Camae Ayema (Spoken word plutôt que chant à proprement parler) font le tour du monde depuis en utilisant leur très personnelle vision du free jazz pour porter la parole de la ‘’libération noire’’. En fait de free jazz, cela dit, le décor reste bien cadré par une irrésistible décharge de pulsation rythmique traversée par des mélodies hymniques et les scansions stentoriales de Ayewa, alias Moor Mother. Les exclamations spontanées de Navarro et Neuringer (principalement), si elles sont totalement libérées d’un quelconque carcan tonal, demeurent étroitement attachées à l’émotion brute (brutale?) du propos. Ça donne une expérience sonore foudroyante d’intensité que les Montréalais pourront apprécier les 17 et 18 juin lors du festival Suoni per il popolo. 

Luke Stewart m’annonce, lors de l’entrevue que lui et Camae Ayema m’ont accordée, que la soirée du 17 fait partie d’une série de ‘’Speakeasies’’ que le groupe donne régulièrement dans différentes villes, s’adjoignant pour l’occasion les services de musiciens locaux. Un gros jam de décharge incantatoire. Puis, LE show IE du 18 comprendra, me dit Stewart, ‘’une nouvelle pièce exclusive spécialement écrite pour cette rencontre montréalaise’’. On a hâte!

Le groupe étant fréquemment associé au mouvement afro futuriste (et certains titres de chansons y faisant référence), je demande si cette étiquette correspond bien à une certaine démarche de l’ensemble et, si oui, ce que ce terme signifie pour ses membres. 

On reconnait bien ce mouvement et, oui, nous nous en réclamons en partie. Appelez ça Afro futurisme si vous le voulez, mais ce n’est pas une philosophie stricte, encore moins une étiquette. Ça représente plutôt un mouvement holistique qui a beaucoup à offrir et qui implique une exploration en profondeur de certains thèmes reliés à la réalité noire. Notre musique devient en réalité un portail nous permettant de pénétrer dans ce processus intellectuel, qui parle en vérité de Libération noire. C’est une invitation, un défi posé afin de créer un meilleur monde.

Il faut dire que Ayewa, Moor Mother, est une poète/activiste bien connue ailleurs pour son engagement en ce sens. Elle fait partie du Black Quantum Collective, binôme Black/Queer qui a déjà investi le champs de la recherche en proposant un cadre référentiel et méthodologique pour appréhender le concept d’Afro futurisme.

DÉTAILS ET BILLETS POUR LE CONCERT DU 17 JUIN

DÉTAILS ET BILLETS POUR LE CONCERT DU 18 JUIN

Moor Mother apporte une vision presque cosmogonique à la musique de IE, mais, même si la comparaison a été faite, ne lui donne pas une tendance Sun Ra-esque. Loin du psychédélisme un peu tripatif de l’aîné, IE propose une vision militante mais entièrement réaliste d’un avenir libéré des vieilles disparités/discriminations. D’où, probablement, la nature sacrément plus rugueuse des propos tenus dans les premiers albums du groupe. Une chanson comme Blues Ideology, parue sur l’album Who Sent You? de 2020, est véritable exutoire d’une rare puissance contre la manipulation d’idéologies religieuses afin de subjuguer les masses. J’en profite pour demander ce que pensent mes interlocuteurs de cette place de la religion dans la société étatsunienne? Je sens que je marche sur des œufs. Luke s’en remet à Camae. Celle-ci avoue s’intéresser à toutes les religions du monde et aux apprentissages qu’elles rendent possibles, mais ne suivre aucune d’entre elle de manière rituelle. 

Je préfère le concept de spiritualité, mais pas dans une perspective de consumérisme. C’est ce que nous tentons de faire avec notre musique, avec une démarche plus alchimique, moins exclusiviste. 

J’en reste là, mais je tente une autre approche, question sociopolitique, à partir d’une affirmation faite ailleurs par le groupe, selon laquelle la démarche IE est celle d’une conversation à propos de la vie Noire aux États-Unis. En vue du climat politique actuel au sud de notre frontière et de la crispation sociale, voire raciale, qui se manifeste, je demande si cette conversation est un échec?

Je ne sens pas que ma question porte. Les réponses sont prudentes, diplomatiques. 

Nous constatons le succès de notre message, au niveau des gens, me dit Stewart. Ce message a été porté pendant un certain temps. Maintenant, nous entrons dans une autre phase. En ce qui nous concerne, nous demeurerons consistant dans notre invitation au dialogue et dans nos explorations sonores et textuelles. 

Moor Mother : Nous n’avons pas de cape, comme les superhéros, mais nous voyons le changement. Nous souhaitons être des piliers de ce changement.

Mais, j’insiste, la possibilité d’un retour à la présidence de Donald Trump (je ne l’ai pas nommé) n’indique-t-elle pas un recul de la portée de ce message?

Pour Moor Mother, ça n’a aucune importance. Ça ne change rien. Elle fait la comparaison avec Justin Trudeau, comme quoi c’est du pareil au même. Trump, Trudeau. J’en connais un sacré paquet pour qui il n’y a probablement rien de plus antinomique que ces deux personnages, autant dans les valeurs, dans les actions entreprises et même la symbolique les entourant. Mais je ne poursuis pas. Ce n’est pas une entrevue politique après tout. Peut-être n’ai-je pas réussi à gagner suffisamment la confiance pour que la langue se délie plus chirurgicalement? Vous demeurez confiante? demande-je à Moor Mother. Toujours positive!

Je reviens à la musique, car après tout, c’est notre pain et notre beurre. 

J’ai écouté les quatre albums du groupe. Le premier, éponyme, le 2e Who Sent You?, le 3e Open the Gates, et le plus récent Protect Your Light paru en 2023 (deux albums live sont aussi dispos : un en Allemagne et l’autre en Italie) et j’ai constaté une évolution assez limpide, surtout évidente dans Protect Your Light, vers une intériorisation, peut-être même un adoucissement, du propos des textes. Moins de jaillissements accusatoires, plus de regard intériorisé. Protect Your Light ose parler d’amour, et de lumière intérieure (entre autres). Moins de politique.

On me confirme. Il y a eu évolution. 

Les premiers albums sont des documents forts des débuts de notre association (je rappelle : après un concert contre la brutalité policière – NDLR). Ensuite, nous avons beaucoup tourné, avons pris de la maturité. Puis, la pandémie est arrivée et Open the Gates a été une sorte de catharsis libératrice. Après ça, nous sommes plus apaisés, et ça donne Protect Your Light.

Autre remarque évolutive : on fait maintenant plus de place à l’électronique. Pourquoi?

Une tendance naturelle me dit-on. Moor Mother montre encore son influence car elle est, ailleurs dans la vie, une artiste électronique portée sur l’innovation. Alors, introduire cet élément dans la fabrique instinctive du groupe, ça devait arriver, de toute évidence.

Finalement, le fait que Protect Your Light opus soit sur Impulse!, grand label presque légendaire (Coltrane, Lateef, Oliver Nelson, Archie Shepp, Sun Ra), ça fait quoi?

Entrer dans ce studio, d’une qualité parfaite, c’est savoir qu’on entre dans les pas de Coltrane, Etta James, et tant d’autres légendes. Ça nous incite à viser l’excellence.

Je reste un peu sur ma faim, j’avoue. Mais je sais que le feu musical Irreversible Entanglements, à moins d’une catastrophe, sera brûlant les 17 et 18 juin à la Casa del popolo et la Sala Rossa et que, à moins d’être un pavé uni fixé à mort dans une entrée de banlieue, vous ne devriez même pas considérer manquer une seule minute de ces concerts.

JAKŌ est le nouveau surnom du projet musical de Shota Nakamura, un artiste basé à Montréal, originaire de Tokyo. Sa décennie au Canada, après avoir déménagé du Japon, l’a vu activement impliqué dans les scènes musicales locales, en tant que membre de divers groupes (comme le bassiste pour Sundays et la tournée européenne de Cybele en 2017) & ; performances solo avec différents instruments & ; configurations en direct ; affichant une gamme diversifiée de sensibilités musicales & ; inspirations, de l’ambient & noise à plus de reggae & ; écriture influencée par la pop, & ; style psychédélique-rock & ; improvisation.

Yopo, sous le nom de Molio Holi en 2021, et prévoit de le faire suivre d’un autre album de paysages sonores cette année. Il jouera avec Chris Brokaw (Codeine) et le génie du slowcore, Picastro, au Suoni Per Il Popolo de cette année.

PAN M 360 : Tout d’abord, pouvez-vous nous dire comment vous avez commencé à créer des paysages sonores de guitare expérimentale psychédélique ?

Shota Nakamura : J’avais l’habitude de fréquenter la communauté psych-rock japonaise. À l’époque, j’ai toujours été attiré par le son des guitares. J’aimais particulièrement leur puissance expressive, avec des sons qui vous donnaient l’impression d’être dans une grotte, sous l’eau, dans l’obscurité de la nuit, ou sous un ciel clair, etc. Puis, venant de nulle part, il y avait des solos de guitare féroces et bruyants qui semblaient presque repousser les limites. C’était une progression naturelle pour moi de vouloir exprimer cela à ma façon.

PAN M 360: Vous vous appeliez Molio Holi et maintenant vous êtes JAKŌ. Pourquoi ce changement de nom et quelle est la signification de JAKŌ ?

Shota Nakamura: Ce nom précédent n’était à l’origine qu’un nom temporaire, mais avant que je m’en rende compte, il était devenu mon projet principal. « Jakō » en japonais « 麝香 », signifie musc. Simplement, j’aime la sonorité de ce mot, et j’ai pensé que sa signification orientale, froide, mais presque trop parfumée, s’apparentait à ma musique.

PAN M 360 : Vous portez également le nom de ShoSho ? Y a-t-il une différence distincte entre ces projets pour vous ?

Shota Nakamura : ShoSho est mon nom de DJ. Jakō est mon projet musical. 

PAN M 360 : Il y a des moments où les guitares sont luxuriantes et jazzy, et d’autres où elles sont frénétiques, comment construisez-vous vos chansons ?PAN M 360 : Vous portez également le nom de ShoSho ? Y a-t-il une différence distincte entre ces projets pour vous ?

Shota Nakamura : ShoSho est mon nom de DJ. Jakō est mon projet musical. 

PAN M 360 : Il y a des moments où les guitares sont luxuriantes et jazzy, et d’autres où elles sont frénétiques, comment construisez-vous vos chansons ?

Shota Nakamura: Je compose essentiellement de manière intuitive. Je crée une progression d’accords approximative avec une guitare ou en fredonnant, mais certaines chansons commencent par une ligne de basse, tandis que d’autres sont inspirées par un motif de batterie échantillonné. Les lignes principales sont jouées exactement comme elles me viennent à l’esprit pendant le processus de composition. J’aime concevoir des chansons qui favorisent la catharsis en illustrant le contraste entre les moments calmes et les moments intenses.

PAN M 360 : Que savez-vous de Suoni et de son lien avec la scène musicale montréalaise ?

Shota Nakamura: J’ai joué à Suoni plusieurs fois avec quelques groupes dont je faisais partie auparavant. C’est un festival que la plupart des musiciens locaux, en particulier ceux qui font de la musique d’avant-garde, passent au moins une fois. Ils occupent une position très importante dans la communauté locale. Gratitude et respect.

PAN M 360 : En quoi la scène musicale japonaise diffère-t-elle de celle de Montréal? Quand avez-vous déménagé ici et pourquoi ?

Shota Nakamura: Plutôt que le Japon, je viens de Tokyo, et il y a d’innombrables groupes. Il n’y avait pas beaucoup d’interaction entre les différentes scènes et les différents genres. À Montréal, peu importe la notoriété, le genre ou l’âge, vous rencontrez tous les gens cool par le biais de la « scène locale ». J’ai déménagé à Toronto en 2012 et je suis venu à Montréal en 2014. Trop long à dire pourquoi, de multiples raisons. Des avantages et des inconvénients ici et là. Mais je préfère être ici jusqu’à présent.

PAN M 360 : Le dernier album, yopo, est sorti en 2021. Une suite est-elle prévue ?

Shota Nakamura:En espérant que ce soit cette année.

PAN M 360 : Que savez-vous des artistes avec lesquels vous allez jouer ?

Shota Nakamura: J’ai vu Chris Brokaw en tant que batteur de Codeine. Mes amis m’ont recommandé Picastro et j’aime leur musique. C’est un honneur de faire la première partie de si grands musiciens.

PAN M 360 : Que pouvez-vous nous dire sur l’expérience du spectacle en direct JAKŌ? 

Shota Nakamura: Écouter un enregistrement à la maison et sentir les vibrations dans l’air sont des expériences vraiment différentes. Lors de mes concerts, cette différence devient évidente.


PAN M 360 : Quelque chose à ajouter ?

Shota Nakamura: J’aimerais remercier mes amis et ma famille ici et là. En particulier, les membres de mon groupe, Daniel et Ryan. J’ai la chance d’avoir des amis aussi talentueux. Joni Void, un autre de mes amis, m’a proposé de sortir ma musique sur son label. Et mon mentor Doronco des Rallizes Dénudés. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est parce qu’il a gentiment masterisé mon album Yopo.

CHRIS BROKAW + PICASTRO + JAKŌ – 16 juin – TICKETS

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