Le vendredi 27 septembre, le Quatuor Molinari amorce sa saison de concerts au Conservatoire de musique de Montréal en les quatre œuvres finalistes. La matière a été répétée cette semaine en la présence des compositeurs issus des quatre coins du monde. Directrice artistique, fondatrice et premier violon du quatuor, Olga Ranzenhofer nous explique le processus et nous parle sommairement de la saison 2024-25 qui s’amorce.Alain Brunet s’est entretenu avec elle pour PAN M 360.
POUR ÉCOUTER LE NOUVEAU BALADO DU QUATUOR MOLINARI, ANIMÉ PAR JEAN PORTUGAIS :
(Crédit photo : Juri Hiensch)
Une centaine de copies en format cassette d’un album ambient de 1986 intitulé Keyboard Fantasies dormaient dans un coin sombre depuis presque 30 ans, lorsqu’un collectionneur et disquaire japonais s’occupa de vendre en quelques jours seulement les précieux artefacts à d’autres mélomanes. Le compositeur, Beverly Glenn-Copeland, n’en avait jamais écoulé plus d’une cinquantaine sur les 150 imprimées à l’origine. Depuis, c’est non seulement la musique génialement inspirée et personnelle d’un artiste méconnu qui est en train de faire le tour de la planète buzz, mais c’est surtout la découverte d’un être humain d’une grande beauté, humaniste sincère, homme trans courageux mais jamais amer face à un passé parfois difficile, mélomane avec un grand M, avide de tout ce qui est beau et bon, du jazz au classique en passant par les musiques africaines, indiennes, folk, électro, pop, etc. Une soudaine renommée qu’il n’attendait pas mais à laquelle il s’adapte avec élégance, comme en témoigne le documentaire Keyboard Fantasies: The Beverly Glenn-Copeland Story, présenté à Pop Montréal le 23 septembre de l’an dernier. À voir absolument. Puisque l’artiste se produit ce jeudi 26 septembre au Rialto avec invités spéciaux, voici une entrevue intime avec l’artiste réalisée par Frédéric Cardin il y a 12 mois.
PAN M 360 : Comment se sont concrétisées les pièces de Keyboard Fantasies dans votre esprit avant d’être jouées et gravées sur l’album?
Beverly Glenn-Copeland : Je pense que je ne le saurai jamais vraiment! Une fois que j’ai su comment faire fonctionner ces premiers ordinateurs et que j’avais le bon équipement musical pour aller avec (un Yamaha DX-7 et un Roland TR-707), tout est arrivé très vite! C’est comme si la musique me traversait, en provenance de je ne sais où. C’est sorti tout seul, pendant que je m’amusais, et ça a donné Keyboard Fantasies, d’un seul coup. Ce que vous entendez, c’est la première et seule version de ces pièces à ce moment.
PAN M 360 : L’auditeur est presque littéralement dans votre tête! Qu’y avait-il d’autre dans ce cerveau foisonnant ?
Beverly Glenn-Copeland : Il y avait un orchestre. Oui, j’entendais un orchestre que je cherchais à exprimer sur deux claviers synthétiques ! Ça informe la structure des pièces.
PAN M 360 : Il est vrai que vous possédez un bagage musical étoffé, basé sur des études classiques solides, des parents musiciens et mélomanes mais aussi un intérêt personnel pour toutes les musiques en général. Quelles sont les influences qui étaient le plus actives dans votre esprit au moment de créer Keyboard Fantasies ?
Beverly Glenn-Copeland : Je pense que tout ce que j’avais entendu, aimé et absorbé jusqu’à ce moment dans ma vie s’était fusionné en une sorte de soupe primordiale nourrissant consciemment ou non mes réflexes musicaux. Le classique y était bien sûr. Il ne m’a jamais quitté. Mais tout le reste était là aussi, le jazz, les musiques traditionnelles du monde, le folk, la pop, etc.
PAN M 360 : L’album date de 1986, et jusqu’en 2015, il n’en restait que quelques dizaines de copies cassettes quelque part dans votre maison. Puis, un disquaire japonais vous a contacté, a vendu toutes vos copies restantes en 3 jours et le reste c’est de l’histoire comme disent les Serbo-Croates. Mais de l’histoire en train de s’écrire ! L’engouement international d’un public surtout composé de jeunes dans la vingtaine et la trentaine ne fait que grandir sans arrêt. D’après-vous, pourquoi Keyboard Fantasies touche autant les jeunes d’aujourd’hui ?
Beverly Glenn-Copeland : Je crois que le message général de mon album, lié à l’environnement, à la beauté du monde et au fait de s’identifier à quelque chose de plus grand que l’ethnicité, la nationalité, la sexualité, etc., je crois que la nouvelle génération est avide de l’entendre, dans un contexte émotionnel incarné par une expérience artistique. Et peut-être n’a-t-on justement jamais eu autant besoin de l’entendre.
Beverly Glenn-Copeland : Ce fut une expérience fantastique. Posy a été très spontanée, même en demeurant bien organisée, bien entendu. Je pense que ce fut pour elle une exploration plutôt qu’un plan mené précisément. Elle a construit sa structure narrative au fur et à mesure qu’elle passait du temps avec moi et avec les musiciens en tournée (une tournée interrompue par un certain virus malheureusement) et le résultat est superbe, sincère et naturel.
PAN M 360 : Revenons un tout petit peu sur vos études à McGill dans les années 60, fraîchement arrivé de votre Philadelphie natale. Rétrospectivement, quel fut l’élément qui vous a donné le plus de difficulté : être noire ou être, à l’époque, lesbienne ?
Beverly Glenn-Copeland : Être noire n’a jamais été un sujet de conflit ou de difficulté, contrairement à ce que ça aurait été aux États-Unis dans un milieu de ce genre, c’est-à-dire, majoritairement blanc. La faculté était un milieu ouvert et tolérant. Ce fut une expérience magnifique, à ce niveau. Les vraies difficultés sont venues de mon homosexualité affirmée ouvertement. À l’époque, une jeune fille venant de l’extérieur de Montréal devait obligatoirement habiter dans une résidence étudiante sise à l’Université. Ma relation très évidente (je ne me cachais pas) avec une autre jeune fille dans un contexte de promiscuité comme celui des résidences étudiantes ne passait pas bien auprès de certaines personnes. Ce fut difficile, et j’ai finalement emménagé dans un appartement en dehors du campus, même si c’était interdit. Cela dit, je ne garde pas de séquelle douloureuse. Je suis bien dans ma peau, maintenant en tant qu’homme trans, et je chéris la plupart des souvenirs de cette période fabuleuse de ma vie. D’ailleurs j’aime toujours beaucoup Montréal (mon épouse également). Nous nous y sentons bien.
PAN M 360 : La musique classique reste un élément fondamental de votre inspiration et même de votre personnalité. Quelle suggestion d’écoute feriez-vous à votre nouveau public, s’il souhaite s’abreuver à la même source musicale (classique) que vous ?
Beverly Glenn-Copeland : N’importe quelle pièce pour piano de Chopin, des lieder de Schubert, Das Kindertotenlieder de Mahler, Debussy, les Carmina Burana de Orff (ces textes, quelle audace !) et n’importe quoi joué par la pianiste Martha Argerich.
Fab, connue et appréciée en tant que membre du groupe Random Recipe, a relevé le défi de faire un album solo. Conçu au Mexique pendant la pandémie, cet album intitulé With Love est lancé le lundi 30 septembre au PHI Center. Les vibrations funk et R&B des années 70 sont perceptibles, actualisées par un beatmaking bien d’aujourd’hui. FABjustfab, dont le pseudonyme a été élargi pour des raisons que l’on devine, raconte à Alain Brunet le processus de sa création récente pour PAN M 360.
Une immersion dans l’art local et le patrimoine vivant du quartier Saint-Michel. C’est ainsi que le directeur d’Aportéedemains, Alban Maréchal, décrit ce festival, qui en est à sa troisième édition, et qui se tiendra du 26 au 28 septembre. Au menu, des spectacles, de l’animation, des kiosques, et même une émission de radio qui sera animée par notre collègue Keithy Antoine.
Du 4 au 10 octobre prochains, le nouveau festival FLUX présente des artistes issus du jazz contemporain et de la musique expérimentale, soit une autre proposition se démarquant des festivals déjà en place, on pense au FIMAV, aux Suoni Per Il Popolo ou Akousma. Autrefois associé aux Suoni, Peter Burton est l’initiateur de FLUX et en explique l’esprit à Alain Brunet pour PAN M 360.
Double lancement: Ressource Musique créative en santé du Réseau canadien pour les musiques nouvelles et du nouveau numéro de la revue Circuit, musiques contemporaines sur la Création musicale participative.
Artiste montréalais aux influences R&B et soul, Fernie avait déjà démontré toute l’étendue de son talent musical en 2021 avec son premier album, Aurora. Après le single Pain, sorti au printemps dernier, sa dernière composition, Bones & All, s’éloigne des tonalités tranquillement optimistes qui l’ont fait connaître, pour explorer des sonorités plus sombres et des sujets plus difficiles. Une fois de plus, sa magnifique voix de contre-ténor réussit à transmettre toute la sensibilité, la délicatesse et l’émotion nécessaires à un tel projet. En prévision de sa participation au festival Pop Montréal, le jeudi 26 septembre à 20h30 au Ministère, Fernie nous parle du processus. Marianne Collette a réalisé cet entretien pour PAN M 360.
Originaire du Mozambique, SAM.IITO s’est installé à Montréal en 2005. Formé en jazz à l’École de musique Schulich de l’université McGill, il a fait beaucoup de musique instrumentale et de nouvelle pop d’inspiration africaine, puis électronique, notamment auprès de Pierre Kwenders ou encore au sein du duo SPRLUA. À l’occasion du festival POP Montréal, il a entrepris de créer une série de nouvelles chansons qui le feront renouer avec des musiques moins électroniques que ses derniers travaux. Ces pièces seront présentées en première le 26 septembre au Rialto, à 22 heures. Michel Labrecque s’est entretenu avec SAM.IITO de ses nouvelles créations.
Revenant d’une tournée triomphale en Chine et en Afrique du Sud, le pianiste montérégien Jean-Philippe Sylvestre posera momentanément ses valises à Montréal et à Québec les 26 et 27 septembre pour deux concerts respectivement à la Maison symphonique de Montréal et au Palais Montcalm à Québec. Dans ce programme, il invite le public à une évasion musicale aux frontières du jazz et de la musique américaine du XXe siècle et de la musique pour piano de grands maîtres du romantisme comme Chopin, Liszt et Scriabine. Quels sont les liens qui unissent des œuvres telles la Rhapsody in Blue de Gershwin, les Danses symphoniques de West Side Story de Bernstein et la Fantaisie-Impromtu de Chopin ? Le « poète du piano », qualifié ainsi par Yannick Nézet-Séguin, s’est entretenu il y a quelques jours avec Alexandre Villemaire pour nous en parler avant de partir pour un court séjour en Nouvelle-Écosse.
crédit photo: Tam Photography
Rhapsody in Blue – Jean-Philippe Sylvestre
Programme
Rhapsody in Blue, George Gershwin Fantaisie impromptu, Frédéric Chopin Nocturnes op.9 1-2, Frédéric Chopin Ballade no.1, Frédéric Chopin Liebestraum no.3, Franz Liszt
– Entracte –
Sonate no.4, Alexander Scriabin West Side Story – Symphonic Dances, Leonard Bernstein
Nabihah Iqbal est-elle là où on ne l’attend pas ? Pas vraiment. Évitons d’emblée tout préjugé colonialiste et convenons que Nabihah Iqbal, née en Grande-Bretagne, est une citoyenne du monde. D’origine pakistanaise, elle a grandi et vit à Londres. Après avoir écouté son dernier album. Elle a sorti Dreamer sur Ninja Tune en 2023, on a alors constaté que ses influences musicales étaient le rock, l’ethereal wave, un peu de shoegaze, le post-punk, l’ambient, mais aussi l’Afrique de l’Ouest, l’Asie du Sud et des sources plus non occidentales. En gros, le résultat est assez rock, et se présente sur scène en quartet ou en duo avec des ajouts électroniques et préenregistrés. La formule minceur sera choisie au Rialto Hall, samedi prochain dans le cadre de POP Montréal. Reçue cette semaine à Philadelphie au cœur de sa tournée, Nabihah Iqbal nous parle des fondements de son art, ainsi que de ses intéressantes études en ethnomusicologie. Alain Brunet l’a interviewée.
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En 2022, Jeanne Laforest n’est pas loin de ses années d’études à l’École de musique Schulich de l’Université McGill. Elle sort alors un album de chansons caractérisées par leurs riches orchestrations. Les chansons de Puisque les heures nous manquent sont imprégnées de musique classique romantique, de musique ancienne, de musique contemporaine et de jazz, mais aussi d’électro, de rythmes jungle et de voix autotunées. Par la suite, l’autrice, compositrice, arrangeure, claviériste et chanteuse s’est hissée en demi-finale du Festival international de la chanson de Granby. Affranchie des concours et des études universitaires, elle est aujourd’hui à la barre d’un orchestre de chambre à géométrie variable qui exécute sa musique et ses chansons. La première incarnation se nomme Buissonor et deviendra bientôt Forestuor. Le vrai démarrage montréalais de Jeanne Laforest aura lieu au Centre PHI, ce samedi 21 septembre, 20h. Pour ce, PAN M 360 a interviewé cette jeune artiste pleine de ressources, qui explique à Alain Brunet les concepts du Buissonor et du Forestuor.
Beverly Glenn-Copeland, Juana Molina, Patrick Watson, The Dears, Barr Brothers ou The Fleshtones sont les artistes « connus » parmi les 150 sets qui seront présentés lors du 23e festival Pop Montréal, du 25 au 29 septembre – du mercredi au dimanche. C’est dire ! En fait, ce qui est si cool à nouveau avec POP MTL, ce n’est pas le comfort food mais la découverte sur scène de tant d’artistes underground, de la scène locale à la scène internationale. Présentés dans de nombreux lieux, y compris insolites, ces artistes peuvent rester confidentiels mais il y en a toujours qui atteindront un statut beaucoup plus important pour les meilleures raisons. En tout cas, POP Montréal maintient le cap et soumet les résultats de ses recherches sur une période de 12 mois. « C’est le Noël des hipsters ! « s’amuse Dan Seligman, fondateur et toujours principal chercheur artistique de ce grand happening montréalais. Après le Noël du païen en décembre, le Noël du campeur en juillet, voici venir le Noël du hipsteur en septembre! Au delà des slogans rigolos, prenons connaissance des choix du boss avant de personnaliser nos emplois du temps ! Alain Brunet l’a rencontré pour PAN M 350, ils ont parlé anglais et français, àlla manière typique d’une conversation montréalaise entre anglos et francos, vous vous en doutez bien.
Le concours de jazz de l’Université Laval a été créé en 2014 par l’excellent pianiste et professeur agrégé Rafael Zaldivar. La compétition avait d’abord été mise en place afin de « valoriser l’expertise en interprétation et en création de tradition jazz au sein de la Faculté de musique de l’Université Laval ». Aujourd’hui, la compétition attire pour les interprètes-créateurs de l’entier milieu académique québécois qui fournit un espace unique d’échanges entre les étudiants universitaires et collégiaux. Les critères d’évaluation de ce concours se fondent sur l’interaction, la composition, l’improvisation, la transcription, la transposition et la lecture à vue. Un jury trié sur le volet procédera à cette évaluation des candidats qui se présenteront les 3 et 4 octobre prochains, dès 18h, au Théâtre de la Cité Universitaire (TCU) de l’Université Laval. Le gagnant du premier prix d’excellence de l’Université Laval touchera 7000 $, en plus d’une occasion de se produire en concert lors du Festival Québec Jazz en juin 2025. Il aura également la chance de tourner une vidéo de qualité professionnelle au studio LARC de l’Université Laval, accompagné par l’équipe de production de ce festival. Le gagnant du deuxième prix (du meilleur talent artistique) recevra 5 000 $ et une présence assurée au Festival Québec. 3. La troisième place (prix de la relève Gabriel Hamel) sera récompensée d’une somme de 3 000 $ et d’un concert au Festival Québec Jazz. Voilà autant de raisons d’interviewer Rafael Zaldivar sur PAN M 360. Alain Brunet a réalisé cette interview.
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