Un 22 juillet au FINA : Guynard & New Formule, Valérie Ékoumè…
par Rédaction PAN M 360
L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique (FINA), nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.
Guynard l’ambianceur
Apportant avec brio un paysage de rumba congolaise libératrice qui s’étend au-delà de l’horizon, Guynard et son groupe ont aisément charmé le public devant la scène Loto-Québec hier.
Lorsqu’il y a huit personnes sur scène, dont une dont le seul rôle est de danser à l’avant-scène, on atteint vite l’ambiance festive recherchée. Il semblerait que la musique de Guynard & New Formule carbure aux degrés celsius et aux gouttes de sueur, et dans ce cas-ci, leur réservoir était plein.
La longue introduction instrumentale a parfaitement donné le ton : nous aurions droit à des chansons chaudes et étendues comme un désert où il est bien facile de se perdre. Mais ici, pas besoin d’attendre un mirage: la voix voltigeante de Guynard nous guide habilement et inlassablement à travers les morceaux, au grand bonheur de tous. Il nous mène à bon port au bout des rythmes envoûtants et des tons clairs qui durent huit, dix, douze minutes… qui sait combien de temps passe, et qui s’en soucie? Poser la question est y répondre.
Qui plus est, le concert est bien connu de toutes les personnes y participant. Les grooves sont donc serrés au quart de tour, justement pour que le public, lui, ne le soit pas. C’est bien pensé, non?
Bref, Guynard cherche peut-être à nous emmener au Congo, mais avant tout, il nous emmène à gauche, à droite, en avant, en arrière… et ça continue!
Théo Reinhardt
Valérie Ékoumè nous fait visiter le Cameroun en musique
La chanteuse camerounaise Valérie Ékoumè terminait sa plus récente tournée internationale à Montréal, aux Nuits d’Afrique. La musicienne a offert à la foule un répertoire varié de tous styles, naviguant à travers makossa, rumba, bikutsi et afropop. Elle était accompagnée de trois excellents musiciens (batterie, guitare, basse) qui étaient vêtus de masques d’éléphants. On ne pouvait voir que leurs yeux et leur bouche. Valérie Ékoumè a expliqué à la foule qu’il s’agit d’une tradition camerounaise, où seuls les initiés savent qui se cachent derrière les masques. Même sans voir leurs visages, ces musiciens ont marqué le public par leurs rythmes dansants et leurs solos virtuoses, descendant même dans la foule pour danser.
La voix de Valérie Ékoumè est puissante et mélodieuse. Elle a demandé à plusieurs reprises aux spectateurs de chanter et danser avec elle, ce que la foule a fait avec grand plaisir, tant l’énergie était contagieuse et la chanteuse sympathique. En effet, il règne une ambiance de fête, mais aussi de complicité entre musiciens et festivaliers. En quelques minutes à peine, Valérie Ékoumè a réussi à tisser un lien avec la foule, et même avec l’équipe technique en coulisses, que l’on pouvait voir danser et s’amuser au rythme de la musique. La soirée commençait bien, dans la joie, la bonne humeur, et l’excellente musique.
Elena Mandolini
Un 21 juillet au FINA : Chipo Nyambiya, AfirkA, Sidi Wacho
par Rédaction PAN M 360
L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique (FINA), nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.
Chipo Nyambiya fait danser la foule
La prestation de Chipo Nyambiya faisait partie de la série Femmes du monde du Festival international Nuits d’Afrique. La chanteuse, originaire du Zimbabwe, maîtrise également parfaitement le mbira, un piano à pouces dont la pratique est passée au patrimoine immatériel de l’UNESCO. On aurait donc voulu entendre plus de cet instrument au son envoutant, mais il n’aura fait son apparition que dans deux chansons.
Malgré cela, la performance de Chipo Nyambiya était remarquable. Son amplitude vocale est étonnante, et elle nous a fait la démonstration de sa grande maîtrise vocale tout au long de son set. Les musiciens qui l’accompagnaient étaient également de grande qualité. Une saxophoniste prenait des solos avec assurance, emplissant les oreilles de la foule d’un son riche et puissant. Un percussionniste venait parfois rejoindre Chipo Nyambiya au centre de la scène pour danser avec elle. Non seulement danser, mais également sauter et tournoyer dans les airs, dans l’espace restreint de la scène Loto-Québec. Le public aura eu droit à concert énergique, d’une grande qualité musicale.
Elena Mandolini
AfirkA, ou la fête qui ne s’arrête jamais
Il régnait une énergie fébrile devant la scène TD – Radio-Canada, à quelques minutes de l’entrée en scène d’AfrikA. Ce groupe a par ailleurs reçu cette année le prix Afropop lors du concours Syli d’or de la musique du monde, une initiative des Productions Nuits d’Afrique. Les fans, de tous les âges, étaient prêts à accueillir les musiciens, certains ayant apporté des drapeaux de l’Algérie pour l’occasion. Comme morceau d’ouverture, le groupe a offert une version rock de la musique du film Pirates des Caraïbes. C’est à la fin de cette introduction que le chanteur est entré sur scène, au plus grand plaisir de la foule. Il nous a promis une soirée inoubliable, et cette promesse a été tenue.
AfirkA interprète des chansons en arabe, que le public connaissait très bien. Les spectateurs chantaient, dansaient, sautaient sans relâche durant toute la durée de la prestation, accompagnés par la voix chaude du chanteur. Ce dernier a fait preuve d’une technique vocale impeccable, nous impressionnant par des mélismes de durées impressionnantes, tout d’un seul souffle. Les musiciens étaient également en pleine forme, se lançant des sourires entre eux et à la foule. Tous ont livré une performance de haut calibre, qui justifie pleinement leur prix reçu cette année.
Elena Mandolini
L’énergie rock de Sidi Wacho
L’équipe de programmation du Festival International Nuits d’Afrique a eu la bonne idée d’offrir à Sidi Wacho le créneau du vendredi soir en tête d’affiche. Avec des attentes élevées, ce groupe franco-chilien-algérien unique a fait sensation devant une foule absolument comble sur la scène TD-Radio Canada.
Le groupe a joué à travers un ensemble électrique de compositions originales qui fusionnent le hip-hop français avec des styles latins traditionnels comme la salsa et la cumbia et quelques saveurs maghrébines et balkaniques pour faire bonne mesure. Mais ce qui est particulièrement remarquable dans ce groupe, c’est l’énergie rock du stade qu’ils apportent depuis le début des années 2000.
Les chanteurs principaux, le franco-algérien Saïdou et le chilien Juanito Ayala, ont dominé la scène avec leur présence dynamique et leur prestation vocale convaincante. Ils ont basculé sans effort entre le rap et le chant, en maintenant un haut niveau d’énergie et en faisant ressentir la foule tout au long du set. En fait, c’était la première fois pendant mon séjour au festival que j’ai vu quelque chose proche d’un mosh pit émerger! Pourtant, tout n’était pas une fête, pour Sidi Wacho, la musique est tout autant un moyen de sensibiliser et de dire la vérité au pouvoir, mais ils montrent que tu peux passer un sacré bon moment en le faisant.
Varun Swarup
Un 20 juillet au FINA : La Tribu Salsa Band, Thainara Perí, Bejuco, Paulo Ramos et amis, Rebecca Jean, Sona Jobarteh…
par Rédaction PAN M 360
L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique (FINA), nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.
La recette du bonheur de La Tribu Salsa Band
Crédit photo : André Rival
La Tribu Salsa Band est le groupe lauréat des Syli d’or de la musique du monde 2023. Cette initiative des productions Nuits d’Afrique était cette année à sa 16e édition. La Tribu Salsa Band a défendu avec brio son titre et démonté pourquoi le groupe était le favori du public. Les membres du groupe sont entrés en scène en arborant tous la même chemise noire ornée de notes de musique multicolores sur les épaules. Le morceau d’ouverture a mis la table pour une heure de musique énergique et dansante. L’avant-scène était occupée par quatre chanteurs, qui ont régalé la foule de leurs harmonies vocales complexes et de leurs pas de danse rythmés. La setlist de La Tribu Salsa Band combinait des morceaux classiques du répertoire salsa et samba, entrecoupés de compositions originales. Les mélodies étaient tenues avec assurance par les quatre cuivres (deux trompettes, deux trombones) qui alternaient solos et accords clairs et rythmés.
On se sera amusé du début à la fin de la prestation. Après le dernier morceau, alors que les membres du groupe recevaient officiellement leur trophée, la foule scandait « Otra, otra, otra! » pour réclamer un dernier morceau, ce qui n’a malheureusement pas eu lieu. La Tribu Salsa Band a offert une performance digne d’un groupe tout juste récompensé par un Syli d’or.
Elena Mandolini
La pureté et l’élégance de Thaynara Perí
Dans le cadre de la série de spectacles Femmes du monde, l’auteur-compositrice-interprète brésilienne Thaynara Perí se produisait à Nuit d’Afrique. Maracas à la main, elle fait son entrée sur scène et salue l’importante foule amassée près de la Scène Loto-Québec. Native du Minas Gerais, l’artiste jouit d’une grande assurance et d’une prestance scénique remarquable. Accompagnée sur scène à la basse, guitare, batterie et la flûte traversière, Thaynara Perí explore la bossa nova et la samba tout en ayant une structure jazz décontractée.
Tout au long du concert, les gens présents ont dansé et se sont laissés emportés par sa voix à la fois puissante et élégante. Durant sa prestation, Thaynara Perí a laissé place à ses musiciens à divers moments, donnant vie à d’excellents solos de guitare. À plusieurs reprises, la Brésilienne s’est adressée au public en français, mentionnant être extrêmement heureuse de pouvoir chanter pour eux. L’ambiance était aussi chaleureuse que festive et il était difficile de demander mieux pour débuter cette soirée en beauté!
Jacob Langlois-Pelletier
Bejuco : inspirations diverses et essence colombienne
Vers 20h, c’était au tour de la formation colombienne Bejuco de fouler la scène Radio-Canada. L’arrivée de cet orchestre de dix membres était très attendue à en juger la masse de festivaliers présents à leur prestation. Actif depuis 2015, la formation est grandement influencée par l’afrobeat et propose une rythmique afro-colombienne teintée de chants ancestraux, tout en incorporant aussi des éléments pop, hip-hop et reggae à leur art. Chaque membre du groupe ajoute une couche musicale jusqu’à en arriver à un résultat qui rappelle la force et la ténacité de la mer océanique.
Sur scène, on retrouve différents instruments dont la guitare, de nombreuses percussions et le marimba, ce xylophone latino-américain. D’ailleurs, ce dernier est au cœur des mélodies de Bejuco. La répétition fait partie intégrale de la trame sonore du groupe, donnant l’impression que les dix membres n’arrêtent jamais lors de leur prestation. Pendant leur spectacle, Bejuco a proposé différents morceaux issus de Batea, leur premier album paru en 2021. L’énergie que dégagent les membres de Bejuco est contagieuse et ils ont complètement charmé la foule du FINA!
Jacob Langlois-Pelletier
Paulo Ramos et ses amis au Théâtre Fairmount : le charme et l’élégance opèrent toujours
Un public déjà convaincu était rassemblé au Théâtre Fairmount hier soir pour apprécier le charme et l’élégance d’un musicien de grande classe : Paulo Ramos, guitariste, chanteur, auteur, interprète et Québécois d’origine brésilienne aimé de tous et toutes. Sur scène, avec lui, des ami.e.s : Monica Freire (de retour au Québec pendant la pandémie après plusieurs années au Brésil – on est content de la revoir!), Bia, Daniel Bellegarde aux percussions, Rodrigo Simoes à la guitare et mandoline, Diogo Ramos, chant et guitare, Dan Gigon à la basse, Sasha Daoud à la batterie et l’ex-Chic Gamine Annick Brémault, qui révèle une belle affinité pour la sensualité de la langue portugaise. La voix de Paulo a toujours cette brumeuse qualité qui le caractérise, même si quelques fragilités apparaissent ici et là. Eh oui, les années passent. Mais qu’importe puisque la chaleur humaniste du personnage transcende la physicalité du son lui-même pour imbiber l’espace et le temps qui lui est imparti quand on l’invite sur scène. Tout le monde était au diapason de l’ambiance chill de la soirée, mais Bia a quand même volé la vedette en fin de parcours dans une version énergique de Carnaval, une poussée de tempo qui faisait du bien. Le public, en bonne partie autour de la cinquantaine et plus, était attentif et dodelinait constamment de la tête. Une partie, plus jeune, a dansé. L’équilibre était en symbiose avec l’énergie qui se dégageait de la scène. Un beau moment empreint de chaleur et de nostalgie.
Frédéric Cardin
Rebecca Jean, Haïbécoise
Crédit photo : André Rival
Voir Rebecca Jean se produire au Club Balattou, c’était comme retrouver une amie, même si la soirée commençait un peu mystérieusement. Après que Rebecca ait été invitée sur scène, son groupe s’est mis en place, mais elle était introuvable. Après un silence gêné, le guitariste a commencé à gratter un accord ouvert et de la foule a émergé une voix, et Rebecca a commencé à se frayer un chemin à travers le public assis en chantant et en jouant son didgeridoo. Nous avons apprécié la théâtralité, et dès qu’elle est montée sur scène, elle est devenue moins une énigme et plutôt une interprète chaleureuse avec beaucoup de musique et d’histoires à partager.
En tant que Haïbécoise, sa musique est clairement une manière d’explorer sa double identité, chantant en créole et en français, mais elle ne donnait pas l’air d’une personne sûre d’elle alors que sa voix puissante résonnait dans le salon. Interprétant principalement des chansons de son album « Antidote », la soirée a été une affaire intime avec son groupe de trio et Rebecca occasionnellement au piano. Parfois, ses chansons étaient anthémiques, parfois douces et lyriques. Son groupe était bien sûr en pleine forme, le percussionniste a pris des solos exaltants sur son set, et le guitariste s’est également amusé alors que ses chansons s’ouvraient pour une performance live.
Varun Swarup
Sona Jobarteh fascine son public
Crédit photo : André Rival
La foule était impatiente de voir Sona Jobarteh se produire pour la première fois à Montréal. La prestation, qui avait lieu sur la grande Scène TD – Radio-Canada, était finement scénographiée. Pour commencer, la scène était pleine d’une fumée opaque. À travers de cette ambiance mystérieuse, un musicien invisible a commencé un solo de percussions, celui-ci montant petit à petit en intensité. Puis, un à un, les instruments (batterie, guitare, basse) se sont joints aux percussions. L’anticipation était à son comble, et c’est à ce moment que Sona Jobarteh est entrée en scène, au plus grand plaisir des spectateurs. Les écrans géants, placés de chaque côté de la scène, laissaient voir parfois des plans rapprochés des mains de la musicienne, nous laissant apprécier la technique raffinée et la virtuosité nécessaire pour jouer de la kora.
La voix claire et magnifique de Sona Jobarteh a accompagné le public tout au long de la soirée. Le style de jeu de la musicienne rend hommage à la tradition musicale plusieurs fois centenaire de l’Afrique de l’Ouest, mais ses pièces apportent également un élément de modernité. Des solos enlevants de kora, puis de guitare (un autre instrument que Sona Jobarteh maîtrise) ont fait danser la foule et crier son appréciation en battant des mains en rythme. Le rappel était une pièce principalement instrumentale, qui s’est terminée en apothéose digne d’un concert de rock. Une performance à couper le souffle!
Elena Mandolini
Un 19 juillet au FINA : Senaya, Sophie Lukacs, Team Salsa Sextet, Yemi Alade…
par Rédaction PAN M 360
L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique (FINA), nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.
L’énergie contagieuse de Senaya
Crédit photo : Peter Graham
Avant l’entrée sur scène de Senaya, la présentatrice de la soirée avait comparé la voix de la chanteuse guadeloupéenne à celle de Billie Holiday ou encore Nina Simone. Rien de moins. La barre était donc haute, et Senaya a été amplement à la hauteur des attentes. Tout au long de sa prestation, le public a été gâté par une sélection musicale laissant apprécier l’étendue de la maîtrise musicale de Senaya. Jazz, blues et soul côtoyaient des rythmes typiquement guadeloupéens, tels que le zouk ou le gwoka.
Durant toute sa prestation, Senaya a dansé au rythme de la musique, même lorsqu’elle prenait sa guitare joliment décorée. Les musiciens qui l’accompagnaient faisaient également partie de la fête. Ils ont eux aussi pu démontrer leur virtuosité en prenant des solos à différents moments de la soirée. L’énergie de Senaya était contagieuse et s’est rapidement répandue dans la foule. La chanteuse s’adressait fréquemment aux spectateurs, se disant touchée de voir les gens s’amuser. Malheureusement, le temps est passé trop vite, et il fallait déjà laisser la place à d’autres artistes. Senaya semblait vouloir continuer à chanter toute la soirée, et le public l’aurait assurément suivie avec plaisir dans ce voyage à travers les styles et les continents.
Elena Mandolini
Sophie Lukacs : Un bain de beauté et de douceur au Balattou
Crédit photo : Jeszika Paulusz
Si la première partie du concert de Sophie Lukacs a été plombée par des pépins de micro et de fils qui ne fonctionnaient pas hier soir au Balattou, la beauté de sa musique , elle, n’a pas été entamée un seul instant. On a vu la jeune musicienne faire preuve de résilience et de patience pendant que le technicien de son essayait de son mieux de régler les problèmes persistants. Ajoutez à cela le fait que la jeune musicienne ne jouait pas sur sa kora habituelle : cette dernière ayant été gravement endommagée lors d’un transport, eh oui, en avion… Bref, on a bien senti la korafola (joueuse de kora) un peu déçue par ce faux départ, mais le plaisir est revenu au fil du concert et surtout en deuxième partie. La musique de Lukacs, en majorité des compos tirées de son album Bamako, est toute en teintes délicates, même dans les passages plus énergiques. Une douce mélancolie s’en dégage et trempe les mélomanes dans un bain d’impressions souvent contemplatives. Une soirée à contre-courant de ce que l’on entend au Balattou d’habitude, et qui fait beaucoup de bien! Sophie était accompagnée de musiciens de superbe talent : Noel Mpiaza à la calebasse, Laszlo Koos au violoncelle et Elijah Mansevani à la guitare. Ce qui m’amène à une aimable suggestion : avec de tels interprètes improvisateurs à ses côtés, il faut absolument leur laisser plus de place et de temps pour s’envoler!
Frédéric Cardin
Team Salsa Sextet aux origines de la salsa
C’est un voyage vers la source même de la salsa que Team Salsa Sextet propose à la grande foule amassée au pied de la scène TD – Radio-Canada. Ce style musical, originaire de New York, doit son essor aux immigrés principalement cubains et portoricains. Les musiciens étaient manifestement impatients de jouer, encouragés par les cris de la foule qui réclamait plus de musique. L’on vient pour la salsa, on reste pour les musiciens. Les rythmes entraînants du groupe faisaient danser même les fans les plus éloignés de la scène.
En effet, on ne se lasse pas de la voix puissante du chanteur, des harmonies savoureuses des autres membres du sextuor, et on reste accroché, fasciné, hypnotisé, par les solos de clavier. Le chanteur a une présence formidable sur scène, celui-ci s’adressant souvent à la foule en espagnol pour demander si tout le monde s’amuse bien. La fête battait son plein!
Elena Mandolini
Yemi Alade comble ses fans et les nouveaux venus
Crédit photo : Luna Choquette Loranger
En cette belle soirée de juillet, le Festival International Nuits d’Afrique a accueilli l’une des plus brillantes stars d’Afrique, Yemi Alade. La foule amassée devant la scène TD – Radio-Canada bourdonnait d’impatience alors qu’une véritable légion de fans se rassemblait de tous les horizons pour assister à la performance du chanteur et compositeur nigérian à ciel ouvert. Vêtue d’un superbe justaucorps argenté, Yemi avait une présence scénique tout à fait magnétique, et sa grâce et sa maîtrise de la scène en tant qu’interprète étaient évidentes tout au long de la soirée. Elle a engagé sans effort le public entre et même pendant ses chansons, établissant une connexion qui transcende toutes les barrières linguistiques. Aux côtés de ses deux danseurs et d’un groupe de soutien très compétent, Alade a interprété un set qui plaira aux fans et aux nouveaux venus, avec des tubes comme « Oh My Gosh » et « Come and See My Moda » faisant chanter la foule en un rien de temps.
Un moment particulièrement agréable s’est produit lors de l’un de ses numéros les plus lents, lorsque la foule s’est tue en regardant Alade afficher ses acrobaties vocales en acapella, devant une mer de téléphones portables qui se balancent et brillent comme des bougies dans la nuit. Les deux danseurs ont eu leur temps sous les projecteurs avec des routines de danse vraiment électriques tout au long du set. C’est vers la fin de son set qu’Alade a interprété l’un de ses plus grands succès, « Johnny » et il va sans dire qu’elle a quitté la scène sous un tonnerre d’applaudissements et pour moi, cette soirée a confirmé son statut de superstar mondiale.
Varun Swarup
Un 18 juillet au FINA : Abondance, Kobo Town, Waahli, Only the Righteous, Ayrad…
par Rédaction PAN M 360
L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique (FINA), nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.
Abondance
Sur la scène Loto-Québec s’offrait hier un merveilleux mariage des cultures musicales guadeloupéennes et martiniquaises. Formé de deux chanteuses, deux percussionnistes (un à la caisse et un aux tambours), un claviériste, une saxophoniste-flûtiste et un bassiste, Abondance n’a pas perdu de temps à démontrer la justesse de leur nom.
Les musiciens, tous aussi talentueux, faisaient circuler les solos sur les rythmes rapides des percussionnistes. Les chanteuses s’échangeaient l’avant-scène, prenant souvent le temps d’interagir avec le public. Et il faisait bien partie du concert, ce public! On nous a demandé de chanter quelques mélodies à répondre, et même de recréer vocalement le rythme du tambour ka, instrument traditionnel de la Guadeloupe, pour appuyer une chanson bien spéciale.
Abondance est décidément une dose irrésistible de plaisir. Passages vocaux synchronisés, harmonies, lignes de basse agitées, rythmes complexes mais on ne peut plus entraînants, soupçon de jazz, tout cela avec des petites chorégraphies de groupe… l’esprit du relâchement se mêlait à la démonstration de talent si persuasivement offerte. Ne restait plus qu’à se mettre à danser. Tâche assez facile dans les circonstances. Surtout qu’à la fin du spectacle, Abondance a invité un autre groupe de personnes sur scène pour un morceau en mode carnaval. Alors là, ce n’est plus l’abondance, mais bien le comble.
Théo Reinhardt
Kobo Town
Sous la direction du chanteur Drew Gonsalves, le public de l’Esplanade Tranquile a été traité avec un voyage rapide à Kobo Town et retour – le quartier historique de Port-of-Spain, Trinidad, où le calypso est né. Jouant devant le public de five o’ clock, le temps était également tropical, mais heureusement, le groupe a joué une série de numéros venteux qui nous ont fait oublier la chaleur.
Mais bien sûr, le groupe a fini par cuisiner, et avec leur mélange signature de calypso, de reggae et de soca, les sept musiciens ont créé une atmosphère vibrante et dynamique. Même s’ils auraient pu bénéficier d’un meilleur créneau horaire, une foule assez importante s’est finalement formée et le public montréalais, lui-même un mélange de cultures et d’horizons divers, a répondu avec enthousiasme à la performance de Kobo Town. Les corps se balançaient, les hanches bougeaient et les sourires ornaient les visages de la foule tout autour.
Ce qui était évident tout au long du set, c’est à quel point ce groupe signifie pour le leader Drew Gonsalves, une façon de se réconcilier avec son identité, il était clair que la musique pour Drew est un moyen d’atteindre une fin, un véhicule de changement pour le monde dans lequel nous voulons vivre. Et pendant un moment, nous étions tous là.
Varun Swarup
La poésie trilingue de Waahli
Waahli a offert à la foule assemblée devant la Scène TD – Radio-Canada un programme très personnel. En effet, l’artiste montréalais a fait hommage à ses origines, familiales et musicales, en enchaînant ses chansons les plus connues. Il n’a pas fallu beaucoup de temps avant que les spectatrices et spectateurs se mettent à danser au rythme du hip-hop trilingue (français, anglais, créole haïtien) de l’artiste. L’énergie de Waahli était contagieuse. À plusieurs reprises, il a incité la foule à chanter avec lui et à se rapprocher de la scène pour mieux faire la fête.
Le succès de la soirée est également dû au solide trio de musiciens qui accompagnait le membre fondateur du groupe Nomadic Massive. Un clavier aux sonorités multiples, une batterie enflammée et un groove soutenu à la basse ont parfaitement souligné la fine poésie de Waahli. Ce dernier troquait parfois le micro pour sa guitare. Assurément, la foule aurait été prête à passer toute la soirée en compagnie de l’artiste.
Elena Mandolini
Only the Righteous : La retro vibe enlevante du funk montréalais
Crédit photo : André Rival
Le groupe funk/soul montréalais Only the Righteous se produisait sur la scène du Balattou hier dans le cadre de la série Les incontournables présentée par ICI Musique. Un premier set retro-chill feel-good genre Philly Sound 1970 nous a donné plusieurs reprises de Marvin (Gaye), Curtis (Mayfield) ou même Michael (Jackson). Un bon cover band, où le leader, Clerel, manie le falsetto avec autant d’aisance que ses illustres prédécesseurs. C’est au deuxième set de la soirée que l’ensemble formé en 2017 a fait monter les enchères. Est arrivé sur scène Shem G, habile emcee, aux rimes et aux sonorités langagières percutantes et redoutablement efficaces. Son style extravagant a fait décoller une soirée qui s’annonçait somme toute agréable, mais pépère. Une Battle Rap a été menée percus battantes avec un autre emcee, Markus Dillon, plus classique en terme de démarche. Puis on a ensuite propulsé un Funk véloce et incisif, mâtiné de Soul et (trop) occasionnellement d’éléments stylistiques traditionnelle africaine. La foule, au départ assez tranquille, s’est retrouvée debout, popotins remuants et visages souriants dans une finale qui nous a laissé une impression que ce groupe sera de retour dans l’actualité, particulièrement le jour où il sortira un premier album (ce qui ne manquera pas d’arriver).
Frédéric Cardin
Ayrad, l’art de faire danser la foule
Crédit photo : André Rival
Avec son mélange intéressant de musique marocaine et de rock, le groupe Ayrad a mis le feu à la scène TD-Radio-Canada, au grand plaisir des festivaliers qui étaient nombreux pour la première soirée des spectacles gratuits offerts par Nuits d’Afrique. L’énergie contagieuse des six musiciens sur scène a rapidement fait lever debout ceux qui s’étaient confortablement assis sur la pelouse, ne s’attendant certainement pas à une performance aussi puissante. En peu de temps, la foule tranquille s’est métamorphosée, et dansait de toutes les façons possibles — on pouvait même en apercevoir quelques-uns faire du headbang.
Le rock a pris le dessus alors que la flûtiste a troqué cet instrument pour une basse, et que le chanteur s’est mis à jouer de la guitare tout en dansant de manière parfaitement synchronisée avec ses musiciens. Le spectacle a toutefois atteint le sommet alors que, par surprise, Brad Barr des Barr Brothers a fait son apparition sur scène, nous offrant un solo de guitare enflammé alors que le batteur jouait en répondant au rythme que le chanteur tapait avec son tam-tam. De quoi commencer la semaine en force!
Arielle Caron
Un 17 juillet au FINA : Lavanya Narasiah
par Rédaction PAN M 360
L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique (FINA), nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.
Lavanya Narasiah : amour et lumière
Crédit photo : André Rival
Après avoir vu Lavanya Narasiah jouer, vous ne croiriez peut-être pas qu’elle est médecin de profession. En effet, elle et son groupe éclectique se sont produits avec la grâce et la finesse d’un groupe chevronné. Mais ils sont aguerris, jouant ensemble depuis de nombreuses années, depuis que Lavanya a conçu ce projet unique il y a près de dix ans maintenant. Leur chimie musicale et leur appréciation pour ce répertoire étaient évidentes, tout sourire pendant qu’ils jouaient.
Dès le moment où Lavanya est montée sur scène au Club Balattou, alors que le groupe installait ses instruments, elle s’est liée avec public, l’invitant à allumer les «diyas» à leur table, nous souhaitant amour et lumière. C’est dans la chaude lueur ambrée de ces bougies que la musique s’est déployée comme une fleur épanouie – le premier set a commencé par des notes de kora alors que le duo Subhir Dev aux tablas et Daniel Bellegarde aux percussions nous a emmenés à bord d’un train serpentant doucement entre les collines de l’Inde du Sud et de l’Afrique de l’Ouest. Narasiah elle-même était en pleine forme, sa voix glissant joyeusement à travers les nuances de chaque composition. On pouvait dire qu’elle savourait chaque minute sur scène, et que son public appréciait pleinement le moment présent.
Varun Swarup
Crédit photo à la une : Peter Graham
Un 16 juillet au FINA : Romain Malagnoux, Yordan Martinez
par Rédaction PAN M 360
L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique (FINA), nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.
Le carnet de voyage musical de Romain Malagnoux
Crédit photo : André Rival
Romain Malagnoux, l’auteur-compositeur-interprète folk français qui habite maintenant le Québec, est monté sur scène au Club Balattou et a donné une performance émouvante qui a emmené les auditeurs dans un voyage au-delà de l’Atlantique, jusqu’en Afrique de l’Ouest. Le cadre intime du club s’est avéré être le cadre idéal pour Malagnoux pour montrer ses horizons mondiaux et partager ses talents musicaux.
La musique de Malagnoux défie toute catégorisation facile, mélangeant harmonieusement des éléments de folk, de « musique du monde » et de musique québécoise, dans ses chansons émouvantes – parfois mélancoliques, parfois joyeuses. Son affinité pour la musique ouest-africaine était certainement claire et profonde, après tout, elle l’a conduit au Mali à plusieurs reprises. La voix de ténor râpeuse de Malagnoux montre des inflexions allant du blues du désert des touaregs à la délicate qualité folklorique de la kora du Mali. Sa technique de fingerpicking et son style de jeu de guitare percussif étaient particulièrement cool à voir en direct.
S’il partageait quelques compositions de son album Nos frontières imaginaires, qu’il a enregistré après une rencontre avec le joueur de djeli n’goni Moustafa Kouyaté, il a tenu à présenter aussi des morceaux plus récents, et le public a eu droit à un accueil chaleureux et vitrine personnelle de l’artiste.
Varun Swarup
Yordan Martinez amène la fête au Club Balattou
Crédit photo : André Rival
Le tromboniste Yordan Martinez a apporté les sons alléchants des rues de La Havane au salon du Club Balattou, déclenchant une nuit ardente et passionnée de musique et de danse. Le concert était une célébration palpitante de la salsa et de la cumbia, le groupe de Martinez livrant une performance serrée et énergique avec l’apport de la chanteuse colombienne Stephanie Osorio. Ce sont les deux percussionnistes sur scène qui ont fait avancer la soirée avec leurs claves syncopées et hypnotiques, complétant la voix mélodieuse d’Osorio avec des contrepoints riches et vivants.
Plus la soirée avançait, la piste de danse a commencé à se remplir de clients enthousiastes désireux de bouger leur corps sur des rythmes enivrants. Certes, ce n’était pas le dimanche soir le plus chargé, mais le groupe a quand même tout donné, incitant la plupart des spectateurs à se joindre aux festivités. Le groupe a interagi avec le public, encourageant les applaudissements, les chants et même les danses impromptues. L’énergie contagieuse de Martinez s’est répandue dans toute la salle, créant une atmosphère de pure fête. Hautement recommandé.
Varun Swarup
Un 15 juillet au FINA: Kaleta & Super Yamba Band, Saïd Mesnaoui, Jah Observer & WWSS
par Rédaction PAN M 360
L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique (FINA), nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.
Kaleta & Super Yamba Band : Retour vers le futur de l’afrobeat… avec pas mal de juju!
crédit photo: André Rival
Ce fut une soirée de samedi épique au Balattou, avec la première prestation montréalaise du groupe new yorkais Kaleta & Super Yamba Band.
L’ADN du septuor est imprégné d’afrobeat, de soul et de funk, mais aussi de beaucoup de juju, style créé au Nigéria dans les années 1920, puis développé par des artistes de légende tels Tunde King et Tunde Nightingale, et finalement précurseur de l’afrobeat. Des percus… percutantes et virevoltantes, la guitare volatile, la basse bondissante et les vents spectaculaires (trompette, sax baryton, flûte) ont plongé les Montréalais présents en grand nombre dans une extase authentiquement vintage digne d’un club de Lagos vers 1970.
Le leader charismatique du groupe, Kaleta, est un fils spirituel du grand King Sunny Adé, et fait monter la pression à mesure que les heures avançaient. On est d’abord désarçonné d’entendre un premier cri digne de James Brown sortir de cette personne en apparence douce et réservée. Mais plus on avance, plus on en redemande. Super Yamba Band est, oui, un groupe d’afrobeat/juju, mais, venant de Brooklyn, on remarque bien la musicalité étoffée des instruments à vent.
Walter Fancourt et Sean Smith sont des jazzmen accomplis, leur maîtrise technique et sonore n’est jamais approximative, même si les imperfections notoires des cuivres dans les bands de l’époque vintage avaient un grand charme. L’accueil du public a été à la hauteur. Kaleta, Super Yamba Band et Montréal sont faits pour s’entendre, et on devine que cette première ne sera pas la dernière.
Frédéric Cardin
Guérison, célébration, innovations gnawas chez Saïd Mesnaoui
Crédit photo: André Rival
Saïd Mesnaoui et son vaste groupe de dix musiciens ont présenté un spectacle qui témoignait du pouvoir rédempteur de la musique gnawa. Armé de son fidèle guembri à la main, le luth traditionnel à trois cordes originaire du Maroc, Mesnaoui a joué devant un groupe enthousiaste de spectateurs, jeunes et moins jeunes, venus de partout, au Théâtre Fairmount.
Il n’a pas fallu longtemps avant que l’effet hypnotique du gnawa s’empare de nous. Les triplettes de la qarqaba, castagnettes en métal, ont été fusionnées avec élégance avec les guitares électriques, claviers et percussions. Voilà autant de couches de profondeur et de textures, repoussant les limites du genre gnawa tout en en conservant l’essence fondamentale. La fusion des mélodies anciennes du gnawa avec des saveurs de jazz, de rock, de blues et même de reggae a ainsi généré une expérience merveilleusement unique, perfectionnement réussi de Saïd.
Au-delà du concert, les musiciens ont tous exprimé un sentiment de spiritualité et d’unité, valeurs profondément enracinées dans la culture gnawa. La voix émouvante du chanteur principal a a volé au-dessus de nous, avec ses messages de résilience, d’amour et de guérison. Les interactions captivantes d’appel et réponse entre les musiciens et le public ont produit une ambiance de célébration et de joie collectives.
Varun Swarup
Aux sources chaudes du sound system avec WWSS et Jah Observer
Les Montréalais Guillaume Alexandre et Pierre FX sont des fans absolus du sound system à la jamaïcaine. Ils ont construit leurs enceintes avec les ressources locales, ils ont débusqué des pièces de collection, vinyles, reggae, dub, Caraïbes, etc. rares et s’être associé à des OGs de la culture et de la communauté jamaïcaine.
Au fil des ans, les événements sous la bannière World Wild Sound System (WWSS) ont pris du coffre, à tel point d’attirer Jah Observer, 66 ans, véritable légende des sound systems au Royaume-Uni. Aussi parmi les fondateurs du Carnaval de Notting Hill à Londres, carrément le deuxième plus grand festival au monde se consacrant à la culture jamaïcaine.
Vers 22h30 c’était déjà très plein et très chaud au Ministère. On y était venu danser aux sources du roots reggae, du dub, des toasters (ancêtres du rap). L’idée de nos hôtes était de faire se déhancher le public sur le plancher de danse, tout en lui faisant savourer ces perles des années 60 et 70, exceptionnellement sorties de leurs huîtres.
Franchement très cool soirée, amorcée par près de deux heures de réchauffement avant l’arrivée en scène de Jah Observer, qui travaille toujours avec l’attirail classique du sound system : une platine et un pré-amplificateur. Donc l’art de cet animateur consiste à un jeu constant entre ce qu’il fait jouer sur la platine et ses interventions au micro en direct. Cette alternance devient de plus en plus fluide et contagieux devant nous, en temps réel. Quelques minutes ont suffi pour que nous portions tous en nous ce puissant virus du reggae originel.
Alain Brunet
Un 14 juillet au FINA: Delgrès, Bianca Rocha
par Rédaction PAN M 360
L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique (FINA), nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.
Delgrès, power trio atypique, blues-rock créole… atypique !
Crédit photo: André Rival
Il y a un petit buzz montréalais à l’endroit de Delgrès, dont le nom s’inspire de Louis Delgrès, colonel métis de l’armée française ayant péri héroïquement en Guadeloupe lorsque Napoléon avait rétabli l’esclavagisme dans les colonies.
Et pourquoi ce petit buzz? Parce ce Parisien aux origines afro-antillaises et ses collègues au visage pâle proposent un mélange inusité : chant créole guadeloupéen (assorti d’un peu de français et d’anglais assorti de blues et de stoner rock. Delgrès a déjà fait parler de lui à son passage précédent à MTL, assez pour remplir le Ministère vendredi soir dans le contexte des Nuits d’Afrique.
Le frontman et guitariste Pascal Danae, ex-membre Rivière Noire (Victoire « musiques du monde » en 2015), fait équipe avec le batteur Baptiste Brondy, un collègue de M et autres Jean-Louis Aubert, et le joueur de soubassophone Rafgee, éduqué au Conservatoire de Paris 5 et régulièrement embauché dans les bals antillais pour ainsi remplacer la basse à cordes par ce reptile bien gras qui l’enroule pour notre plus grand plaisir.
Les riffs de guitare sont blues d’abord et avant tout, essentiellement delta blues et Chicago blues, motifs guitaristiques que Pascal Danaef agrémente d’autres riffs et mélodies rock typiques des années 70. Ce n’est peut-être pas aussi saturé et explosif que les Black Keys, Jon Spencer ou autres Jack White, même si on peut y savourer les paraphrases de Whole Lotta Love (Led Zep)…
Néanmoins, ça déménage!
La section rythmique est cruciale pour le succès de ce power trio atypique. Le soubassophone s’exécute comme une basse électrique, la batterie très compétente en fait plus qu’un batteur régulier de type blues-rock.
Professionnel d’expérience, le frontman de Delgrès dispose d’un bel arsenal de motifs blues et rock et son chant créole s’impose parmi nous sans problème aucun. Les propos engagés et lucides de son intellect, ou les mots passionnés de ses tripes, tout ce verbe mis en rimes a tôt fait d’atteindre ses cibles.
Pascal Danae et ses collègues ont ainsi offert deux sets très chauds, qui laissent présager une prochaine escale montréalaise dans une plus grande salle. Prédiction facile !
Alain Brunet
Bianca Rocha, enthousiasme sincère pour la MPB
crédit photo: André Rival
Devant une salle comble au Club Balattou, l’autrice-compositrice-interprète brésilienne Bianca Rocha et son groupe, ont présenté un ensemble chaleureux de MPB classique ainsi que quelques titres originaux. Rocha a affiché une présence scénique confortable, son enthousiasme et sa passion pour la musique brésilienne étaient palpables, créant une atmosphère chaleureuse et invitante. Il y a eu des appels fréquents à la piste de danse tout au long du concert, le public a répondu et en a certainement profité !
Batterie, guitare et basse ont fourni à la chanteuse un solide soutien musical. Leurs arrangements minimalistes ont étoffé avec goût la voix délicate mais énergique de Rocha, créant une toile de fond musicale serrée… bien que parfois clairsemée. Peut-être le concert aurait-il pu bénéficier d’une instrumentation supplémentaire, un peu de cuivres, un claviériste… ce qui donnerait plus d’espace à la guitare pour respirer.
La soirée est devenue encore plus spéciale avec l’ajout de l’interprète invitée, la chanteuse Flavia Nascimento. Dans notre entretien avec Bianca, cette dernière a mentionné comment Flavia est affectueusement surnommée « le soleil » dans la communauté brésilienne, et il est facile de comprendre pourquoi. Sa présence sur scène plus grande que nature et ses performances vocales émouvantes ont ajouté encore plus de chaleur et de dynamisme à la soirée.
Varun Swarup
Un 13 juillet au FINA: Blick Bassy, Eliasse, Juan Carmona
par Rédaction PAN M 360
L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique (FINA), nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.
crédit photo: Andy Rubal
Blick Bassy et la transculture camerounaise, ça coule de source !
« L’eau est une métaphore puissante de la chaîne. C’est un lien sans lequel nous ne pouvons pas vivre. Elle est en chacun de nous, en chaque élément vivant de l’ordre naturel! Comme dans une chaîne, comme avec l’eau, nous ne pouvons nous extraire de la chaîne sans nuire à nous même et aux autres. Les conflits sont de cet ordre : un retrait de certains groupes de la chaîne du vivant, de la chaîne de dépendance. Et les conséquences sont désastreuses. »
Tirée de notre interview de Blick Bassy par le collègue Frédéric Caddin, cette citation tombe sous le sens.
Devant nous sur scène ou via ses enregistrements (Ako, 1958, Madiba), les superbes chansons de cet artiste camerounais (transplanté en France) caressent un objectif de rédemption et coulent de source, question de poursuivre dans la métaphore aquatique. La quête personnelle de Blick Bassy, un être inspiré et raffiné, se déploie aux antipodes de l’ethnocentrisme, à l’opposé du repli sur soi et ou de valeurs ancestrales périmées.
Blick Bassy l’a démontré jeudi au Théâtre Fairmount : il est un artiste doué et un authentique citoyen du monde, zéro décalé par rapport à tous les chantiers de chanson actuelle en cours sur cette petite planète. Il s’exprime avec les outils d’aujourd’hui et d’hier, ses choix d’accompagnement incluent les technologies numériques, les percussions électroniques ou acoustiques, synthétiseurs, trompette, instruments inventés ou traditionnels, guitare électrique, chant. Sa voix fine aérienne de contre-ténor (dont les vocalises rappellent parfois les chants du peuple Bakaya) sied parfaitement avec les arrangements très créatifs que génère cette instrumentation, ce qui ne dénature en rien les fondements camerounais de l’édifice.
On reste alors très attentif aux ambiances éthérées de ses airs et de ses textes en langue bassa dont on parvient toujours à saisir l’émotion et même le sens si on n’en comprend pas un traître mot. Ses explications en français sont néanmoins limpides et éclairantes. Voilà une excellente prise dans la programmation des Nuits d’Afrique 2023.
Alain Brunet
Eliasse, encore plus rock (zangoma) que prévu !
L’archipel des Comores est peu connu et peu fréquenté par les Nord-Américains, d’où notre intérêt de s’enquérir de sa culture actuelle… aux Nuits d’Afrique, il va sans dire. Voilà pourquoi nous étions au Balattou en début de soirée jeudi. À l’instar de Blick Bassy que nous avons entendu un peu plus tard, Eliasse a quitté sa terre natale pour devenir autre chose et proposer autre chose.
Artiste fort intelligent, d’ailleurs doté d’un humour particulièrement décapant, l’auteur, compositeur et chanteur est une créature hybride, à l’image de sa transhumance planétaire. Installé en France, il aime le rock et s’allie des musiciens bordelais férus de rock et aussi de jazz on imagine. Car il faut piger les mesures composées pour accompagner Eliasse, dont la culture populaire se fonde sur un corpus rythmique hors du commun. La percussion est d’ailleurs une arme redoutable dans le répertoire d’Eliasse, qui nous réserve des séquences bien senties en ce sens.
Ainsi donc, le folklore et les rythmes comoriens sont le point de départ d’une expression rock parfaitement assumée. Rock zangoma, donc, pour reprendre l’appellation d’Eliasse. Sa guitare et ses pédales d’effet, effectivement, ne ménagent pas la saturation créative des accords constitutifs de ces chansons allumées à souhait. Encore plus rock que prévu ! Interprétées en langue comorienne, les paroles d’Eliasse sont des poésies chansonnières sur les sociétés humaines et sur ses marques pas toujours propres dans l’écosystème planétaire. On ne parle pas le comorien, on est très tenté de faire acte de foi à l’écoute d’Eliasse.
Alain Brunet
Juan Carmona, flamenco nuevo et saveurs maghrébines
crédit photo: Andy Rubal
Au National jeudi, Juan Carmona et son ensemble ont offert une performance tonitruante pour une soirée convenablement orageuse. Inaugurant le concert avec une pièce de guitare solo, le guitariste a donné le ton de la soirée avec sa virtuosité fougueuse et lyrique, créant une atmosphère à la fois électrisante et profondément émouvante.
Pour la deuxième pièce, un percussionniste a monté sur scène et les rythmes du cajón et les battements de mains, ces fameux palmas, sont rapidement devenus l’épine dorsale de la musique, accroissant ainsi l’intensité et l’énergie de l’exécution. Le groupe s’est ensuite agrandi davantage avec un clavier/flûtiste et un bassiste, son leader avait alors la liberté de jouer ses compositions avec plus de lyrisme et de servir en prime des solos éblouissants.
On a senti un suspense tangible au sein du public, car de nombreux fans du chanteur algéro-montréalais, Youba Adjrab, attendaient son arrivée sur scène. Il n’a pas fallu longtemps après que Youba ait commencé à chanter pour que la foule éclate en applaudissements, et nous avons tous été surpris par la beauté et la fluidité de la voix de Youba, planant gracieusement au-dessus des riches harmonies du flamenco.
Ce fut une soirée idéale pour cette riche tradition du flamenco, d’autant plus qu’on en a repoussé les limites avec une touche moderne et une touche maghrébine très appréciées.
Varun Swarup
Un 12 juillet au FINA: Angélique Kidjo, Chanda & the Passsengers, Boulila & Friends, Naxx Bitota
par Rédaction PAN M 360
L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique, nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.
Crédit photo: Pierre Langlois
Angélique Kidjo: impériale malgré une apparente économie de moyens
Sans conteste, Angélique Kidjo demeure cette bête de scène dont l’objet permanent est de mobiliser un à un ses fans potentiels à chacun de ses concerts. Rares sont ces esprits conquérants du showbiz ayant conservé la flamme de la scène une vie durant, la diva béninoise en est un exemple probant. Insatiable, la lauréate du Prix Nuits d’Afrique pour la Francophonie a offert une performance électrisante comme elle l’a toujours fait lors de ses escales montréalaises depuis les années 90.
Économie de moyens au demeurant : pas d’ambitieux décors de scène au programme, pas d’éclairages innovants, pas d’arrangements sophistiqués, pas de grands moyens audiovisuels, pas de contexte immersif. Mercredi soir au MTELUS, Angélique Kidjo choisissait de carburer à l’huile de bras, optant ainsi pour la vieille école des soirées afro-pop : percussions ouest-africaines, batterie, guitare, basse et une chanteuse assurément survoltée. Rien d’autre. Ce qui n’a aucunement empêché son public de danser et lui manifester bruyamment son amour et son admiration.
Une quinzaine de chansons étaient inscrites au programme : originales de Kidjo, dont Africa, One of a Kind, Do Yourself, Sahara, Meant for Me, Choose Love, Mother Nature, Free and Equal. Plusieurs titres provenaient de son plus récent album sorti en 2021, Mother Nature, mais sans le lustre des excellentes productions afrobeats, proéminentes dans cet enregistrement de fort belle tenue.
Le public a aussi eu droit aux reprises connues de l’interprète dont Bemba Colorá(Celia Cruz), Crosseyed and Painless et Once In A Lifetime (Talking Heads) ou encore Pata Pata (Miriam Makeba) en mode accéléré. Le tout fut assorti d’une apparition surprise du chanteur louisianais Zachary Richard dans une version presque rap du classique cajun L’arbre est dans ses feuilles, version prévue en duo via laquelle Angélique a visiblement éprouvé quelques difficultés d’adaptation.
Pour le reste, concert fondé exclusivement sur la seule et solide performance de sa soliste africaine, valeur sûre devant l’Éternel.
Chanda & The Passengers : funk vintage
Dans un même esprit vintage, la formation montréalaise Chanda & The Passengers, chapeautée par la soliste Chandra Holmes, a offert une performance digne des années 60 et 70, soit une approche funk à la James Brown, à la Parliament/ Funkadelic, à la Chic, à la Cameo… Cette magnifique chanteuse à la spectaculaire tignasse afro peut compter sur un puissant registre d’alto/contralto et s’exprime dans les règles de l’art d’une époque antérieure à la sienne. C’est idem pour ses musiciens férus de funk, de jazz et aussi de musique afro-latine… de la génération précédente. Les époques cohabitent au présent, force est de constater une fois de plus…
Alain Brunet
Boulila & Friends font sauter et se heurter le Club Ballatou
Boulila & Friends a offert un rythme régulier de fusion africaine, de funk, de blues et de jazz gnawan à une salle comble au Club Ballatou. En entrant, la piste de danse s’est immédiatement remplie, avec un groupe de neuf musiciens : un saxophoniste (le seul et unique Damian Jade Cyr de Montréal), une batterie, des choristes, une basse et des claviers, et le leader de Boulila, Boudouch Yassine, à la guitare et au Xalam (une guitare à deux cordes de la taille d’un gros ukelele).
Ce groupe était ridiculement soudé et bien préparé, se lançant dans des jams instrumentaux entre les numéros d’afro-fusion, et reprenant le refrain en union sans se regarder les uns les autres. Le groupe nous a emmenés dans le désert avec un blues saharien presque touareg, rappelant quelqu’un de Mdou Moctar, mais aussi le Calypso avec les rythmes. C’était une performance mystique combinant le son africain avec une fusion plus occidentale, et le public l’a adorée.
Stephan Boissonneault
Naxx Biota a une voix pour la scène
En apportant un peu de rumba congolaise et un style serein à Montréal, Naxx Biota a séduit le Club Ballatou, même si la foule commençait à s’éloigner, car il était 23 heures. Mais sa voix pleine d’âme les a convaincus de rester pendant presque toute la durée du concert. La voix et les mouvements de Naxx Biota sont à la fois enjoués et robustes. Bien que la musique soit rythmée et bien conçue, ce sont ses mouvements de danse et ses visages qui captivent le public. Il y a tant de passion dans ces chansons. Engagée mais très festive, elle poursuit son inspiration dans son style « Mutuashi-Rumba-Sebene » de grande qualité. Je n’ai jamais vu une telle performance. Whitney Houston rencontre Erykah Badu.
Stephan Boissonneault
Un 8 juillet au FIJM: The Brooks, Braxton Cook, Édelène Fitzgerald, High Klassified
par Rédaction PAN M 360
Au Festival International de Jazz de Montréal, les experts de PAN M 360 assistent aux concerts qui secouent les mélomanes. Suivez notre équipe !
The Brooks enchante la place des festivals en clôture du FIJM
Crédit photo : Benoit Rousseau
Appelé en renfort mercredi dernier afin de remplacer Macy Gray qui devait initialement se produire sur la grande scène du FIJM, Place des Festivals, le groupe jazzy funk montréalais The Brooks a assuré avec brio le concert de clôture de l’édition 2023. Mené entre autres par Alan Prater au chant et Alexandre Lapointe à la basse, l’octuor a su se tailler au fil des années une place sur la scène groove et briller au Québec et au-delà de nos frontières.
Samedi soir, le band a navigué avec aise dans le funk, le jazz et la soul. The Brooks a exécuté ses meilleurs titres tels que Priceless et Pain & Bliss et a offert une musique qui fait assurément bouger. Tout au long du spectacle, chacun des membres du collectif a eu son moment pour briller, donnant lieu à un solo enlevant du guitariste Philippe Look. Le chanteur et musicien du groupe, Alan Prater, est un véritable showman et a tout donné; Prater était en pleine maîtrise sur la grande scène.
En prime, The Brooks a fait appel aux très aimées chanteuses Dominique Fils-Aimé et Hanorah. Dès son arrivée, Fils-Aimé a fait chavirer le rythme en transportant le public dans son univers plus calme et ombragé. Quant à elle, la deuxième invitée a su charmer le public avec sa reprise du célèbre titre I Try de Macy Gray, probablement une mince consolation pour les amateurs qui souhaitaient voir l’Américaine au festival. Après près 90 minutes de prestation, Alan Prater avait un dernier tour dans son sac et a laissé place à un invité afin qu’il demande sa copine en mariage. Évidemment, la principale concernée a accepté la grande demande et c’était l’extase. Difficile de demander mieux pour clore le FIJM.
Jacob Langlois-Pelletier
Braxton Cook, voir de près une étoile qui monte
Braxton Cook et son quatuor ont illuminé la scène de la tente du Pub Molson hier soir avec une performance passionnée, fougueuse , émouvante. Le travail magistral de Cook au saxophone est toujours un plaisir à écouter, mais cette soirée a également été une vitrine pour le côté auteur-compositeur-interprète de Cook, étoile montante dans le firmament du jazz.
Braxton a inauguré le concert avec l’une de ses compositions les plus connues, No Doubt., un numéro rythmé et émouvant que le groupe chevronné a parcouru avec facilité. Il a enchaîné avec M.B, le premier morceau de son dernier album, Who Are You When No One is Watching, un morceau lourd avec une sorte de rythme trap qui est une dédicace à Ma’Khia Bryant, l’une des les nombreuses victimes de la brutalité policière et du racisme systémique aux États-Unis.
Cook avait une présence scénique charismatique qui n’exclut pas la gentillesse. Il a pris le temps d’entrer en communication avec le public et d’engager ce dernier tout au long du set, offrant un aperçu de comment et pourquoi ceci ou cela a été écrit.
Le groupe a ensuite pris un virage plus pop, avec une interprétation de certaines des chansons du dernier album de Cook, comme 90’s qui présente Masego sur l’original. La voix de Cook a certes brillé mais le choix du lieu n’était pas le mieux adapté pour les moments intimes entre le public et l’interprète. Qu’à cela ne tienne, les spectateurs semblaient vraiment avoir du plaisir. Et je suis sûr que quelques personnes dans ce public ont découvert leur nouvel artiste préféré.
Varun Swarup
High Klassified et ses amis s’éclatent en fin de soirée
Crédit photo : Benoit Rousseau
Le tout dernier spectacle de la mouture 2023 du FIJM était confié au producteur montréalais High Klassified, et sa prestation était très attendue à en juger la masse de festivaliers présents sur l’Esplanade de la Place des Arts, vers 23h. Au cours des dernières années, le beatmaker a connu une ascension fulgurante dans le monde de la musique notamment en étant celui derrière Comin Out Strong de The Weeknd et Future.
En voyant son nom au menu de la soirée au FIJM, on ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. Accompagné sur scène du pianiste Nathan Dumont, du batteur Alexis Gagnon et du bassiste Paul Charles, il a proposé un « set 100% Klassified » composé de ses morceaux les plus populaires réimaginés en formule band, allant du R&B à l’EDM en passant par la drum’n’bass. Soutenant qu’il était le « chef d’orchestre de la soirée », le producteur a essentiellement fait jouer les enregistrements de ses différents titres étoffés par le travail des trois musiciens. Pendant le spectacle, High Klassified a plutôt agi en tant qu’animateur en lâchant quelques mots au micro ici et là. Il faut aussi dire que les moments de silence entre les différents morceaux brisaient le rythme du concert, surtout dans le premier droit.
Heureusement pour le public, High Klassified a fait appel à trois artistes au courant de son set, soient Hubert Lenoir, Zach Zoya et Cherry Lena. Les différents invités ont interprété certains de leurs titres produits par le Québécois, dont DIMANCHE SOIR pour Hubert Lenoir. Une chose est certaine, il est intéressant de voir le Lavallois évoluer sur scène, mais cette formule devra être retravaillée. Saluons néanmoins les efforts du producteur afin de transformer ces morceaux pour l’occasion.
Jacob Langlois-Pelletier
Edelène Fitzgerald, Prix Oliver-Jones parfaitement justifié !
On peut d’ores et déjà parler d’une consécration locale: Édelène Fitzgerald a reçu samedi le Prix Oliver-Jones et s’imposait du coup parmi ces jeunes artistes québécois qui s’élèvent au-dessus de la mêlée. Présent en toute générosité malgré ses 89 ans, le fameux pianiste lui a décerné le prix qui porte son nom, estimant que le “talent québécois est là” et qu’il faut “être fier de notre jeunesse”.
Édelène se lance avec un nom de famille plutôt connu (!!!) dans le monde du jazz, voilà une arme à double tranchant. Pour l’instant, en tout cas, ça ne tranche que du bon côté! Tromboniste pendant huit ans et plus, elle s’est finalement consacrée au chant vu ses aptitudes évidentes: voix chaude d’alto, diversité de textures vocales, bon sens de l’improvisation, puissance à revendre.
Elle peut fort bien s’approprier la musique “qui décoiffe” de Nubiyan Twist ou de Genevieve Artadi, tout en adaptant Queen B de belle façon ou même A Night In Tunisia de Dizzy Gillespie. C’est à mon sens cette avenue qui lui va le mieux pour se distinguer clairement de ses pairs.
L’accompagnement est généreux, il faut dire: claviers, basse, batterie, guitare électrique, saxophone, trompette. Ce n’est pas toujours impeccable, on cherche parfois le fil conducteur à ce répertoire. On voit rapidement qu’Édelène Fitzgerald et ses collègues, tous très prometteurs au demeurant, ne sont pas encore très loin de leur propre éducation musicale et qu’ils réunissent plusieurs de leurs apprentissages au sein d’un même set sans en souder les liens esthétiques.
Mais… plus d’une heure de concert permettent de conclure à du talent brut qu’il faut absolument développer. Prix justifié !
Alain Brunet
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