PAN M 360: Comme à chaque année à la Fête de la musique de Tremblant, vous invitez une personnalité de la musique québécoise à monter sur scène avec La Pietà. Cette fois c’est une Diane Juster qui fait une rare prestation publique. Racontez-nous comment elle a consenti !
Angèle Dubeau : Depuis maintenant plusieurs années, j’ai créé ce moment unique du dimanche et j’invite à partager la scène des artistes que je respecte, que j’admire, avec qui je n’ai jamais eu la chance de jouer.Cette année, je suis allée chercher Diane Juster, une grande dame de la chanson. Plusieurs me disent « Mais comment as-tu réussi ? » On sait que Diane est absente de la scène depuis plusieurs années, quoique très présente pour protéger les droits des artistes, les auteurs- compositeurs – rappelons qu’elle a jadis fondé la SPACQ, la Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec.
C’est une femme de projet qui met tout son cœur dans tout ce qu’elle entreprend. Alors je l’ai croisée à l’aéroport; on attendait nos sacs de golf et puis là, j’entends « allô » et je regarde, c’est Diane qui est là. Parle parle jase jase, elle me dit « J’ai fait une performance pour Dominique Michel, on lui rendait hommage … le monde m’en parle encore ! Ça m’a fait tellement drôle de retourner sur scène… » Je retourne chez moi après ma semaine de golf en Floride et je trouve l’enregistrement de cette performance. Mon Dieu ! Elle joue encore très bien, elle atous ses réflexes, elle est une bête de scène, elle va chercher l’attention. J’en avais la chair de poule ! Alors je l’appelle, je lui dis être émue de cette performance et lui suggère: « Imagine si tu étais entourée, enrobée de violons! Je pourrais être avec toi, puis on pourrait faire des petits moments magiques ensemble. » J’ai été une bonne vendeuse, il faut croire, car elle a dit oui. On a commencé les répétitions, les arrangements ont été faits sur mesure.
PAN M 360: Vous n’avez quand même pas fait les arrangements d’un programme entier !
Angèle: On fait cinq chansons ensemble. Sa performance sera précédée de La Pietà, incluant deux pièces de Philippe Glass offertes en primeur… parce qu’il y a cet album qui vient ! Tout est beau à ce titre, il ne me reste que l’approbation de la bande maîtresse. Je suis très contente ! Pour le spectacle, j’ai aussi invité Iza Kamnitzer ,une jeune violoniste extraordinaire qui est étudiante actuellement au Conservatoire de musique de Montréal, âgée de 9 ans, et qu’on m’a présentée lors d’un concert hommage m’étant dédié.. Des jeunes qui ont de la technique, ça existe, on en a souvent entendus. Des jeunes de cet âge qui, pour chaque note, y mettent tout leur cœur, c’est beaucoup plus rare. »
Mue par cette même volonté d’innover, Angèle Dubeau fonde en 1997 La Pietà, un ensemble à cordes et piano féminin composé de musiciennes parmi les meilleures au Canada. Sans le savoir, cette expérience qui ne se voulait, à l’origine, qu’un projet de disque ponctuel, allait mobiliser presque tout son temps. Dès ses débuts, l’ensemble se produit sur plusieurs des scènes les plus prestigieuses du Canada ainsi qu’à la télévision, et acquiert une solide reconnaissance. Reconnues pour leur virtuosité exceptionnelle, leur jeu d’une impeccable précision, la richesse de leurs interprétations, mais surtout pour le plaisir contagieux qui les anime quand elles sont sur scène, Angèle Dubeau & La Pietà sillonnent la planète depuis maintenant 25 ans.
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Ce contenu provient d’Angèle Dubeau et est adapté par PAN M 360.