Tsigane d’origine kalderash, Marcela Cisarova elle a été formée en danse et en chant à l’école Romathan en Slovaquie, soit l’unique théâtre public fondé par la communauté Rom d’Europe. En France, elle a collaboré avec la chorégraphe Petia Iourtchenko, pour ensuite faire partie de sa troupe, Romano Atmo. Elle fut ensuite cofondatrice de la compagnie Terne Roma dédiée à la promotion de la danse tsigane. En 2014, sa rencontre avec le guitariste Benny sera le déclencheur de sa carrière solo, MARCELA. Elle s’amène au Balattou ce samedi 31 août pour nous plonger dans cet univers rom, dont les origines indiennes se sont progressivement hybridées avec les autres cultures rencontrées au fil des siècles de transhumance. Pour PAN M 360, Sandra Gasana a interviewé Marcela.

Rau_Ze, le duo de création que forment Rose Perron et Félix Paul, a gravi les échelons du showbiz keb en imposant un répertoire de chansons originales et écrites en français québécois de bon aloi, chansons traversées par une solide culture soul / R&B / hip-hop, par les arrangements/beatmaking/compositions de Féli et la voix suave de Rose, le tout exécuté en formation complète. Entre prise de son et exécution devant public en ce samedi après-midi, Rose et Félix ont jasé un brin avec Alain Brunet.

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Marie-Pierre Arthur pourrait s’en tenir à ce qui fonctionne chez elle, soit maintenir la facture de son album précédent, Des feux pour voir sorti en 2019, surnommé l’album rouge par la famille élargie de l’artiste pour des raisons évidentes. Nous sommes en 2024 et naît chez Simone Records un Album Bleu à la rentrée automnale, soit 9 titres imaginés dans une vastitude orchestrale, des chansons traversées par le space rock, le prog, la néo-soul, la pop, le jazz, des chansons avec des intros, des ponts et des conclusions élaborés. Et donc des pièces instrumentales qui abritent des chansons, du texte, de la voix. Imaginé à l’origine par Marie-Pierre Arthur et son compagnon de vie François Lafontaine, cet album prendra forme très bientôt sur scène. Puisqu’elle était vendredi au FME pour y chanter avec Étienne Coppée, un lancement avec écoute publique était de mise, Alain Brunet l’a rencontrée dans ce contexte, entre le lancement et le concert.

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Et on pleurera ensemble est sorti il y a 3 ans. Et après ? Étienne Coppée nous explique comment ses chansons ont évolué sur scène au fil des mois et des années. Et ce qui mijote sur le feu, et ce qui deviendra public. Alain Brunet l’a accroché dans un coin de Rouyn-Noranda, quelques heures avant son spectacle de vendredi au FME 2024, avec la participation de Marie-Pierre Arthur et Rau Ze.

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Sur scène jeudi soir dans le programme d’ouverture, c’étaiyt une des grosses prises du FME 2024 selon sa direction et aussi selon plusieurs avis: Orchestra Gold est un alliage parfait de rock psychédélique , de desert blues, de musique bamabara, de mélodies mandingues, d’afrobeat. La frontwoman possède tous les attributs d’une excellente chanteuse malienne. Les guitares acidulées, les traînées de saturation sur des beats d’enfer. Voilà pourquoi il fallait jeudi faire connaissance avec les membres de cette formation unique, basée à Oakland dans la Bay Area.

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« Poème lyrique exprimant une plainte douloureuse, des sentiments mélancoliques. » Voilà la définition d’élégie, un nom que porte un groupe rock de Québec enclin à une « poésie d’impact », pour reprendre l’expression de Lawrence Villeneuve, chanteur et parolier de la formation s’exprimant en français. Élégie existe depuis au moins 2016, les fondements stylistiques ont été maçonnés dans les années 80 et 90, post punk, shoegaze, psych rock, power pop. L’expression de la voix, l’usage d’un français québécois de bon aloi, une connaissance solide des référents utilisés dans ces chansons, notamment celle de Romantisme, un album paru à l’automne 2023. Pendant que mijote le nouveau matériel à venir en 2025, Élégie fait durer le plaisir, notamment à Rouyn-Noranda d’où le band vient de débarquer. Avant le concert prévu à 23h30 ce jeudi, scène Fizz, Lawrence a croisé Alain Brunet de PAN M 360. Et voilà quelques minutes bien senties !

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À la barre du comité de programmation de l’incontournable Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME), Marilyne Lacombe dirige aussi l’excellent label Mothland et le Taverne Tour hivernal avec Philippe Larocque, un ami proche de PAN M 360 – et membre de notre CA. La direction artistique de Marilyne mise essentiellement sur la découverte « à 80 % » et sur une cohorte d’artistes établis auprès des publics québécois en matière indie. Alain Brunet l’enjoint ici de nous dévoiler ses pépites qu’elle s’applique à débusquer l’année durant. Des noms ? En voilà, avant de visionner cette interview : Orchestra Gold, TVOD, Ada Oda, Bodega, Hawa B, Haviah Mighty, Lemon Grab, PyPy…

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« Dédié à la création d’un art classique contemporain pour un public moderne, le Duo Étrange redéfinit la musique de chambre vocale au 21e siècle. » La soprano Vanessa Croome et la violoncelliste Sahara von Hattenberger ont effectivement mis en place un duo très particulier combinant voix et violoncelle, explorant un répertoire moderne et contemporain, d’André Previn à Nicole Lizée. Depuis le début de leur association en 2023, elles ont réussi à assembler de grandes pièces musicales qui s’accordent parfaitement avec leur expression singulière. Nous savons maintenant qu’ils ont obtenu un contrat d’enregistrement avec ATMA Classique et qu’ils se produiront en récital à la salle Bourgie à l’automne 2025, après quoi l’album sortira au début de 2026. D’ici là, il y aura d’autres engagements en Amérique du Nord et en Europe. PAN M 360 étant au premier rang de leur éclosion, Alain Brunet s’est entretenu avec ces artistes douées et prometteuses.

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Au bout de presque une décennie passée à jouer les cantates de Bach, il était normal pour la salle Bourgie de prendre une petite année (23-24) pour respirer. Mais surtout pour préparer le prochain cycle, qui s’annonce tout aussi mémorable et qui débutera en 24-25. L’institution musicale sise au Musée des Beaux-Arts de Montréal s’apprête en effet à donner le coup d’envoi de sa prochaine intégrale, qui se déroulera sur au moins six ans, peut-être plus : l’ensemble des lieder de Schubert. Beaucoup avec piano, bien entendu, mais aussi, nous promet-on plusieurs arrangés par d’autres compositeurs, quelques lieder de confrères moins connus, et même de nouvelles compositions en hommage au grand Franz. J’ai discuté de ce projet emballant avec le directeur artistique de la salle Bourgie, Olivier Godin.

DÉTAILS ET BILLETS DE LA SÉRIE SCHUBERT

Les 84 performances présentées au 25e MUTEK Montréal font désormais partie du passé. Pour clore le tout, on vous invite à visionner la seconde partie d’une interview réalisée par Alain Brunet avec deux des trois programmateurs.trice chevronnés de cet événement incontournable: Alain Mongeau, fondateur et directeur artistique de l’événement, et Vincent Lemieux, acolyte depuis plusieurs années. Mention spéciale à Marie-Laure Saidani, qui brille par son absence dans cette interview mais qui brille surtout pour ses compétences exceptionnelles en programmation et direction artistique dans le vaste monde des musiques électroniques. Bon visionnement et à l’an prochain !

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En 2024, la Fête de la musique de Tremblant soulignera sa 24e édition. En dehors du chiffre, facile à retenir, on retiendra aussi le même éclectisme que par le passé (avec musique classique, jazz et musiques du monde) et la présence d’artistes connus et talentueux, en plus d’une partie réservée aux découvertes (comme cet espace offert aux jeunes du Conservatoire, essentiel quand on s’appelle Angèle Dubeau). J’ai rencontré la directrice artistique de l’événement, Angèle Dubeau, pour parler avec elle de la programmation 2024 qui se tiendra du 30 septembre au 2 août. 

DÉTAILS ET BILLETS POUR LA FÊTE DE LA MUSIQUE 2024

Lorsque MUTEK a été fondé il y a 25 ans après avoir incubé à l’Ex-Centris dans le contexte du Media Lounge, le glitch était un genre dominant de la scène électronique expérimentale. Le glitch prenait alors sa source formelle dans une déconstruction volontaire de la musique dub via de brusques augmentations de tension. Issue des failles de fonctionnement de la lutherie électronique mise à contribution, l’esthétique glitch se caractérisait par l’intégration créative de  défauts sonores apparents. L’Allemand Stefan Betke alias POLE, était alors un leader affirmé et reconnu de cette esthétique. Au cours des derniers 25 ans, POLE a été souvent invité dans les différentes déclinaisons de MUTEK, le voilà de retour à MTL pour commémorer le quart de siècle de MUTEK, à l’instar d’un style qu’il a mis au point à l’époque. C’est pour quoi PAN M 360 l’a joint en tournée.

PAN M 360 : Vous avez été un artiste phare de MUTEK au cours des premières années de l’événement, après quoi vous avez suivi votre chemin sur le circuit international. Comment votre art a-t-il évolué au cours des années qui suivirent?

Stefan Betke: Il y a eu pas mal de sorties entre la trilogie 1-2-3 (2000) et aujourd’hui. Lorsqu’on écoute tous ces enregistrements, j’ose espérer qu’on entende le développement naturel de mon langage musical. Je n’ai jamais jamais abandonné la basse, l’esthétique dub, l’aménagement de l’espace, les effets texturaux, tout ça. J’ai toujours ajouté de nouveaux vocabulaire au langage que j’avais déjà créé auparavant.

PAN M 360 : De manière plus générale, que reste-t-il de la tendance glitch, que peut-on en tirer aujourd’hui?

Stefan Betke : On s’entend pour dire que si nous ne creusons qu’un seul détail de notre vie créative, cela peut être ennuyeux. Il faut changer.

PAN M 360 : Mais en même temps, c’était un mouvement très important. Qu’en est-il resté ?

Stefan Betke : Plusieurs artistes ont été impliqués durant cette période, au-delà de la musique, artistes visuels, écrivains, intellectuels, etc. On se souvient de ces artistes, Oval, Microstoria, Jan Jelinek, Burnt Friedman, Carsten Nicolai, moi-même, etc. D’autres sont restés dans l’ombre, certains ont évolué les labels Mille Plateaux et Scape, importants à l’époque. C’était une esthétique imaginée entre 1995 et 1998, et qui a atteint son apogée en 1999 et 2000. Au début des années 2000, tout avait été dit, il n’y avait plus rien à rajouter.

PAN M 360 : Néanmoins, les découvertes du glitch sont sont toujours présentes.

Stefan Bekte : Notre influence est perceptible dans de nombreuses musiques des 25 dernières années. Le dubstep, par exemple, a été influencé par ces artistes dont moi-même. D’autres genres font encore référence à la musique que nous faisions à l’époque. Or, nous existons toujours et nous sommes ailleurs, c’est-à-dire que nous avons tous évolué et la plupart d’entre nous faisons encore de la musique intéressante.

PAN M 360 : Les formes originelles sont toujours là dans votre musique d’aujourd’hui mais les composantes mélodiques et harmoniques ressortent davantage. Les influences jazz sont plus évidentes, par exemple.

Stefan Bekte : Il faut rappeler que j’ai commencé avec la musique classique et le jazz. Ces éléments étaient là dans ma période glitch, mais étaient tellement déconstruites et réduites à leurs formes les plus minimales, qu’il était alors difficile de les reconnaître. Et maintenant, au cours des 25 dernières années, ces influences ont été davantage mises en relief., notamment sur les enregistrements ayant précédé Tempus, comme Fading, Con-Struct ou Wald.

PAN M 360 : Vous avez aussi joué en groupe à cette époque. La musique jouée en temps réel vous intéressait déjà?

Stefan Bekte : J’ai toujours fait cela. Entre 2000 et 2007, je tournais avec mon groupe, un trio, basse, batterie et gear électronique. Ce trio avait d’ailleurs joué à Mutek Mexico et Mutek Montréal.

PAN M 360 : Votre éducatio musicale originelle émerge plus clairement aujourd’hui, mais vous n’abandonnez pas ce que vous avez accompli électroniquement.

Stefan Bekte : Je ne le ferais jamais. C’est toujours en moi, ça doit rester en moi, il faut cependant en transformer le contexte. Parfois, cela fonctionne bien, parfois non, composer de la musique comporte une part de risque. C’est, de toute façon, un grand avantage de pouvoir le faire, vous pouvez intégrer les éléments anciens dans un nouveau contexte et les ouvrir à un public différent.

PAN M 360 : C’est l’expérience d’une vie, un très long processus de raffinement. Et dimanche, que présentez-vous sur scène ?

Stefan Bekte : Je vais jouer la musique de l’album Tempus et aussi d’autres morceaux. Ce set solo sera typique de mon travail. Il y aura beaucoup de surimpressions de sons, j’userai de différentes technologies récentes, analogiques et numériques.

PAN M 360 : Bien sûr, il y aura une différence entre les enregistrement originels et ce qui se passera sur scène.

Stefan Bekte : Il y a toujours une différence entre le studio et le live. Bien sûr la musique est fondée sur l’enregistrement, la composition reste la même. Mais elle peut s’avérer un peu plus agressive sur scène, un peu plus dubby. En fait, l’angle d’attaque dépend de l’humeur perceptible dans la salle.

PAN M 360 : Et y a-t-il de l’espace pour l’improvisation?

Stefan Bekte : Oui bien sûr ! J’improvise au-dessus de boucles enregistrées en temps réel. Je peux ajouter des effets sonores, de la réverbération par exemple. Je peux rendre mes pièces plus ambient en en retirant le beat ou encore plus dynamiques en ajoutant des choses. Tout dépend du contexte vécu en temps réel, je prends alors différentes décisions sur place.


PAN M 360 : À votre âge, soit 57 ans, tournez-vous encore beaucoup?

Stefan Bekte : Oui, je tourne encore mais moins qu’avant la pandémie. Il me faut aussi céder de la place aux générations qui poussent car elles ont besoin de montrer leur travail. Je viens à Montréal dimanche, j’ai un tas d’autres propositions mais… Honnêtement, je ne joue plus autant qu’à l’époque, et je suis plus vieux de 25 ans.

PAN M 360 : Ce n’est peut-être plus le même plaisir de voyager autant...

Stefan Bekte : Non, c’est le même plaisir! Mais il y a un changement de génération et c’est une bonne chose, il n’y a pas de place pour tout le monde, il faut partager.

PAN M 360 : Oui, c’est toujours cet équilibre délicat entre notre rôle d’aînés, notre vie active et le partage avec les jeunes générations, c’est un équilibre difficile à atteindre.

Stefan Bekte : Je suis tout à fait d’accord. A dimanche !

POLE se produit dans le dernier programme de la série NOCURNE, dimanche à la SAT. INFOS ET BILLETS ICI

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