Charles Richard-Hamelin est de retour cette annĂ©e Ă  LanaudiĂšre, perpĂ©tuant ainsi une tradition et un rendez-vous Ă©tabli depuis quelques annĂ©es entre ce natif de la rĂ©gion et le festival. Dans le dernier concert de la sĂ©rie « En Ă©glises », le pianiste lanaudois convie le public Ă  l’église de Mascouche pour un concert tout en intimitĂ©, mettant Ă  l’honneur une sĂ©lection de valses de Chopin auxquelles vont faire Ă©cho les piĂšces des compositeurs Enrique Granados et Isaac AlbĂ©niz. Un programme chaleureux et poĂ©tique dont Charles Richard-Hamelin a discutĂ© avec notre collaborateur Alexandre Villemaire.

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Reynaldo Hahn (1874-1947), compositeur vĂ©nĂ©zuĂ©lien naturalisĂ© français et dont cette annĂ©e marque le 150e anniversaire de naissance, a laissĂ© sa marque avec notamment un important corpus de mĂ©lodies françaises. Parmi celles-ci, Quand je fus pris au pavillon, À Chloris, Si mes vers avaient des ailes, En sourdine et L’heure exquise, pour n’en nommer que quelques-unes. C’est d’ailleurs sous ce titre Ă©ponyme d’heure exquise qu’Olivier Bergeron et ChloĂ© Dumoulin, deux jeunes artistes de la nouvelle gĂ©nĂ©ration en musique classique, prĂ©senteront un rĂ©cital de chambre avec, en plus de ses mĂ©lodies, des Ɠuvres de Claude Debussy et Gabriel FaurĂ© le 30 juillet Ă  la Maison de la musique RenĂ©-Charette Ă  Joliette. Alexandre Villemaire a discutĂ© avec eux de ce programme.

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Depuis 2004, le Festival d’art vocal de MontrĂ©al et ses programmes de perfectionnement de l’Institut canadien d’art vocal, accueil de jeunes artistes lyriques Ă©mergents canadiens et internationaux. Durant ce sĂ©jour intensif de prĂšs d’un mois, ils et elles se forment auprĂšs de maĂźtres reconnus vocalement et musicalement que ce soit par l’entremise de classe de maĂźtres ou d’opportunitĂ©s de concert. La soprano australienne d’origine polonaise Amelia Wawzron et la basse britannique Theodore McAlindon, font partie de la cohorte 2024 de l’ICAV et se produiront respectivement Ă  l’occasion de deux concerts, l’un le 28 juillet avec la Symphonie no 9 de Beethoven prĂ©sentĂ© par l’Orchestre de la Francophonie et l’autre le 11 aoĂ»t dans la production de The Four-Note Opera du Festival d’art vocal. Nous avons discutĂ© avec eux de ces concerts Ă  venir. 

Cet entrevue a été réalisée en anglais.

Pour la programmation du Festival d’art vocal de MontrĂ©al, cliquez ici

Le Festival international PrĂ©sence autochtone (FIPA) prĂ©sente sa 34e Ă©dition du 6 au 15 aoĂ»t 2024 Ă  MontrĂ©al. PlĂ©thore de films, documentaires et de fiction (un record dans ce dernier cas), shows musicaux, expos, ateliers et un paquet de choses qui nous reconnectent un tant soit peu avec nos racines civilisationnelles, toutes, d’une maniĂšre ou d’une autre, imprĂ©gnĂ©es de l’ñme des divers premiers peuples, partout dans le monde. On parle de tout ça avec AndrĂ© Dudemaine, Directeur artistique de PrĂ©sence autochtone.

DÉTAILS, PROGRAMMATION ET BILLETS POUR LE FESTIVAL INTERNATIONAL PRÉSENCE AUTOCHTONE

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Le supravirtuose Marc-AndrĂ© Hamelin fait escale cet Ă©tĂ© au QuĂ©bec, dans la continuitĂ© de ses proches relations artistiques avec l’Orchestre MĂ©tropolitain et son chef, Yannick NĂ©zet-SĂ©guin.

« C’est devenu une sorte de tradition lanaudoise : la rĂ©union estivale de deux des plus grands musiciens du QuĂ©bec, auxquels l’on doit certains des plus grands moments de notre Festival depuis quelques annĂ©es », rĂ©sume-t-on sur le site officiel de l’évĂ©nement.

Ainsi, le pianiste et compositeur quĂ©bĂ©cois (Ă©tabli aux États-Unis depuis ses Ă©tudes supĂ©rieures), dont on sait l’immense virtuositĂ© et l’immense musicalitĂ©, s’attaque cette fois Ă  deux Ɠuvres extrĂȘmement exigeantes, d’autant plus qu’elles seront jouĂ©es tour Ă  tour, au cƓur d’un mĂȘme programme : les Concertos pour piano no 1 et 2 de Franz Liszt. Autre tour de force en perspective pour Marc-AndrĂ© Hamelin et l’OM, le samedi 28 juillet, 16h, Ă  l’Amphithéùtre Fernand Lindsay. Puisque ce grand musicien est incontournable Ă  toutes ses escales quĂ©bĂ©coises, Alain Brunet a pu le joindre Ă  Seattle, une semaine avant la prĂ©sentation du programme lanaudois.

PAN M 360 : Nous avons menĂ© plusieurs interviews avec vous par le passĂ©, et nous sommes trĂšs heureux que ça continue sur notre plateforme, une fois de plus dans le contexte du Festival de LanaudiĂšre.

Marc-AndrĂ© Hamelin : Merci! Plaisir partagĂ©.

PAN M 360 : Vous avez tissĂ© des liens serrĂ©s avec l’Orchestre MĂ©tropolitain de MontrĂ©al et Yannick NĂ©zet-SĂ©guin.

Marc-AndrĂ© Hamelin : Eh bien, oui, cela fait quelques annĂ©es. On m’invite rĂ©guliĂšrement Ă  LanaudiĂšre et c’est souvent avec Yannick NĂ©zet-SĂ©guin et l’OM. Et cela me fait extrĂȘmement plaisir que cette association soit si durable.

PAN M 360 : Et on on sait que Yannick NĂ©zet-SĂ©guin aime Liszt, puisque vous vous consacrerez aux concertos n°1 et n°2 pour piano et orchestre. On sait aussi qu’il est un irrĂ©ductible brahmsien, ce qui explique que vos interprĂ©tations seront prĂ©cĂ©dĂ©es par une Ɠuvre de Brahms et succĂ©dĂ©es par une Ɠuvre de Brahm : l’Ouverture acadĂ©mique et la Symphonie en mi mineur de Brahms.

Marc-AndrĂ© Hamelin : Ah ! Je ne connaissais pas le reste du programme, mais c’est gĂ©nial.

PAN M 360 : Revenons donc Ă  Liszt, dont le premier concerto pour piano et orchestre a Ă©tĂ© créé en 1855, et le deuxiĂšme en 1861.

Marc-AndrĂ© Hamelin : Le n°2 , cependant, avait Ă©tĂ© composĂ© beaucoup plus tĂŽt, soit dans les annĂ©es 1840, mais il ne fut finalement publiĂ© qu’en 1861.

PAN M 360 : Alors, comment abordez-vous ces Ɠuvres ? Vous les avez jouĂ©es si souvent et ce dans diffĂ©rents contextes!

Marc-AndrĂ© Hamelin : C’est trĂšs difficile d’ĂȘtre objectif avec ces Ɠuvres parce que je les connais littĂ©ralement depuis que je suis petit garçon. Elles ont toujours fait partie de ma vie, il est donc peut-ĂȘtre un peu difficile de les Ă©valuer mĂȘme si si j’essaie de prendre du recul. Il est quand mĂȘme assez aisĂ© de constater que ce sont des Ɠuvres qui ont grandement innovĂ© la forme du concerto traditionnel que l’on connaĂźt Ă  ce jour. Ces Ɠuvres sont conçues en plusieurs parties, mais ininterrompues dans l’exĂ©cution. On peut les analyser comme on veut, il y a beaucoup de dĂ©bats lĂ -dessus, mais c’est quand mĂȘme assez extraordinaire parce que je ne pense pas qu’on n’avait vu une telle forme continue auparavant.

PAN M 360 : Effectivement, ces fondus enchaĂźnĂ©s, c‘Ă©tait une pratique innovante Ă  l’époque.

Marc-AndrĂ© Hamelin : Et c’est l’une des nombreuses innovations de Liszt, bien au-delĂ  du poĂšme symphonique qu’on lui doit Ă©galement. Ses explorations harmoniques et formelles ont vĂ©ritablement ouvert la voie Ă  la musique du XXe siĂšcle. Rien de moins. En fait, je pense que ceux qui critiquent Liszt le connaissent Ă  peine. Ils devraient plutĂŽt rĂ©aliser son importance! Oui, c’est vrai qu’il y a composĂ© beaucoup de piĂšces flamboyantes et peut-ĂȘtre un peu gratuites, j’en conviens, mais il Ă©tait un architecte musical hors du commun. Son sens des proportions en termes de construction des notes, c’Ă©tait phĂ©nomĂ©nal. Il fut extrĂȘmement prolifique.

PAN M 360 : Maintenant, si nous prenons le Concerto no 2 de Liszt, comment le distinguez-vous du no 1 ?

Marc-AndrĂ© Hamelin : C’est une forme encore plus difficile Ă  dĂ©couper que le no 1, car en fait elle est dĂ©coupĂ©e en plusieurs Ă©pisodes qui se succĂšdent toujours. Cette fois il n’y a pas de pause comme il y en a une dans le no 1, surtout entre le premier et le deuxiĂšme mouvement, ils se succĂšdent complĂštement. Mais c’est une Ɠuvre qui, comme la premiĂšre, transforme des thĂšmes fondamentaux, mais qui les transforme d’une maniĂšre absolument presque mĂ©connaissable. Si on reprend le thĂšme du dĂ©but, on l’entend plus tard, mais sous un rythme diffĂ©rent, un caractĂšre diffĂ©rent, et cela contribue Ă  apporter une unitĂ©.

PAN M 360 : Puisque vous avez tant Ă©coutĂ© et tant jouĂ© ces Ɠuvres, comment ont-elles Ă©voluĂ© en vous, en tant qu’interprĂšte ?

Marc-AndrĂ© Hamelin : Le premier concerto est un peu plus dynamique que le deuxiĂšme, peut-ĂȘtre un peu plus apaisĂ© si on l’observe globalement. Le premier concerto est surtout traitĂ© comme un grand exercice de virtuositĂ©, et d’ailleurs il est souvent jouĂ© trop vite. Pour parler franchement, c’est un morceau qui contient bien plus que ça, et si tu prends le temps d’exprimer les choses, je pense que la musique peut te combler encore davantage.

PAN M 360 : Vous avez Ă©videmment jouĂ© ces Ɠuvres avec diffĂ©rents orchestres et vous avez une relation spĂ©ciale avec l’Orchestre MĂ©tropolitain. Comment voir les qualitĂ©s spĂ©cifiques que vous avez ressenties lorsque vous interprĂ©tiez ces deux Ɠuvres avec diffĂ©rents orchestres ?

Marc-AndrĂ© Hamelin : C’est un peu difficile Ă  dire, car je n’ai pas jouĂ© ces Ɠuvres depuis quelques annĂ©es dĂ©jĂ . De nos jours j’ai plutĂŽt tendance Ă  jouer du Mozart, Brahms ou Beethoven, mais Liszt, beaucoup moins souvent. C’est donc un peu difficile Ă  se remĂ©morer, mais je peux vous dire une chose qui est trĂšs certaine, c’est qu’Ă  chaque fois que je reviens Ă  l’Orchestre MĂ©tropolitain, c’est toujours un grand plaisir, car je ressens une grande amitiĂ© avec Yannick. Il a cette façon d’ĂȘtre qui me fait croire que je suis la personne la plus importante au monde.

PAN M 360 : Oui, il est si bienveillant.

Marc-AndrĂ© Hamelin : On voit encore ça avec d’autres musiciens, certes, mais avec lui, c’est trĂšs, trĂšs, trĂšs rĂ©confortant. Il est toujours trĂšs rĂ©ceptif Ă  ce que je fais, et il respecte beaucoup mes idĂ©es, ce qui m’amĂšne Ă  respecter les siennes. C’est donc un travail qui va dans les deux sens, ce qui est en fait trĂšs gĂ©nĂ©reux. J’apprĂ©cie vraiment !

PAN M 360 : Et comment cela se manifeste-t-il ?

Marc-AndrĂ© Hamelin : Vous savez, la plupart des Ă©changes d’idĂ©es se font de maniĂšre non verbale. Nous faisons vraiment cela avec la musique. Nos exigences et nos envies sont « verbalisĂ©es Â» musicalement, sans ne rien avoir Ă  dire. Certains appellent ça de la tĂ©lĂ©pathie, et quand ça se passe de cette façon c’est vraiment gĂ©nial. C’est un high, un sentiment inĂ©galĂ©.

PAN M 360 : Évidemment vous ĂȘtes QuĂ©bĂ©cois et, mĂȘme si vous ne vivez pas au QuĂ©bec depuis trĂšs longtemps, vous avez alimentĂ© des liens avec les meilleurs musiciens et vous y revenez rĂ©guliĂšrement, en tant que soliste.

Marc-AndrĂ© Hamelin : Oui j’aime toujours y rentrer et je ne veux surtout pas comparer mes engagements.

PAN M 360 : Avec raison, ce serait inutile.

Marc-AndrĂ© Hamelin : L’objectif est de tirer le meilleur parti de chaque contexte. Nous nous adaptons du mieux que nous pouvons, et la plupart du temps, nous constatons que nous pouvons tous et toutes nous entendre facilement.

PAN M 360 : Le piano est un instrument vraiment propice Ă  une grande longĂ©vitĂ©, car on voit des pianistes qui maintiennent de hauts standards Ă  un Ăąge avancĂ©.

Marc-AndrĂ© Hamelin : Oui c’est vrai.

PAN M 360 : Que ressentez-vous avec l’ñge qui avance lentement et sĂ»rement ? Comment votre jeu Ă©volue-t-il ? Comment vous sentez-vous physiquement avec le temps ?

Marc-AndrĂ© Hamelin : Ça se passe toujours bien. Je n’ai jamais eu de blessures, cela ne m’est jamais vraiment arrivĂ©. Je suis dĂ©jĂ  passĂ© proche de me blesser, mais ça fait longtemps. A cette Ă©poque, je faisais du rĂ©pertoire et je me posais beaucoup de questions sur ma condition physique. Aujourd’hui je demeure pruden, je prends le temps de me reposer, je m’Ă©loigne de l’instrument pendant un moment et puis j’y reviens.

PAN M 360 : Depuis les annĂ©es 2010, vous vous ĂȘtes libĂ©rĂ© de l’image que vous projetiez auparavant, c’est-Ă -dire un interprĂšte capable de jouer les Ɠuvres les plus difficiles et les plus complexes, au dĂ©triment du reste du rĂ©pertoire.

Marc-AndrĂ© Hamelin : Il y avait une raison Ă  cela! Et cela n’est pas vraiment disparu.

Je suis toujours, d’une certaine maniĂšre, attirĂ© par le type d’Ă©criture pour piano qui est assez orchestrale, contrapuntique, bouleversante. Et cela signifiait souvent que ces piĂšces Ă©taient difficiles. Mais la musique en elle-mĂȘme m’intĂ©resse, bien au-delĂ  des dĂ©fis techniques qui se posent.J’ai donc fait tout ce que j’ai pu pour en rĂ©ussir les interprĂ©tations. Mais maintenant, bon, j’ai fait ces piĂšces, je les fais encore mais ça m’est moins nĂ©cessaire, depuis que j’ai vraiment commencĂ© Ă  jouer des compositions comme celles de Schubert que j’adore. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.

PAN M 360 : Nous vous joignons Ă  Seattle, ce qui est complĂštement diffĂ©rent.

Marc-AndrĂ© Hamelin : Je joue ce week-end au Seattle Chamber Music Festival dirigĂ© par le violoniste canadien James Ehnes. Dans deux ou trois heures, on va faire le Quintette avec piano de Joseph Suk avec James Hanne, un joyau de la musique classique.

PAN M 360 : Et vos prochains projets?

Marc-AndrĂ© Hamelin : Trois disques qui ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s et vont sortir… Le premier en octobre des sonates de Beethoven, un autre avec le Quatuor Taccas pour les quintettes de Dvorak et Florence Price. Et puis j’ai fait disque solo intitulĂ© Mixtape oĂč je joue notamment des Ɠuvres de John Oswald, de Frank Zappa ou une de moi-mĂȘme. Je devrais fort possiblement jouer ces Ɠuvres la saison prochaine.

PAN M 360 : Mmm! Parlez-nous de votre attirance pour cette piĂšce de Zappa!

Marc-AndrĂ© Hamelin : C’est sa seule piĂšce pour piano, composĂ©e Ă  l’origine pour Synclavier. Un de ses assistants l’avait transcrite pour 2 pianos ou pour un piano Ă  4 mains. On a ensuite convenu que la partition Ă©tait Ă©galement jouable Ă  deux mains, par un seul interprĂšte, bien sĂ»re avec un peu de difficultĂ©.

PAN M 360 : Bonne fin de sĂ©jour Ă  Seattle et bienvenue au QuĂ©bec!

Marc-AndrĂ© Hamelin : Merci Alain, Ă  bientĂŽt.

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Deux festivals lanaudois qui se cĂŽtoient depuis une trentaine d’annĂ©es vont se retrouver le 24 juillet alors que celui de LanaudiĂšre (classique) rendra hommage Ă  MĂ©moire et Racines (trad). C’est avec les retrouvailles toujours apprĂ©ciĂ©es de l’ensemble La nef avec les Charbonniers (amputĂ©s du qualificatif ‘’de l’enfer’’ depuis le dĂ©cĂšs de Jean-Claude Mirandette en 2019) que s’exprimera ce lever de chapeau trĂšs apprĂ©ciĂ© de Michel Faubert, autre membre des Charbonniers, et icĂŽne de la musique trad au QuĂ©bec. 

 ‘’C’est une belle avancĂ©e’’ clame le chanteur et raconteur hors pair. Nous on se bat pour abattre les cloisons entre les genres. On le sait depuis longtemps qu’il y a de fructueux Ă©changes entre le classique et le trad, ou le folklore. Pensez Ă  Bartok et Stravinsky! Pis ça montre bien que le Festival de LanaudiĂšre n’est pas embarrĂ© dans une vision Ă©troite. En mĂȘme temps, je suis un dĂ©fenseur de la nĂ©cessitĂ© d’avoir de bons Ă©vĂ©nements de musique classique! Mais pouvoir se rencontrer, c’est tellement enrichissant.

On doit soutenir toutes les musiques diffĂ©rentes de la consommation de masse. Je suis pour le classique, pour le mĂ©tal, le jazz, le trad! La musique pour les mĂ©lomanes. Je ne suis pas fervent de musique pour les gens qui n’aiment pas la musique


  • Michel Faubert

Sean Dagher poursuit en disant que ça montre bien Ă  quel point les musiciens classiques sont ouverts. Plusieurs pensent encore qu’ils sont enfermĂ©s dans leur pratique, mais en vĂ©ritĂ© ils Ă©coutent la radio eux aussi, ils ne vivent pas sous une roche! Ils sont ouverts aux autres musiques’

La traverse miraculeuse, du Québec à la France

La soirĂ©e sera l’occasion de revisiter la Traverse miraculeuse, concert/album qui a d’abord vu le jour grĂące Ă  une idĂ©e de deux rĂ©alisateurs de Radio-Canada en 2006 (Ah, l’époque oĂč le diffuseur public jouait encore son vĂ©ritable rĂŽle culturel
. Les Charbonniers et La Nef largueront Ă  nouveau les amarres pour raconter cette histoire de traversĂ©e de l’Ăźle-aux-Coudres vers QuĂ©bec, rescapĂ©e miraculeusement du dĂ©sastre suite, dit-on, aux priĂšres des membres de l’équipage. L’idĂ©e, d’abord initiĂ©e par et pour Radio-Canada, est devenue album en 2008, mais aussi un concert le temps d’une soirĂ©e Ă  MontrĂ©al Baroque. Puis, il a fallu attendre une dizaine d’annĂ©es avant que cette belle aventure ne se retrouve Ă  nouveau sur scĂšne et se mette Ă  voyager un tant soit peu. Pourquoi tant de temps? Fouille-moi, dit Faubert. Je ne m’en souviens pas. Mais chaque fois qu’on la joue, on se dit que c’est peut-ĂȘtre la derniĂšre fois. C’est ça qui est beau. Ça devient un peu magique. On se retrouve tout le temps avec beaucoup de plaisir. Et puis, y’a rien d’autre qui ressemble Ă  ça!’’ Sean Dagher, de La Nef, se rappelle que ça n’avait jamais Ă©tĂ© prĂ©vu pour ĂȘtre un spectacle, mais que finalement, On s’est laissĂ© emporter par la vague. 

C’est un concept qui s’est mĂȘme exportĂ© jusqu’en France, au Festival de Chant de Marin de Paimpol. Parmi les meilleurs moments de ma carriĂšre, me dit Dagher. Dans la cafĂ©tĂ©ria des artistes, ça chantait tout le temps! Autant que sur scĂšne! Une immersion totale. Et pour le spectacle, on jouait sur un bateau amarrĂ©, avec les spectateurs sur le quai.

Admiration mutuelle

Un ensemble classique et un ensemble trad, au dĂ©part, ça doit apprendre comment communiquer dans des langages techniques diffĂ©rents. Au final, on s’apprivoise mutuellement. J’imagine que ça dĂ©veloppe des liens et une intimitĂ© particuliĂšre, au-delĂ  des diffĂ©rences. Je demande Ă  l’un et l’autre ce que chaque ensemble aime de l’autre. Dagher dĂ©bute : Nous Ă  la Nef, nous sommes particuliĂšrement impressionnĂ©s par la communication qui se fait entre les Charbonniers, comment ils lancent les chants, comment ils dĂ©vient, ils dĂ©comptent, en parfaite synchronie et dans des harmonies riches et complexes. Tout cela de mĂ©moire! Et puis, on leur montrait les arrangements, ils regardaient les partitions une fois, puis ils l’avaient mĂ©morisĂ©e, intĂ©riorisĂ©e! C’est vraiment impressionnant.

Faubert : 

Nous, ce qu’on aime beaucoup de La Nef, c’est la capacitĂ© d’adaptation que ses membres ont dĂ©montrĂ©e. Et puis quelle assurance technique! Ils sont tellement pros, tellement s’a coche. Ils apportent des sonoritĂ©s diffĂ©rentes et magnifiques Ă  ce qu’on fait, Chalumeau, cistre, violoncelle. C’est trĂšs beau. 

L’importance de MĂ©moire et Racines

Cet hommage est possible, en quelque sorte, parce que le festival MĂ©moire et Racines a su affirmer sa prĂ©sence dans le paysage musical quĂ©bĂ©cois. Son importance a Ă©tĂ© de stimuler la crĂ©ation d’autres rencontres du genre par la suite, chacune avec sa personnalitĂ©. Il fut un temps, rappelle Michel Faubert, oĂč il n’y avait rien de ce genre au QuĂ©bec. Les artistes allaient aux États-Unis, au Canada anglais et en Europe, mais revenaient ici et constataient l’absence d’évĂ©nements semblables consacrĂ©s au trad. C’est lĂ  que le festival est apparu et Ă  donnĂ© de l’oxygĂšne au milieu. 

J’en ai passĂ© des beaux moments ici! Michel Faubert se rappelle des Ă©ditions oĂč plusieurs familles de la rĂ©gion (LanaudiĂšre fourmille de musiciens trad amateurs) chantaient spontanĂ©ment sur le site. Les Cantin, les Riopelle
. Maintenant, l’offre s’est multipliĂ©e. Il y a les chants de marin (Saint-Jean-Port-Joli), les chants de vielles (Saint-Antoine-de-Richelieu), et bien d’autres. Mais MĂ©moire et Racines demeure le principal et celui qui ressemble le plus aux festivals de type Ă©tatsunien, avec un large Ă©ventail de styles.

L’avenir, entre optimisme et interrogations

Un Ă©tat des lieux positif pour Sean Dagher qui est optimiste sur l’avenir de la pratique. Ma fille de 19 ans va Ă  des sessions de jam trad plusieurs fois par semaine, et beaucoup de jeunes de son Ăąge s’y retrouvent. Je suis peut-ĂȘtre naĂŻf, mais je pense que le trad est dans une bonne position au QuĂ©bec.

Et pour Les Charbonniers? Quid de l’avenir? Les braises du charbon sont plutĂŽt tiĂšdes, avoue Michel Faubert. Il n’y a pas de projets dans l’air et la question est ouverte Ă  savoir si l’ensemble continuera Ă  exister. Une rĂ©flexion s’impose et je ne peux pas rĂ©pondre pour les autres membres. 

VoilĂ  une raison puissante de ne pas rater le concert du 24 juillet prochain Ă  Joliette. 

DÉTAILS ET BILLETS

Aux cÎtés de tous chanteurs ou chanteuses, le pianiste- accompagnateur, ou coach vocal, est un compagnon de route indispensable tant dans le parcours académique que dans la vie professionnelle. InterprÚtes devant maßtriser non seulement une technique pianistique robuste et une capacité de lecture efficace, les pianistes se spécialisant en accompagnement vocal doivent entre autres également se familiariser avec le répertoire, les textes et les langues opératiques.

Dans le cadre du Festival d’art vocal de MontrĂ©al, Alexandre Villemaire a discutĂ© avec Francis Perron, coach vocal et pianiste accompagnateur au sein du corps enseignant de l’Institut canadien d’art vocal (IVAC) pour en apprendre sur ce mĂ©tier et la formation qui est donnĂ©e tant aux jeunes interprĂštes lyriques qu’aux jeunes pianistes.

CONSULTER LA PROGRAMMATION DU FESTIVAL D’ART VOCAL DE MONTRÉAL

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Convertie au konpa aprĂšs avoir empruntĂ© diffĂ©rents styles, Rutshelle Guillaume est aujourd’hui une superstar de la crĂ©olophonie et des espaces culturels afro-descendants. Ses succĂšs en Afrique, en Europe et en AmĂ©rique mĂšnent Ă  croire qu’elle dĂ©borde d’ores et dĂ©jĂ  son marchĂ© naturel. Pur produit de Port-au-Prince, bien qu’elle rĂ©side actuellement en Floride pour des raisons que l’on devine, la nouvelle reine du konpa s’apprĂȘte Ă  donner le grand spectacle de clĂŽture des Nuits d’Afrique et s’attirer des milliers de nouveaux fans, au-delĂ  de sa base dĂ©jĂ  considĂ©rable. Au pied de la grande scĂšne du Festival, la soirĂ©e dominicale sera chaude et haĂŻtienne ! Ce qui justifie totalement cette interview de Rutshelle Guillaume par Alain Brunet pour PAN M 360.

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Sous le leadership de Pierre Kwenders, DJ San Farafina et HervĂ© « Coltan » Kalongo, le collectif Moonshine a connu une dĂ©cennie d’expĂ©riences passionnantes, dont le Club SagacitĂ©. NĂ© en 2020 au Parc-Ex cet space de crĂ©ation et de diffusion artistique est au service des minoritĂ©s visibles et des milieux dĂ©favorisĂ©s. Ainsi, 4 artistes du Club SagacitĂ© s’exprimeront ce vendredi 19 juillet au Fairmount. Moonshine s’inspire de toutes les tendances afro-descendantes : koupĂ©-dĂ©calĂ©, kuduro, batida, gqom, amapiano, raptor house et autres grooves afro-Ă©lectroniques. Les soirĂ©es Moonshine sont depuis longtemps une tradition en dehors de MontrĂ©al, tant en Occident qu’en Afrique. Pour le Festival International Nuits d’Afrique, DJ San Sarafina partagera la scĂšne avec de nouvelles sensations : Mopao Mumu, Ms Baby et Fanella.

C’est pourquoi Alain Brunet a rĂ©alisĂ© cet entretien en anglais avec Farah, alias DJ San Farafina. Pour PAN M 360, bien sĂ»r.

INFOS & BILLETS ICI

Modeline Raymond a grandi en HaĂŻti oĂč elle fut « choisie par la musique », et ce choix demeure Ă  MontrĂ©al sa ville d’adoption. Le succĂšs populaire d’un single de NoĂ«l l’a convaincue de se consacrer corps et Ăąme Ă  la musique. Elle opte ainsi pour un mĂ©lange vivifiante de kompa, d’afro-pop, soul et reggaeton. InterviewĂ©e par Keithy Antoine au matin de sa carriĂšre, elle exprime ses plus hautes ambitions artistiques.

INFOS ICI: SCÈNE LOTO-QUÉBEC DES NUITS D’AFRIQUE, 19 JUILLET ,19H

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Originaire de Toronto, le DJ/producteur/beatmaker Jordan Gardner s’est installĂ© Ă  MontrĂ©al « pour l’art » et aussi parce que la scĂšne TO de la musique Ă©lectronique est beaucoup plus proche de la production de masse. L’approche Ă©clectique et futuriste de l’artiste combine la techno de DĂ©troit et la house de Chicago avec des sons de clubs internationaux, comme le UK Funky. Il fait Ă©galement partie du duo de DJ/production ÈBONY avec son partenaire Sylvermayne. Comme il se produira au Piknic Electronik le 20 juillet, Salima Bouaraour lui a posĂ© quelques questions pour PAN M 360.

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Le Festival international du Domaine Forget, qui bat actuellement son plein Ă  Saint-IrĂ©nĂ©e dans la magnifique rĂ©gion de Charlevoix, est l’occasion de dĂ©couvrir et d’entendre rythmes, couleurs, genres et styles aux influences diverses, qui ne sont pas uniquement cantonnĂ©es dans un Ă©crin classique.

Dans cette variĂ©tĂ© de genres et de propositions artistiques, ce vendredi 19 juillet, un ensemble ad hoc constituĂ© de musiciens-enseignants au sein de l’AcadĂ©mie du Domaine Forget se produira dans un concert mettant Ă  l’honneur la musique amĂ©ricaine dans toutes sa variĂ©tĂ© stylistique et ses influences:  Amerian Landscape. Notre collaborateur Alexandre Villemaire a discutĂ© de ce programme avec Nicholas Walker, contrebassiste au sein de la formation, Ă  la veille de la reprĂ©sentation.

INFOS & BILLETS, ICI

PROGRAMME

William Grant STILL
Suite pour violon et piano

George GERSHWIN
Deux extraits de la Suite pour violon et piano :
Bess, You Is My Woman Now
It Ain’t Necessarily So

Nicholas WALKER
Sonate pour contrebasse et piano (2020)

Arthur FOOTE
Quintette avec piano op. 38

Rachel Barton PineViolaine Melançon, violons
Miguel da SilvaIsaac Chalk, altos
Philippe Muller, violoncelle
Nicholas Walker, contrebasse
Wei-Tang Huang, Meagan Milatz, piano

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