Il est aisé d’affirmer que le compositeur et leader d’orchestre Mulatu Astatke est le musicien central de l’éthio-jazz, toujours actif à 76 ans. Pour un second enregistrement, il s’exprime de concert avec la formation australienne Black Jesus Experience (écoutez aussi l’album Cradle of Humanity, sorti en 2016). Rappelons en outre que l’éthio-jazz a connu ses heures de gloire dans les années 60-70, les violences révolutionnaires ont ensuite mis en veilleuse cette mouvance singulière. Expatriés en Europe et en Amérique du Nord, ces visionnaires d’Addis-Abeba ont progressivement repris du service et l’éthio-jazz a retrouvé ses lettres de noblesse depuis le début du millénaire. Affirmons également que l’œuvre du compositeur et multi-instrumentiste Mulatu Astatke s’avère parmi les plus importantes du jazz issu de l’Afrique moderne, au même titre que celles des Sud-Africains Abdullah Ibrahim (Dollar Brand) et Hugh Masekela. En voici une autre preuve éclatante. De concert avec des musiciens occidentaux de très bon niveau, Mulatu Astatke et ses collègues océaniens offrent ici une formidable expérience de jazz moderne assortie d’inflexions mélodiques du Nil, au confluent des traditions musicales d’Afrique de l’Est et des contrées du Levant. Des ornements hip-hop et R&B, et des déclamations poétiques exprimées en anglais et en langue amharique s’inscrivent parfaitement dans ce contexte. Tout coule de source dans cette seconde collaboration avec Mulatu Astatke, la communion est parfaite entre les musiciens – claviers, guitare, vibraphone, percussions, trompette, flûte, saxos, chants, rap. Cette fusion n’en demeure pas moins typique des métissages afro-jazz ayant illuminé les années 80, avec la ferveur et la cohésion d’ensemble auxquelles on doit s’attendre. Profitons-en pendant qu’Astatke est encore en pleine possession de ses moyens.
Tout le contenu 360
Critique de concert classique/période moderne
L’OSL et Naomi Woo : un parcours énergique au Nouveau Monde
Par Alexandre Villemaire
Critique d'album classique/classique occidental/trad québécois 2024
Karina Gauvin – Marie Hubert : Fille du Roy
Par Frédéric Cardin
Interview classique/classique occidental
Constantinople | Kiya Tabassian nous parle de Dimitrie Cantemir
Par Michel Labrecque
Interview classique occidental/classique
SMCQ | Comment vivre différentes temporalités? Sandeep Bhagwati propose une vaste métaphore
Par Alain Brunet
Interview Afrique/traditionnel
Oumou Sangaré | La superdiva du Wassoulou chante Timbuktu à MTL
Par Alain Brunet
Interview électronique/pop
Totalement Sublime| Totalement Immersif | L’univers ambient d’Albédo et Parhélie à la SAT
Par Jacob Langlois-Pelletier
Interview rock/électronique/Experimental/pop
À la table d’Annie-Claude Deschênes : entre ustensiles et expérimentation sonore
Par Louise Jaunet
Critique de concert
Université de Montréal | L’au revoir grandiose de Jean-François Rivest
Par Elena Mandolini
Interview classique/classique occidental/jazz
OSL | Naomi Woo | Musique du Nouveau Monde
Par Alexandre Villemaire
Critique d'album folk/americana/Chanson francophone/rock 2024
Jeannot Bournival – Confiture Printemps Comète Moustache Molle
Par Michel Labrecque
Critique d'album classique/jazz 2024
Nadia Labrie – Flûte passion – Claude Bolling : Suite for Flute and Jazz Piano Trio
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2024
David Jalbert – Prokofiev : Piano Sonatas vol. II
Par Frédéric Cardin
Interview électronique/pop/rock/jazz
Hawa B or not Hawa B ? L’EP « sadder but better » y répond !
Par Alain Brunet
Critique de concert
Willows et Soleil Launière : Une soirée post-éclipse lumineuse
Par Michel Labrecque
Critique de concert classique/classique occidental
L’Iran féministe de Bahar Harandi
Par Frédéric Cardin
Critique de concert classique/classique occidental/Afrique