Panne d’électricité. Arrêt total des fonctions. Flottement des signes vitaux. Où arrête le passé et commence le futur, comment se définit le présent ? Fuck The Facts revient après cinq ans avec Pleine Noirceur, un album inondant les consciences de ses ténèbres extrêmement bien calculées. La tempête grindcore en provenance de Gatineau y livre un produit dérivant parfois vers le blackgaze, le tech-death, mais reste toujours bien ancrée dans son style de prédilection.
Les prouesses vocales de Melanie Mongeon voltigent avec aisance au-dessus de l’ensemble. Mathieu Vilandré (batterie) fait rouler les crânes sous ses haches précises. Couteaux dissipant le brouillard, gorge bâillonnée, bombes lacrymogènes faisant jaillir des torrents sans délai, les riffs de Topon Das rejoignent l’esprit en crise à travers une architecture dessinée au millimètre. Existant depuis 1998, Fuck The Facts sait assurément encore comment casser les côtes, inciser la poitrine et aller chercher le cœur qui bat.
Sont-ils des révolutionnaires qui scandent des slogans pour ouvrir les esprits ou des forces de l’ordre qui tentent d’apaiser les tourments sociaux ? À notre avis, ils sont les deux; les deux faces d’une même pièce, à la fois protestataires et protecteurs, entité aux couches multiples, êtres aux strates complexes et aux couleurs métamorphiques.
Pleine Noirceur ? Génératrice massive et connexion à la source.