D’origine japonaise et établie à Londres, Hatis Noit devient artiste vocale après avoir été profondément émue par le chant d’une moine bouddhiste lors d’un voyage au Népal. Autodidacte, elle développe sa voix en s’inspirant du gagaku, de l’opéra, des chants bulgares et grégoriens, ainsi que de l’avant-garde et de la pop.
Tandis que son EP lancé en mars 2018 nous donnait l’impression qu’elle explorait ses idées et capacités, sur Aura, une direction authentique est détectée : ainsi, sa musique s’avérera digne et sauvage. Noit est au centre de la scène, sa voix mi-humaine mi-animale chantant avec extase. Des chœurs composés de sa propre voix émettent des jappements, des hululements, des cris, des murmures et le bruit que ferait, dans nos rêves, le mouvement d’oiseaux en plongée. Ailleurs, un chœur de voix nasillardes semble faire un appel aux armes et comme un bulldozer, il avance vers nous jusqu’à nous écraser. Plus loin, on se perd dans une voix solitaire qui chantonne, bercée par les bruits ambiants enregistrés sur les lieux de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.
Avec son immense talent, il ne lui fallait que trouver la bonne direction, et c’est chose faite.
