Coup de cœur francophone : Karolan Boily, intime et abrasive

Entrevue réalisée par Arielle Caron
Genres et styles : folk-pop / indie rock / pop-rock / post-rock / rock

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Karolan Boily, artiste émergente originaire de Saint-Raymond, crée une musique pop-rock envoûtante, agréable aux oreilles de tous. Depuis la sortie de son premier microalbum Les éclats de verre en résistance en 2020, on a notamment pu l’entendre sur les ondes d’ICI Musique et de Sirius XM, en plus de l’apercevoir au Week-end de la jeune scène québécoise à Saint-Malo, ainsi qu’à la deuxième édition du Festigram.

Nous l’avons rencontrée afin de parler de son processus créatif, de son évolution en tant que musicienne et de son prochain album à paraître en 2023, dont un premier extrait, Blocage, est sorti l’année dernière. Elle nous a d’ailleurs révélé en primeur le titre de ce futur opus : Le feu sous le toit.



PAN M 360 : Les paroles de tes chansons sont très personnelles et réfléchies. Quel est ton processus d’écriture? De quoi t’inspires-tu?

K. B. : Je m’inspire vraiment du quotidien. C’est très intime, très personnel. Je pense que j’ai le besoin d’exprimer toutes mes émotions. En fait, j’aime dire que c’est comme un exorcisme que je me fais, par rapport à ce que je vis. Je vis des situations et j’ai besoin de me comprendre moi-même : ça fait des chansons! (rires) J’essaie vraiment de me comprendre et de vivre des émotions au travers l’écriture, et c’est ce qui fait le centre des chansons. Je ne raconte pas forcément des histoires; j’illustre une situation, un sentiment, un état particulier et je le décortique du mieux que je peux. Chaque chanson exprime quelque chose de particulier.

PAN M 360 : Pour ce qui est de la composition et des arrangements, comment travailles-tu?

K.B. : Justement, pour l’album qui s’en vient, j’ai changé un peu ce processus-là. Habituellement, j’ai besoin de m’enfoncer vraiment loin dans la création et la composition avec mon collaborateur Nicolas-Benoît Ratelle, avec qui je coréalise mes chansons. Mais, cette fois-ci, j’ai voulu embarquer mes musiciens plus tôt dans le processus. Donc, quand j’avais des chansons qui devaient encore être peaufinées, j’appelais mes collaborateurs pour qu’on les travaille ensemble. J’avais envie de brasser les idées de tout le monde plus tôt dans le processus. L’album est comme un gros « melting pot » des gens avec qui je travaille, qui me connaissent bien, qui savent ce qui fonctionne pour mon projet. Le plus gros changement, c’est qu’il y a eu plus de collaboration plus tôt dans le processus de création.

PAN M 360 : On a déjà eu droit à un extrait de ton prochain album, Blocage. Quand est-ce qu’on peut s’attendre à écouter le reste de l’album? Où en es-tu rendue dans le processus?

K.B. : Je suis en train de finaliser la production, on devrait sortir une autre chanson en janvier 2023. Je vise le printemps pour l’album. Ça risque d’être un album plus léger, plus lumineux, comparé à ce que j’ai sorti auparavant.

PAN M 360 : Blocage est une chanson assez différente de celles qui se trouvent sur ton EP Les éclats de verre en résistance. Est-ce qu’elle nous donne une idée de ce qu’on va pouvoir retrouver sur le reste de l’album?

K.B. : Effectivement, l’album va dans une autre direction. Il y a beaucoup plus d’expérimentation dans les nouvelles chansons, c’est plus « moody ». Blocage a quelque chose de plus linéaire, mais on n’est pas là-dedans pour le reste. On est allés dans des trucs plus complexes.


PAN M 360 : Est-ce qu’il représente un changement personnel de ton côté, en tant que musicienne?

K.B. : Bien sûr! Je le vois comme la suite de mon EP. On continue tous à apprendre plein de choses, à se nourrir de nouvelles expériences. J’adapte ça aussi à la musique. Mon bagage a tellement évolué depuis, je peux davantage mettre en pratique mes connaissances et tout ce qui me fait tripper, parce que j’ai eu le temps d’explorer. Je crois que le changement se fait surtout au point de vue de l’énergie que je veux dégager; mon énergie a changé en tant que personne, et musicalement ça se ressent.

PAN M 360 : À quoi est dû ce changement, selon toi?

K.B. : J’ai appris beaucoup de choses depuis mon EP, je suis capable de pousser davantage. On a tous des expériences de vie qui font en sorte qu’à un moment donné, on apprend à se choisir, mais aussi à choisir les relations qui nous font du bien. On apprend à connaître nos limites, à s’émanciper émotionnellement. C’est un peu tout ça qui a provoqué le changement musical. Je suis dans une phase de ma vie où je me connais davantage et où je suis capable de toucher à une émancipation personnelle, à quelque chose de plus léger. Je suis capable de me laisser aller aussi, d’être moins dans le contrôle.

PAN M 360 : Tu es aussi poétique dans tes chansons que quand tu parles, c’est merveilleux!

K.B. : (rires) C’est quelque chose que j’entends souvent! C’est tellement naturel pour moi, on dirait que je ne comprends pas que ce n’est pas universel.

PAN M 360 : Qu’est-ce que tu comptes entreprendre pour la suite? Comment vois-tu ton avenir en tant que musicienne?à

K.B. : Je me concentre beaucoup sur la sortie de mon nouvel album, j’ai encore du pain sur la planche de ce côté-là. J’aimerais beaucoup monter un spectacle pour cet album-là. J’aimerais aussi en faire des collaborations. Sinon, j’ai comme objectif de m’inscrire à des concours. Je viens de sortir d’une grosse année de production, j’ai envie d’être plus dans l’action et dans la création.

PAN M 360 : À quoi peut-on s’attendre de ton spectacle au Verre Bouteille ce dimanche?

K.B. : Je crois que ça va être à la fois vulnérable, intime et abrasif. On va être en formule « band », donc cinq sur scène. La majorité des chansons qu’on va jouer sont des nouveautés, donc ce sera plein de petites surprises!

Photo : Camille Gladu-Drouin.

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